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Greta Thunberg bientôt jugée à Londres pour une manifestation en marge d’une grand-messe pétrolière

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La militante écologiste suédoise Greta Thunberg fait face à un policier à Londres, le 17 octobre 2023 © AFP HENRY NICHOLLS

Londres (AFP) – Inculpée mercredi, la militante écologiste Greta Thunberg sera jugée en novembre pour sa participation à une série de manifestations pro-environnement qui ont perturbé une grand-messe pétrolière et gazière à Londres.

L’Energy Intelligence Forum réunit cette semaine le gratin des grandes compagnies productrices d’hydrocarbures dans un hôtel de luxe du quartier cossu de Mayfair. Mais en dehors des salons feutrés où se tiennent ses discussions policées, sa tenue a donné lieu à plusieurs actions parfois mouvementées.

« Derrière ces portes closes (…) des politiciens sans carrure concluent des accords et des compromis avec les lobbyistes du secteur destructeur des combustibles fossiles », avait dénoncé Greta Thunberg devant la presse mardi, avant d’être entraînée par des policiers dans un fourgon.

L’activiste suédoise de 20 ans a été libérée sous contrôle judiciaire et comparaîtra devant un tribunal londonien le 15 novembre, a indiqué la police mercredi.

Elle fait partie d’un groupe de 26 personnes inculpées pour cette manifestation, à laquelle avaient participé plusieurs centaines de protestataires.

Formellement, Greta Thunberg est poursuivie pour ne pas s’être pliée à l’injonction de la police de ne pas bloquer la rue où se déroulait ce rassemblement.

Elle est coutumière d’actions de blocage, comme à Malmö en Suède, ce qui lui avait valu une amende il y a quelques jours.

En janvier, elle avait été emmenée de force par des policiers hors d’une manifestation contre le recours au charbon en Allemagne.

Malgré les arrestations de mardi, une centaine de militants ont encore mercredi accueilli les participants à la conférence par des « honte à vous » et tenant des pancartes de slogans où l’on lisait « Stoppez Rosebank », ou « Rosebank va nous tuer », en référence à un champ pétrolier controversé en mer du Nord dont Londres a autorisé l’exploitation le mois dernier.

L’énergéticien norvégien Equinor et son homologue Ithaca, filiale de l’israélien Delek, exploiteront conjointement ce gisement.

Pour Lauren MacDonald, militante de Stop Rosebank participant à la manifestation, « nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir plus de projets de pétrole et gaz si nous voulons un avenir viable ».

« Tout ce qui compte pour eux c’est leurs profits », ajoute-t-elle, mettant en avant les bénéfices spectaculaires des compagnies énergétiques lors des récents trimestres, alors que beaucoup de ménages n’arrivent plus à joindre les deux bouts et à se chauffer convenablement vu la flambée des factures.

« Rosebank: ça a été une décision difficile » a commenté lors de la conférence Anders Opedal, le directeur général d’Equinor. « J’y ai beaucoup réfléchi mais au final, je pense que c’était la bonne décision pour le Royaume-Uni et pour Equinor ».

Londres a récemment annoncé l’octroi d’une pléthore de nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière, la guerre en Ukraine et la flambée des cours des hydrocarbures ayant remis l’indépendance énergétique au centre des priorités du gouvernement britannique.

Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a aussi repoussé de cinq ans, à 2035, l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves, et reporté l’interdiction des chaudières au fioul, GPL ou charbon.

Mercredi, des militants du groupe écologiste Extinction Rebellion ont aussi manifesté au coeur de la City de Londres devant les bureaux d’assureurs membres du marché sectoriel Lloyds of London, selon un communiqué.

Près de 20 manifestants de Fossil Free London, un autre groupe écologiste, ont pour leur part fait un sit-in pour bloquer l’entrée du siège de TotalEnergies dans le quartier d’affaires de Canary Wharf, utilisant des fumigènes jaunes et criant « l’argent du pétrole dehors » ou « stoppez Total ».

Lors de la conférence mardi, le patron de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, Amin Nasser, a pourtant réaffirmé que « de nouveaux investissements » dans les hydrocarbures étaient nécessaires pour contrer le déclin des champs pétrolifères vieillissants.

Quant à Wael Sawan, le patron de Shell, il a fait valoir que sa compagnie essayait d' »assurer la sécurité énergétique ». Mais, en même temps, a-t-il ajouté, « nous voulons être un acteur de la transition énergétique en investissant entre 10 et 15 milliards de dollars au cours des trois prochaines années ».

Shell était revenu en juin sur son engagement de réduire sa production de brut de 1% à 2% par an, suscitant l’ire des écologistes.

© AFP

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