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Guadeloupe : cri d’alarme de la commission de surveillance du syndicat de gestion de l’eau

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Réserve d'eau à domicile à Capesterre au sud de la Guadeloupe le 26 juillet 2018. Cedrick Isham © CALVADOS / AFP

La commission de surveillance du syndicat de gestion de l’eau en Guadeloupe s’est alarmée lors d’une conférence de presse de l’état de la gestion de l’eau dans l’archipel, qui subit depuis des décennies des coupures d’eau et un assainissement défaillant.

60% de l’eau qui parcourt le réseau d’eau potable guadeloupéen se perd avant d’arriver aux robinets, selon des données récentes publiées par l’Office de l’eau.

L’organisme unique de gestion de l’eau potable, le SMGEAG, créé en 2021 pour redresser la situation, est cependant déjà en difficulté financière, et est régulièrement pointé du doigt pour ses défaillances. 

« Notre rôle est de porter la parole des usagers au sein du comité syndical », a rappelé mercredi lors de la conférence Jean-Claude Malo, président de la commission de surveillance, créée en même temps que le SMGEAG.

« Globalement les usagers se plaignent toujours des mêmes choses: coupures d’eau, tours d’eau non respectés, mauvaise facturation et complexité à dénoncer les erreurs de facturation, et surtout, ils perçoivent une dégradation du service », a indiqué Marguerite Civis, membre de la commission chargée de la relation usagers. 

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Les interdictions de consommer l’eau ou de l’utiliser pour certains actes d’hygiène interviennent fréquemment, en raison de pollutions diverses (bactéries, matières fécales, aluminium, manque de traitement, etc.) dans de nombreuses communes de l’archipel, tour à tour concernées. 

Les membres de la commission se plaignent de la rétention d’information de la part du syndicat de gestion et du manque d’échange avec la présidence. Et surtout, d’une gestion financière délétère, fondée sur des subventions et des prêts de banques publiques à 50 ans. « Globalement, on va dans le mur », ont-ils averti.

« Il y a 40 millions d’euros de masse salariale (pour quelque 500 salariés, ndlr), 80 millions d’euros de chiffre d’affaires, entre 50 et 80 millions d’euros d’investissements à faire tous les ans et au bout de deux ans, il y a déjà 85 millions d’euros de dettes. Ça ne fonctionne pas », a déclaré Michel Claverie-Castetnau, représentant de la CCI au sein de l’organe de surveillance, qui a demandé « un commissaire aux comptes pour le syndicat ».

Malgré « une mise sous tutelle de l’État et une nouvelle arrivée d’assistants techniques », l’ancien chef d’entreprise préconise de calquer la structure sur le modèle aéroportuaire guadeloupéen où l’État est majoritaire avec une participation mineure des collectivités, seule condition pour que la situation devienne « rattrapable ». 

© AFP

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