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Greenpeace dénonce la cherté du train face à l’avion pour voyager en Europe

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Aérogare 2, aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, Val-d’Oise © Yann Arthus-Bertrand

L’association Greenpeace s’est intéressée, dans un rapport (en anglais) publié en juillet 2023, aux prix du train comparé à celui de l’avion pour voyager en Europe. Les tarifs du train sont majoritairement bien plus élevés que ceux des vols low-cost. L’étude établit ainsi un comparatif des prix entre le rail et l’aérien sur 112 trajets à 9 dates différentes entre le 25 avril et le 12 juillet 2023.

Pour 79 des 112 liaisons étudiées, voyager en train coûte en moyenne au moins deux fois plus cher que de prendre l’avion. Or, ce dernier se montre beaucoup plus émetteur de gaz à effet de serre.  Au niveau européen, l’avion émet 5 fois plus de gaz à effet de serre que le train, selon le rapport de Greenpeace qui cite l’Agence européenne de l’environnement tout en estimant ces données chiffrées sous-évaluées car fondées sur des méthodologies de calcul conservatrices et moins complètes sur l’impact du secteur aérien. En France, selon l’ADEME, « le train pollue 8 fois moins que la voiture et 14 fois moins que l’avion (et le TGV 3 fois moins qu’un train classique). »

Greenpeace met en cause les compagnies aériennes à bas-coût (low-cost comme Ryanair ou EasyJet) ou les vols de transfert. Le rapport note que sur des trajets populaires et très courts, comme Amsterdam–Londres, Londres–Edimbourg ou Toulouse–Paris, pour lesquels une option en train très efficace existe, l’avion demeure prédominant. Ces lignes figurent dans le top4 des vols courts les plus prisés. Et ce, alors qu’il existe pourtant une option en train en moins de 4h30, l’avion reste cependant encore moins cher. Face à la question de la cherté du train, l’ONG se demande comment dans ce cas-là, convaincre le consommateur et citoyen de changer ses habitudes ?

Coût du train et qualité du service

Greenpeace constate que dans les pays d’Europe de l’Ouest, voyager en train revient plus cher que l’avion. En Europe centrale et l’Est, c’est l’inverse, mais le rapport souligne que la qualité du service reste moindre. C’est au Royaume-Uni, en Belgique, en Espagne, en France et en Italie que les trains sont les plus chers.

Ainsi, pour seulement 23 des 112 trajets étudiés, le train se révèle systématiquement moins cher que l’avion, mais dans ces cas-là il arrive que la desserte ferroviaire soit lente et de mauvaise qualité, ou que des dessertes aériennes directes n’existent pas.

La France, mauvaise élève sur le prix du transport ferroviaire

Greenpeace France écrit dans un communiqué que « la situation est encore plus prononcée en France, où les billets de train sont en moyenne 2,6 fois plus chers que les billets d’avion. La France se place ainsi en troisième position – à égalité avec la Belgique et derrière le Royaume-Uni et l’Espagne – des pays européens les plus inconséquents en termes de tarification, allant ainsi à contre-courant de l’urgence climatique et de la nécessité de réduire les émissions. »

Les auteurs du rapport précisent que sur 20 lignes au départ ou à l’arrivée de la France passées au crible, 19 sont desservies par une compagnie aérienne low-cost. La seule exception est la liaison Nice-Munich. Selon Greenpeace, « sur 17 des 20 itinéraires analysés depuis la France, l’avion est majoritairement moins cher. Pour deux autres itinéraires, le train est moins cher quelques jours seulement, mais reste plus cher en moyenne. La seule exception pour la France est l’itinéraire Genève-Paris, où le train est moins cher sept jours sur les neuf analysés. »

Comment rendre le train plus attractif ?

Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace France résume : « ce rapport démontre, chiffres à l’appui, ce que toutes les personnes qui voyagent en Europe ont déjà expérimenté : une différence de prix délirante entre les prix des billets d’avion et ceux de train pour un même trajet. Pour inverser la tendance, il est urgent de mettre fin aux exemptions fiscales anachroniques dont jouit le secteur aérien. Cela permettra d’investir massivement dans le réseau ferroviaire, et de rendre le train plus accessible. »

Le rapport préconise donc de jouer sur la fiscalité pour que l’impact environnemental plus élevé de l’avion soit intégré au prix du billet, ainsi que de réduire les subventions dont bénéficient les compagnies aériennes et les aéroports. Il s’agit entre autres de mettre fin à l’exonération de la taxe sur le kérosène, à l’exonération de la TVA sur les billets d’avion. L’ONG rappelle aussi que renforcer de la législation sociale et de la protection des employés des compagnies aériennes au niveau européen serait un plus important afin que ces dernières cessent de jouer sur des formes de dumping social leur permettant de réduire drastiquement leurs coûts. Enfin, Greenpeace insiste sur la nécessité de mettre en place un ticket climat pour rendre le train abordable, sur la possibilité d’interdire les vols si des laissons équivalentes par le train existent en moins de 6h et sur la simplification de l’achat de billets de train, notamment sur les lignes transnationales opérées par différentes compagnies ferroviaires.

Julien Leprovost

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Pour aller plus loin

Le résumé du rapport de Greenpeace en français

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4 commentaires

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    • Balendard

    Effectivement, particulièrement si l’on prend comme critère les émissions de gaz carbonique pour expliquer le réchauffement climatique vu que l’avion en émet sensiblement 70 fois plus que le train. Voir

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/2consommation.pdf

    • Balendard

    Excuse environ 20 fois plus
    Voir 2 ème figure

    • Jean-Pierre Bardinet

    Comment sont calculées les émissions de CO2 par les trains ? Ces émissions ne sont-elles pas fonction du système de production d’électricité, ce qui fait que les trains allemands ont un mauvais bilan CO2 alors que les trains français sont particulièrement vertueux grâce à notre nucléaire et notre hydraulique ? En fait, RedWar aurait dû faire une étude pays par pays.

    • Jean-Pierre Bardinet

    Au niveau mondial, les émissions de CO2 par l’avion ne sont que de 3% du total des émissions anthropiques, elles-mêmes de 4% du total des émissions planétaires (GIEC, AR5, page 471). Donc cette étude de RedWar ne vaut pas un kopek.

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