Cet article vous propose une idée de petit voyage à vélo de 200 kilomètres à faire sur 3 à 5 jours dans le nord de l’Île-de-France et en Picardie. Ce périple, qui ne présente aucune difficulté majeure, s’effectue majoritairement sur des voies vertes et des petites routes peu fréquentées. L’itinéraire alterne entre les bords de rivières et de canaux, les chemins forestiers, les champs, les villages, les châteaux et les édifices religieux. Il est donc adapté tant aux apprentis voyageurs à vélo qu’aux cyclistes expérimentés.

Un trajet vélo accessible en train pour y accéder et rentrer

Une ambition simple a guidé le choix de ce parcours : un petit voyage vélo au départ du Val d’Oise et avec un retour en train TER sur Paris en moins de 2 heures. C’est pourquoi à l’occasion du weekend prolongé du 14 juillet, nous sommes partis de Persan-Beaumont (terminus de la ligne H au départ de Gare du Nord) dans le Val d’Oise pour arriver deux jours plus tard à Laon dans l’Aisne en suivant différentes voies vertes. Pourquoi ces choix ? Déjà pour ne pas s’embêter avec les réservations pour le vélo dans les trains puisque les Transiliens et les TER acceptent ces derniers sans réservation et que moins de 2 heures de train aller ou retour, cela reste raisonnablement correct pour un week-end.

Le parcours de l’Ile-de-France à Laon

Le parcours que nous avons suivi mélange différentes voies vertes connues et bien balisées. Pour nous aider dans la préparation du voyage, nous avons aussi utilisé l’appli Hexplo (aux fonctionnalités gratuites) qui est à la fois un planificateur de voyage, permettant de préparer son trajet, ses étapes et une aide à la navigation. Elle propose dès que possible un chemin par des voies vertes ou des petites routes peu passantes.

Pour relier Laon à vélo depuis l’Ile-de-France en suivant l’Oise, plusieurs points de départ sont possibles. Il y a Paris, mais si on ne veut pas circuler en ville, le transilien permet d’aller à la limite de l’agglomération, plusieurs choix possibles de gare de départ : Auvers sur Oise ou Méry sur Oise ou Persan-Beaumont (toutes les 3 accessibles en moins d’une heure de train, et avec un pass navigo, depuis la Gare du Nord). Pour établir la distance de chacune des étapes, il faut compter entre 10 et 15 km/h de moyenne, en évitant les distances trop longues si vous n’êtes pas sportif. En somme, entre 30 et 40 km par jour pour les néophytes, ce qui laisse le temps pour des pauses et des visites, et une cinquantaine voire plus pour les autres. Nous vous renvoyons à notre précédent article sur les conseils sur comment se lancer dans le voyage à vélo.

[À lire aussi Quelques conseils pour aider les abeilles, piliers de notre alimentation]

Jour 1 de Persan à Compiègne 70 km (prévoir selon votre niveau et votre envie une ou plutôt deux journées)

La première étape a donc démarré de la gare de Persan-Beaumont (20 km en amont d’Auvers sur Oise suggéré précédemment), direction l’Oise qu’on franchit, puis on emprunte un petit chemin. Il nous fait alors passer par l’Abbaye de Royaumont, Chantilly et son château. C’est dans la ville médiévale de Senlis, au pied de la cathédrale que nous faisons une pause pour déjeuner avant de repartir direction Pont-Sainte-Maxence par la forêt, comme il y fait frais nous décidons de ne pas faire le détour par Pont-Sainte-Maxence. Nous descendons alors sur le village de Pontpoint où nous tombons sur un distributeur de produits de la ferme, l’occasion d’une pause gourmande avant de se diriger vers Compiègne. À un moment dans la plaine, le pont de ligne de chemin de fer grande vitesse domine le paysage. En empruntant des petites routes et les anciens chemins de halage, cette première journée de 70 km nous a conduit du Val d’Oise à l’Oise. La route empruntée suit le parcours de deux étapes de l’Avenue Verte London Paris. La première entre Auvers sur Oise et Senlis (43 km) et la seconde entre Senlis et Pont Saint-Maxence (16 km).

De là, cap vers Compiègne en empruntant une autre voie cyclable connue, l’EuroVélo 3, dite route des pèlerins qui va de Trondheim en Norvège à Saint Jacques de Compostelle en Espagne. Le tronçon français se nomme la Scandibérique, une étape de 28 km relie Pont Sainte-Maxence à Compiègne en passant par les forêts et le bord de l’Oise.

[À lire aussi Les recommandations du naturaliste Grégoire Loïs pour profiter des vacances estivales pour aller à la découverte de la biodiversité en Île-de-France]

Une suggestion d’itinéraire alternatif : de Compiègne, il est possible de partir vers Pierrefonds et son magnifique château en passant par Rethondes, là où a été signé l’armistice qui a mis fin à la Première Guerre Mondiale pour un autre parcours tout aussi chargé d’histoire.

Jour 2 de Compiègne à Tergnier 70 km (prévoir selon votre niveau et votre envie une ou plutôt deux journées)

La seconde journée se poursuit calmement en bord de canal sur la Scandibérique avec l’étape du matin entre Compiègne et Noyon (30 km). Nous suivons l’Oise avant de pénétrer dans la forêt de Laigue. Plus on s’éloigne de Paris, moins il y a de monde sur les chemins et plus la brique rouge est présente dans les constructions. Avant d’arriver à Noyon, c’est une pause apaisante que nous trouvons à l’Abbaye d’Ourscamp à Chiry-Ourscamp avec son impressionnante chapelle en ruine, qui est par ailleurs un site Mission Patrimoine. Une fois à Noyon, nous profitons du marché pour le déjeuner, une fois de plus devant la cathédrale.

L’étape de l’après-midi relie Noyon à Tergnier (25 km) Nous quittons alors l’Oise pour Aisne en suivant un canal, ses péniches, nous croisons un castor qui plonge dans l’eau à notre approche. Comme nous dormons à Flavy-le-Martel, nous remontons dans les collines de l’, entre bois et champs.

Jour 3 Flavy à Laon 50 km

Enfin, l’ultime journée relie Tergnier à Laon, on sort des voies vertes balisées pour suivre les routes, dans l’ensemble très calmes recommandées par Hexplo en passant dans les collines boisées de l’Aisne, quand un rallye automobile bloque le chemin et contraint à redescendre vers la plaine agricole pour rejoindre Laon par les champs de grande monoculture. On voit alors se dessiner peu à peu la butte sur laquelle la ville est bâtie et sa cathédrale prendre forme. L’étape propose un peu plus de relief.

C’est de là, qu’après être grimpé à vélo jusqu’à la cathédrale gothique au sommet de la vielle ville médiévale que nous prenons le TER du retour. Il nous ramène en moins de deux heures à Paris avec des souvenirs de voyage et déjà l’envie de repartir avec les vélos ailleurs sur les routes de France et d’Europe. N’hésitez pas à partager dans les commentaires vous retours sur ce trajet ou d’autres.

Julien Leprovost

Cet article vous a plu ? Il a été rédigé par un de nos rédacteurs, soutenez-nous en faisant un don ou en le relayant

Pour aller plus loin
Le site d’Hexplo, le planificateur des voyageurs à vélo

Le site la Scandibérique Euovélo 3

Le site de l’Avenue vélo London Paris

Pour aller plus loin sur GoodPlanet Mag’

Quelques conseils pour se lancer dans le voyage à vélo

Comment voyager bas carbone en France d’ici 2050 ?

Initiative : des balades sans voiture dans la nature en France