Iwaki (Japon) (AFP) – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a prélevé jeudi des poissons dans un marché du département japonais de Fukushima, dans le cadre d’une tournée d’inspection de l’environnement local après le début du rejet en mer de l’eau de la centrale nucléaire accidentée.
La Chine et désormais la Russie également ont suspendu leurs importations de produits de la mer japonais en raison du rejet dans l’océan Pacifique d’eau provenant du site de la centrale de Fukushima Daiichi (nord-est du Japon), ravagée par un tsunami en 2011.
Cette opération qui a commencé fin août est sans danger pour l’environnement et la santé humaine, assure toutefois le Japon, mais aussi l’AIEA, qui supervise le processus.
L’eau en question – issue de la pluie, de nappes souterraines ou qui a été employée pour refroidir les réacteurs de la centrale entrés en fusion en 2011 – a été débarrassée de la plupart de ses éléments radioactifs, à l’exception du tritium, qui n’est cependant dangereux qu’à hautes doses concentrées.
C’est pourquoi le Japon dilue cette eau tritiée avec de l’eau de mer avant de l’évacuer dans l’océan, et déverse à chaque fois des quantités très limitées – le processus doit s’étaler jusque dans les années 2050.
L’AIEA contrôle cette opération en permanence, mais elle a aussi lancé cette semaine une mission de collecte et d’analyses d’échantillons marins de la zone, en association avec des laboratoires de trois pays, dont la Chine, pour vérifier la conformité des données japonaises.
« Nous nous attendons à voir une petite hausse des niveaux de tritium dans l’eau de mer prélevée tout près du site de déversement. Mais au-delà, non. Nous devrions trouver des niveaux très similaires à ceux que nous avions mesurés l’an passé », a déclaré jeudi à la presse Paul McGinnity, un scientifique de l’équipe de l’AIEA.
L’agence onusienne a coutume d’inviter plusieurs pays pour cette mission de contrôle de l’environnement marin qu’elle mène régulièrement à Fukushima depuis 2014. Mais c’est la première fois que la Chine y est associée.
Le choix d’associer cette année la Chine, la Corée du Sud et le Canada n’a toutefois pas été motivé par des raisons politiques, a assuré M. McGinnity.
Le chercheur a dit espérer que la participation de scientifiques chinois contribuera à améliorer la transparence sur le sujet de Fukushima, tout en doutant que cela puisse aboutir à une résolution rapide du conflit commercial sino-japonais.
© AFP
Un commentaire
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patrice DESCLAUD
Nous français, on aurait sans doute aimé aussi que la CRIIRAD ait été également invité à ces mesures (on se souvient que lors de Fukushima, nombreux furent les compteurs Geiger sciemment faux distribués, mais détectés et énoncés comme tels !).
Pat-22