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Les applications quotidiennes des technologies basées sur l’intelligence artificielle risquent de consommer autant d’électricité qu’un (petit) pays

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Code informatique projeté sur une personne. Photo Photo de ThisIsEngineering: / Pixels

Alors que la consommation électrique du numérique, et donc son impact climatique, ne cesse d’augmenter, un chercheur de l’université d’Amsterdam alerte sur le fait que l’IA (intelligence artificielle) pourrait bientôt consommer autant d’électricité que l’Irlande. Il rapporte que ChatGPT nécessite pour fonctionner 564 MWh d’électricité chaque jour. De plus, il a calculé qu’en 2027, la consommation d’électricité des applications de l’IA dans des services numériques grand public pourrait augmenter de 85 à 134 TWh par an, soit ce que consomme un pays comme la Suède, les Pays-Bas ou l’Argentine.

Dans un article de « Commentaire » publié dans la revue Joule, dont le site ScienceDaily se fait l’écho, le chercheur Alex de Vries alerte sur l’énergie requise : « la potentielle croissance de l’énergie utilisée implique de réfléchir à nos usages de l’IA. Elle consomme beaucoup d énergie donc nous ne devrions pas l’employer à faire toutes sortes de choses dont nous n’avons pas effectivement besoin ».

Pour ses calculs, il a pris en compte l’entrainement des IA, puis surtout leur utilisation. Il donne l’exemple de Google qui incorpore progressivement l’IA à ses services d’email et de recherche. Il a ensuite calculé que Google traitait quotidiennement 9 milliards de requêtes, ce qui si l’IA intervenait à chaque fois, nécessiterait environ 29.2 TWh par an afin de fournir ce service, soit autant que la consommation de l’Irlande.

Le chercheur explique qu’il redoute une extension de l’IA à de nombreux domaines et applications du quotidien en raison de leur plus grande accessibilité, de leurs meilleures performances tant techniques qu’énergétiques et donc leur moindre coût. Alex de Vries pointe notamment le risque d’effet rebond : « la conséquence de rendre ces outils plus efficaces et accessible peut être que nous allons simplement autoriser plus d’applications et de personnes à s’en servir. » 

Julien Leprovost

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Un commentaire

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    • Serge Rochain

    Ont ils calculé ce que l’utilisation de l’informatique « ordinaire » consomme chaque jour ? Et puisqu’on en est aux comparaisons, ont ils calculé lénergie que cela a fait économiser qui aurait été utilisée par une autre maniere de faire ? Et, bien sûr, même question à propos des futurs usages de l’IA ?

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