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La recherche britannique en Antarctique à la poursuite de la neutralité carbone


Un professeur u British Antarctic Survey montre une photo de l'une des bases de la région antarctique, le 19 juin 2023 à Cambridge © AFP Daniel LEAL

Cambridge (Royaume-Uni) (AFP) – Des stations qui adoptent les énergies renouvelables, des routes maritimes économes en carburant identifiées par l’intelligence artificielle… Même en conditions extrêmes, les opérations de recherche scientifique du Royaume-Uni dans l’Antarctique cherchent à se montrer plus vertueuses pour l’environnement.

« L’objectif principal de notre stratégie est vraiment axé sur le changement climatique, car les régions polaires sont les régions de la Terre qui changent le plus radicalement », insiste Jane Francis, directrice du British Antarctic Survey (BAS), organisme britannique de recherche basé à Cambridge, dans l’est de l’Angleterre.

« Ce que nous essayons de faire, c’est planifier l’avenir de notre science plus que nous ne le faisions auparavant, car je pense qu’il est vraiment urgent que nous puissions comprendre comment notre climat change », explique-t-elle à l’AFP.

Au siège du BAS à Cambridge, on peut voir certaines des technologies de pointe utilisées par les scientifiques qui étudient les régions polaires.

Des sous-marins autonomes sont par exemple utilisés pour collecter des données dans les eaux glacées de l’océan Austral, qui entoure l’Antarctique et agit comme un puits de carbone.

Et depuis le ciel, les drones et les satellites permettent de surveiller et de recenser les populations animales dans les parties éloignées ou inaccessibles des régions polaires.

Carottes de glace

Pour recueillir des informations sur les conditions atmosphériques du passé, les scientifiques forent les nappes glaciaires et les glaciers pour récupérer des carottes de glace, parfois vieilles de plusieurs centaines de milliers d’années.

La glace est découpée dans une chambre froide spéciale où la température est maintenue à -25 degrés. Les bulles d’air piégées à l’intérieur sont extraites pour mesurer la concentration des gaz à effet de serre.

Sur le terrain, le BAS gère actuellement cinq stations de recherche en Antarctique. Sur place, certains véhicules motoneiges sont équipés de capteurs qui enregistrent les activités sur le terrain, permettant entre autres selon le BAS d’établir « une sorte de comptabilité carbone » des déplacements effectués.

Objectif neutralité

La réduction des émissions de carbone fait partie des principaux objectifs du BAS, qui veut décarboner l’ensemble de ses activités d’ici à 2040, explique Nopi Exizidou, responsable de la transition vers le « net zéro » de l’organisme de recherche. Le BAS vise la neutralité carbone d’ici sept ans.

« Pour nos stations de recherche, nous investissons beaucoup dans les technologies d’énergies renouvelables », affirme-t-il.

La station de Bird Island, située au large de la pointe nord-ouest de la Géorgie du Sud, à l’ouest des Malouines, utilise par exemple un système d’énergie solaire et de stockage sur batterie qui devrait diminuer par deux la consommation de carburant.

La station de King Edward Point, sur l’île de la Géorgie du Sud, dispose d’une centrale hydroélectrique qui couvre 80% de la demande pour le chauffage et l’électricité.

À Rothera, la plus grande station de recherche britannique de la zone, située sur l’île d’Adélaïde, au large de la côte ouest de l’Antarctique, le nouveau bâtiment de deux étages, économe en énergie, est destiné à remplacer plusieurs anciens édifices.

La BAS dispose également d’une équipe d’ingénieurs qui développe une boîte à outils d’intelligence artificielle qui aidera à planifier les itinéraires maritimes et à gérer plus efficacement les navires de recherche, tels que le RRS Sir David Attenborough, qui a coûté plus de 200 millions d’euros.

« Ils développent des outils qui accompagneront le capitaine du navire et l’aideront à prendre des décisions plus éclairées sur la manière d’aller d’un point A à un point B », affirme M. Exizidou.

La directrice du BAS, Jane Francis, qualifie les technologies que les chercheurs utiliseront dans les années à venir de « vraiment révolutionnaires ».

« Nous n’avons pas besoin d’emmener le navire si loin, nous n’avons pas besoin d’emmener l’avion qui consomme du carburant, nous pouvons envoyer nos drones, nous pouvons envoyer nos robots marins », se réjouit-elle. « Cela signifie que nous pouvons collecter des données, beaucoup plus de données, plus rapidement et faire de la science de bien meilleure qualité. »

© AFP

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