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Londres autorise un champ de pétrole controversé, au grand dam des écologistes

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Des scientifiques manifestent contre l'octroi de nouvelles licences de production de pétrole et de gaz au Royaume-Uni, près du Parlement, dans le centre de Londres, le 4 septembre 2023. Adrian DENNIS / AFP

Une semaine après avoir mis un coup de frein à certains engagements climatiques, le Royaume-Uni a accordé mercredi une « autorisation de développement et production » à un champ controversé en mer du Nord, s’attirant les foudres de défenseurs de l’environnement.

Le champ pétrolier et gazier de Rosebank est le plus grand gisement non développé du Royaume-Uni, selon Ithaca Energy, filiale de l’israélien Delek, qui l’exploitera avec le norvégien Equinor.

Le feu vert a été donné mercredi par l’Autorité de transition de la mer du Nord « en tenant compte de considérations » liées à l’objectif de neutralité carbone, fait valoir le régulateur dans son communiqué.

Sans convaincre les écologistes: le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, après avoir annoncé le report de plusieurs mesures phare de la politique climatique du Royaume-Uni, « a prouvé une fois pour toutes qu’il plaçait les profits des compagnies pétrolières au-dessus des gens ordinaires », a tancé l’ONG Greenpeace dans un communiqué.

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C’est une décision « moralement obscène », a de son côté lancé Caroline Lucas, députée écologiste, sur X (ex-Twitter). « Cela n’améliorera pas la sécurité énergétique ni ne réduira les factures, mais cela brisera nos engagements climatiques et démolira la position de pionnier mondial » du Royaume-Uni en matière de transition énergétique, selon elle.

Pléthore de nouveaux permis

Le gouvernement écossais s’inquiète de son côté que « la majorité de ce qui est extrait de Rosebank aille à l’étranger », a réagi le Premier ministre de la région Humza Yousaf sur X (ex-Twitter).

« Nous reconnaissons la contribution significative » des hydrocarbures à l’Écosse, mais « notre avenir ne réside pas dans l’extraction illimitée de pétrole et de gaz mais dans l’accélération de notre transition juste vers les énergies renouvelables », a-t-il souligné.

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Entre une pléthore de nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière et une crise de l’éolien offshore, les nuages s’accumulent sur les promesses de neutralité carbone du Royaume-Uni, alors que la guerre en Ukraine a remis la sécurité énergétique au coeur des priorités de Londres.

« Alors que nous effectuons la transition vers les énergies renouvelables, nous aurons toujours besoin de pétrole et de gaz – il est logique d’utiliser nos propres ressources telles que Rosebank », a affirmé mercredi le Premier ministre britannique Rishi Sunak sur X (ex-Twitter). L’autorisation du nouveau champ de pétrole « est la bonne décision à long terme pour la sécurité énergétique du Royaume-Uni », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le champ controversé, Stéphane Dujarric porte-parole du chef de l’Onu Antonio Guterres, a répondu mercredi que « le secrétaire général pense que nous avons besoin d’accélérer les ambitions climatiques, pas d’aller en arrière ».

« Il a dit à maintes reprises que le monde ne sera pas en mesure d’utiliser tout le pétrole et le gaz qui a déjà été découvert », a-t-il ajouté.

M. Sunak a notamment annoncé il y a une semaine le décalage de cinq ans, à 2035, de l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves, et repoussé l’interdiction des chaudières au fioul, GPL ou charbon pour « donner plus de temps » selon lui aux Britanniques éprouvés par la crise du coût de la vie.

Il s’était déjà attiré les critiques d’associations environnementales, d’entreprises ou associations sectorielles, et de responsables politiques jusque dans son propre camp.

Equinor et Ithaca ont annoncé dans des communiqués séparés un investissement de 3,8 milliards de dollars dans le projet d’exploitation de Rosebank, situé au large des îles Shetland, au nord de l’Ecosse.

Le groupe norvégien détient 80% du projet Rosebank, Ithaca les 20% restants. La production devrait commencer en 2026-2027.

Les ressources du champ pétrolier sont estimées à environ 300 millions de barils de pétrole, et la seule phase 1 du projet lancée mercredi prévoit environ 245 millions de barils. Le gisement produira aussi du gaz.

Le projet « nous permettra de renforcer notre position d’important partenaire énergétique du Royaume-Uni, tout en optimisant notre portefeuille pétrolier et gazier et en augmentant l’approvisionnement énergétique en Europe », a assuré Geir Tungesvik, un responsable d’Equinor, cité dans le communiqué du groupe.

Au delà de la production d’énergie, il permettra aussi des retombées économiques « substantielles » pour le pays, assure Gilad Myerson, président exécutif d’Ithaca Energy, dans le communiqué.

© AFP

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