Paris (AFP) – « On a l’impression d’être enfermés, d’étouffer. » Quand les températures montent, l’appartement parisien de Dahlia Stern devient invivable, un enjeu d’adaptation au réchauffement climatique qui commence à peine à être identifié par les pouvoirs publics.
Il n’est pas encore 9 heures du matin, le soleil pénètre déjà par les fenêtres du coquet appartement. Le thermomètre intérieur affiche 25 degrés alors qu’il fait 16 dehors. Pour l’après-midi, la météo prévoit jusqu’à 32 degrés.
L’appartement que cette psychologue de 35 ans occupe avec son compagnon, Théo, coche toutes les cases de la « bouilloire énergétique »: sous les toits, orienté sud, petit, sans volets et en pleine ville.
Elle se souvient encore de la canicule de l’été 2019, quand le thermomètre était monté à 42 degrés dans la capitale, et à 46 chez elle. « J’avais demandé un jour de télétravail, justement pour ne pas être dans les transports au moment des fortes chaleurs… Bien mal m’en a pris ! », rigole-t-elle.
« Tout était chaud, brûlant, le canapé, les murs… » Depuis deux ans, outre les gestes habituels contre la chaleur – ouvrir la nuit, fermer le jour – elle a trouvé une parade à l’absence de volets: coller des couvertures de survie aux vitres.
Ce qui permet de maintenir la température 4 à 5 degrés en dessous de l’extérieur.
Santé publique
Mais il suffit d’un oubli pour que la chaleur redevienne insupportable.
« Une fois que la température est montée dans l’appartement, il n’y a pas grand-chose à faire. Quand il y a plusieurs jours de canicule qui s’enchaînent et qu’il n’y a pas forcément de vent et d’air qui circule à l’extérieur, on a l’impression d’être enfermés, d’étouffer. »
« C’est beaucoup plus difficile de dormir quand on a très chaud et on peut mettre plusieurs heures à s’endormir, voire avoir un sommeil assez agité. »
« Le simple fait de bouger ou de faire des trucs, on se retrouve en nage, et puis tout est chaud. On a envie d’avoir du frais et tout ce qu’on touche est chaud. C’est un stress au quotidien, un stress de savoir qu’on va rentrer dans un endroit qui est possiblement plus chaud que dehors, ce sont des choses auxquelles on pense pendant la journée, un peu à quelle température on va être mangés ce soir ? »
« Il faut le prendre avec humour, parce que symboliquement, mettre des couvertures de survie à ses fenêtres, c’est pas rien », lâche-t-elle.
Car les « bouilloires énergétiques », comme les a baptisées la Fondation Abbé Pierre dans une étude publiée fin juin, sont un enjeu de santé publique.
« Les températures élevées dans le logement impactent aussi le sommeil des habitants, favorisant le développement ou l’aggravation de pathologies (cardiaques et rénales notamment), des problèmes de circulation sanguine, la perte d’autonomie chez les personnes âgées, la déshydratation… », souligne l’ONG.
Isoler, repeindre, rénover
Elle appelle les pouvoirs publics à prendre une série de mesures pour limiter la précarité énergétique d’été, dont les conséquences vont s’aggraver avec le réchauffement climatique, qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.
« Il faut aller vite et mettre en place des simples gestes qui ont vraiment un effet et qui ne sont pas très chers », détaille le directeur des études de la Fondation, Manuel Domergue. « Installer des volets partout, installer des stores-bannes, repeindre les toits en blanc… »
Une manière de limiter l’installation de climatiseurs, dont la multiplication aggrave le problème à l’échelle des villes.
A plus long terme, la Fondation préconise entre autres d’intégrer le confort d’été dans les critères de performance énergétique des logements, ce qui n’est pas le cas pour les bâtiments construits avant 2021.
L’avantage, remarque Manuel Domergue, c’est qu’on ne part pas de zéro: la politique de rénovation de l’habitat, jusqu’ici axée exclusivement sur l’isolation face au froid, apporte souvent des solutions contre la chaleur également.
« Grosso modo, les passoires et bouilloires énergétiques sont les mêmes: des logements qui sont mal isolés. Du coup, les solutions sont les mêmes: faire une rénovation performante, ça marche pour l’hiver et pour l’été. »
Il faut aussi, réclame la Fondation, aider davantage les ménages modestes à rénover leurs logements, ceux-ci habitant plus souvent des appartements vulnérables à la chaleur… et n’ayant pas les moyens d’y remédier.
© AFP
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Guy J.J.P. Lafond
Ça fait plus d’un siècle qu’on construit sans limite des véhicules polluants qui détruisent le fragile équilibre de notre atmosphère terrestre.
Et si on commençait par mettre le poing sur la table et dire ça suffit.
Tous les pays membres de l’ONU devraient pouvoir ensuite voter une loi commune, soit d’arrêter immédiatement la production de véhicules thermiques de tous genres. Soit aussi de restreindre l’usage de ces véhicules existants dans tous les grands centres urbains de la planète à la livraison de vivres et de matériaux essentiels.
Rappel: notre objectif à tous est clair, soit de changer et d’ajuster toujours un peu plus nos comportements jusqu’au jour où on constatera que les glaciers ont recommencé à se former d’année en année et non pas de fondre jusqu’à disparaître complètement.
Pensons à nos enfants qui aiment jouer dans l’eau.
Pensons à nos magnifiques saisons. Ça vaut tellement plus que l’accroissement d’un PIB dans un tel ou tel autre pays.
Allons, un peu de courage messieurs les politiciens, messieurs les juges, messieurs les banquiers et messieurs les économistes!
@Guy J.J. P. Lafond
Bénévole à vélo pour l’ONU vivant dans un petit appartement très suffocant à MTL, Canada.
https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329