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L’humanité « peut décider de son avenir », affirme le nouveau président du Giec

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Le professeur britannique Jim Skea, le 2 août 2019 à Genève © AFP/Archives FABRICE COFFRINI

Nairobi (AFP) – Elu à la tête du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) de l’ONU, Jim Skea affirme jeudi à l’AFP vouloir apporter « un judicieux mélange de réalisme et d’optimisme » durant son mandat, convaincu que l’humanité n’est pas impuissante face au réchauffement climatique.

Ce Britannique de 69 ans, professeur en énergies durables à l’Imperial College London, prend la direction de l’organisation dans une décennie cruciale, où l’humanité doit inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre pour espérer pouvoir limiter le réchauffement de la planète.

Créé en 1988, le Giec a pour mission d’informer, à travers les travaux de centaines d’experts, les décideurs de la planète des dernières données scientifiques sur le changement climatique.

Pour Jim Skea, les températures extrêmes observées à travers le monde en juillet – « très certainement le mois le plus chaud jamais mesuré », selon l’ONU – sont « une leçon salutaire » pour la tâche à accomplir.

Mais il est aussi essentiel d’offrir à l’humanité des moyens « positifs » de relever ces défis, et pas seulement « des messages catastrophistes qui peuvent créer un sentiment de terreur existentielle sur l’avenir de la planète », estime-t-il, dans une interview à l’AFP dans la capitale kényane Nairobi, où se tiennent les élections du Giec.

« Nous devons insister sur le fait que les humains ont des choix qu’ils peuvent faire et qu’ils peuvent décider de leur propre avenir », affirme-t-il.

Estimant que les gouvernements sont plus que jamais demandeurs de conseils sur les mesures à prendre à court terme, il souhaite que son mandat mette un « double accent » sur l’adaptation au climat et l’atténuation des changements climatiques.

Avec ses décennies d’expérience, M. Skea assure ne pas être « naïf quant à la difficulté de faire passer les messages scientifiques ».

Son approche à la tête du Giec « sera un judicieux mélange de réalisme et d’optimisme », assure-t-il, affirmant: « Je suis génétiquement optimiste ».

 « Crédibilité »

La tâche qui l’attend est énorme.

Dans le cadre de l’accord de Paris de 2015, les pays ont promis de plafonner l’augmentation de la température moyenne de la planète « bien en-dessous » de 2°C, et à 1,5°C si possible, depuis l’ère pré-industrielle.

Pour atteindre ce dernier objectif, le Giec estime que les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 43% d’ici 2030 – et de 84% d’ici 2050.

Celles-ci continuent pourtant d’augmenter et la question est de savoir si les prochains rapports du Giec – attendus dans cinq à sept ans – n’arriveront trop près de la fin de cette décennie cruciale pour que le monde déploie une réponse adaptée.

Mais Jim Skea n’entend pas brusquer la publication des rapports, estimant que des diffusions à la va-vite menacent « la crédibilité (du Giec) en tant que référence qui a été si importante pour le Giec dans le passé ».

M. Skea a joué un rôle de premier plan dans la publication d’un rapport historique du Giec en 2018 qui concluait que seul un réchauffement plafonné à 1,5°C pouvait assurer que le monde ne serait pas menacé par le changement du climat, sans risquer un effondrement de l’écosystème et des changements irréversibles du système climatique.

Des experts estiment qu’il pourrait lui revenir d’annoncer que cet objectif des 1,5°C n’est plus réalisable.

« S’il apparaît que les 1,5°C ne peuvent pas être atteints de manière permanente, nous devrons le dire », affirme-t-il: « Mais nous n’en sommes pas encore là, et nous n’en avons pas la preuve ».

Il n’entend pas non plus multiplier les rapports dits spéciaux, comme l’étude de 2018 sur les 1,5°C, qui détournent les ressources du Groupement de ses tâches premières.

« Je vais dire quelque chose de très fort: plutôt mourir que de voir se multiplier les rapports spéciaux », lance-t-il.

Jim Skea a été élu face à trois autres candidats, dont deux femmes, qui espéraient devenir la première présidente de l’organisation.

Le nouveau dirigeant reconnaît que le Giec a de « gros problèmes » autour du genre et de la diversité, et assure que l’une des priorités de son mandat serait d’augmenter le nombre de femmes dans ses rangs.

