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Les solutions fondées sur la nature principalement déployées en Europe pour le moment

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Mangroves en Indonésie © Yann Arthus-Bertrand

Miser sur des écosystèmes en bonne santé est un des meilleurs moyens de relever les défis écologiques. Des scientifiques de l’université de Surrey, au Royaume-Uni, ont analysé 547 réalisations de solutions fondées sur la nature (ou nature based solution en anglais) dans le monde. Il ressort de leurs travaux sur ces méthodes variées de réduction de l’impact des risques naturels et d’adaptation aux dérèglements climatiques en recourant aux services rendus par les écosystèmes, que 60 % des projets de solutions fondées sur la nature (SFN) étudiés sont pour l’instant déployés en Europe. Pourtant, ces modes d’action sont préconisés par les scientifiques, les associations, les Nations Unies dans le cadre des Objectifs de Développement Durable auxquels ils apportent également des réponses, le GIEC pour le climat et l’IPBES pour la biodiversité.

Comment définir une solution fondée sur la nature ?

L’UICN France (l’Union Internationale pour la Conversation de la Nature) définit ainsi cette approche : « les solutions fondées sur la nature sont des actions qui s’appuient sur les écosystèmes pour relever les défis que posent les changements globaux à nos sociétés comme la lutte contre les changements climatiques, la gestion des risques naturels, la santé, l’approvisionnement en eau ou encore la sécurité alimentaire. » Elles permettent en effet de concilier préservation de la biodiversité et résilience.

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« La bonne nouvelle, c’est que nous avons constaté que de plus en plus de communautés adoptent avec succès les solutions fondées sur la nature. Elles le font, non seulement, pour faire face aux risques naturels et au changement climatique, mais aussi, pour apporter des solutions à des questions plus sociales comme l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire », explique Prashant Kumar, professeur à l’université de Surrey et directeur de l’institut de recherche mondial pour un air propre. Il est un des auteurs de l’étude. Il déplore cependant : « Il est inquiétant de constater un manque d’investissement de la part des autorités ou d’autres organisations dans les solutions fondées sur la nature pour aider les communautés vulnérables en dehors de l’Europe. »

Des solutions fondées sur la nature pour faire quoi ?

Les auteurs de l’étude, Nature-based solutions can help reduce the impact of natural hazards: A global analysis of NBS case studies (Les solutions fondées sur la nature peuvent aider à réduire l’impact des risques naturels : une analyse globale des SFN) publiée dans la revue Science in the Total Environment, notent que 88 % des implantations de SFN se font dans le cadre d’une politique nationale. Ainsi, près des deux tiers (63 %) des projets en SFN ont pour objectif de réduire les risques naturels ou de s’adapter au changement climatique et le reste (37 %) répond plutôt à des besoins humains comme le développement socio-économique ou la réduction des inégalités.

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Schéma extrait de l’étude sur les solutions fondées sur la nature DR Université de Surrey

Concrètement, rapporte le site ScienceDaily, un tiers (33 %) des SFN implémentées est qualifié de solutions vertes. Celles-ci consistent à installer de la végétation en ville, comme des parcs ou des murs et des toitures végétalisées, afin de rafraîchir les zones urbaines, de fournir de l’ombre, de mieux aborder les précipitations et d’améliorer la qualité de l’air. 31 % des SFN sont dites hybrides car elles incorporent, à la dimension naturelle, un élément technologique, par exemple des toits végétalisés avec des panneaux solaires ou des récupérateurs d’eau de pluie.

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Les stratégies fondées sur la nature, un outil de prévention des risques

La prévention des risques demeure un des motifs principaux de la mise en place des stratégies fondées sur la nature. Se prémunir des dangers liés à l’eau arrive en premier. Les chercheurs de l’université de Surrey affirment donc que 45 % des 547 dispositifs de stratégies fondées sur la nature mis en œuvre actuellement servent à prévenir les inondations et les glissements de terrain. Faire face aux vagues de chaleur et aux sécheresses arrive en second et concerne 30 % des projets. Un quart (24 %) adresse d’autres risques environnementaux comme la dégradation des sols ou la pollution de l’air. Moins de 1 % des actions en SFN vise à réduire le risque de feu.

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Enfin, les auteurs insistent sur les co-bénéficies apportés par l’approche des solutions fondées sur la nature. Dans 64 % des cas étudiés, ces co-bénéfices sont avant tout écologiques. Par exemple, renforcer la biodiversité améliore dans le même temps la qualité de l’eau et de l’air ou encore le stockage du carbone. Tandis que dans 36 % des cas étudiés, au bénéficie environnemental s’ajoute un bénéficié social ou économique. Ce qui conduit le professeur Kumar à estimer que au moins deux tiers des cas étudiés de stratégies fondées sur la nature répondent aux enjeux des Objectifs de Développement Durable de l’ONU pour la biodiversité, le climat et l’accès à l’eau. « Imaginez l’impact que ces innovations pourraient avoir si elles étaient implémentées là où vivent les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. C’est pourquoi nous croyons qu’il faut mettre les solutions fondées sur la nature et les transferts de connaissances parmi les priorités de l’agenda mondial. Nous pourrons alors tous bénéficier des transformations que les solutions fondées sur la nature apporteront ».

Julien Leprovost

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