© AFP

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L’essentiel sur le nouveau rapport du Giec consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer le changement climatique

5 commentaires

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    • Guy J.J.P. Lafond

    Bon début de mandat au professeur Jim Skea!
    Ici au Canada, la ville de Montréal a inauguré hier un train léger électrique, entièrement automatisé, reliant les banlieues au centre ville. Il s’agit d’un projet structurant qui devrait réduire considérablement nos émissions de GES (gaz à effet de serre).
    https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/795351/les-defis-de-demain-la-sobriete-une-mesure-essentielle-pour-sauver-la-planete?
    Une bonne nouvelle donc!
    Faisons en sorte, tous, qu’il y ait d’autres bonnes nouvelles qui s’accumulent les unes après les autres. Nous sommes dans une période de transition qui risque d’être longue et laborieuse pour tous. Et nous avons tous besoin d’un moral fort pour combattre le réchauffement accéléré de l’atmosphère terrestre. Peut-être un jour, y aura-t-il un gentil volcan pour cracher à temps juste assez de poussières pour réduire de quelques degrés Celsius l’action conjuguée des rayons solaires et de l’effet de serre causé par les trop pleins de CO2 et de vapeur d’eau dans notre atmosphère si délicate.
    À surveiller,
    @Guy J.J. P. Lafond
    Bénévole à vélo à Montréal pour l’ONU et fervent de l’UNESCO comme l’était mon père.
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329

    • Balendard

    Dans cette période marquée par l’accélération du changement climatique et le conflit ukrainien la transition énergétique de l’Europe en concertation avec les USA et la Chine de telle sorte qu’elle soit profitable aux deux parties est plus que jamais la priorité.
    Pour sortir de notre dépendance aux énergies fossiles et diminuer le gâchis énergétique actuel nous allons devoir transformer durablement nos habitudes et modifier nos chaînes énergétiques. Grâce à l’eau et au soleil nous devrions pouvoir assurer nos besoins en consommant moins d’énergie électrique et en la produisant plus simplement.
    Après ces 3 semaines de canicules, le constat par l’ONU que le mois de juillet 2023 à été le mois le plus chaud jamais enregistré sur notre planète et le fait que le nouveau président du GIEC estime que l’humanité peut encore décider de son avenir j’espère que GoodPlanet a le pouvoir de tenir informé ce dernier de mon étude sur la « Solar Water Economy » en espérant que ma vision de l’énergie est pour l’essentiel la même que la sienne. Pour comprendre lire

    http://www.infoenergie.eu/riv+ener/essentiel.pdf

    • Guy J.J.P. Lafond

    Bon début de mandat au professeur Jim Skea!
    Ici au Canada, la ville de Montréal a inauguré hier un train léger électrique, entièrement automatisé, reliant les banlieues au centre ville. Il s’agit d’un projet structurant qui devrait réduire considérablement nos émissions de GES (gaz à effet de serre).
    https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/795351/les-defis-de-demain-la-sobriete-une-mesure-essentielle-pour-sauver-la-planete?
    Une bonne nouvelle donc!
    Faisons en sorte, tous, qu’il y ait d’autres bonnes nouvelles qui s’accumulent les unes après les autres d’année en année.
    Nous sommes dans une période de transition qui risque d’être longue et laborieuse. Et nous avons tous besoin d’un moral fort pour combattre le réchauffement accéléré de l’atmosphère terrestre. Peut-être un jour, y aura-t-il un gentil volcan pour cracher l’espace d’un instant et à temps juste assez de poussières pour réduire de quelques degrés Celsius l’action conjuguée des rayons solaires et de l’effet de serre causé par les trop pleins de CO2 et de vapeur d’eau dans notre atmosphère si fragile.
    D’ici là, nous devons continuer de changer nos comportements et laisser plus souvent nos véhicules polluants et nos avions dans leurs garages et dans leur hangars. @;-)
    @Guy J.J. P. Lafond
    Bénévole à vélo à Montréal pour l’ONU et fervent de l’UNESCO comme l’était mon père.
    https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329

    • Jean-Pierre Bardinet

    ) « Le réchauffement accéléré de l’atmosphère terrestre ». Que voilà un gros mensonge. Si l’on regarde les observations (mesures au sol Hadcrut et par satellite UAH) on constate que, depuis environ 20 ans, il n’y a quasiment plus de réchauffement global, malgré plusieurs El Nino réchauffants et une très forte inflation des émissions anthropiques de CO2. Wood for Trees: Interactive Graphs Toutefois, le développement d’un nouvel El Nino va sans doute faire à nouveau augmenter la TMAG (température moyenne annuelle globale) et alors nous subirons un déchaînement des alarmistes du climat.

    • Jean-Pierre Bardinet

    « Le Giec estime que les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 43% d’ici 2030 – et de 84% d’ici 2050 ». 84 % de l’énergie consommée dans le monde est d’origine fossile. Baisser les émissions anthropiques de CO2 de 43% d’ici 2030, donc demain, et de 84% d’ici 2050, est totalement irréaliste, d’autant qu’il n’existe pas de solutions de remplacement crédibles, à part, pour partie, le nucléaire générations III (EPR) et surtout IV (surgénération). Ces préconisations du GIEC ne font que confirmer qu’il évolue dans un espace-temps imaginaire, déconnecté du monde réel et de ses contraintes.