Lahore (Pakistan) (AFP) – Les élèves de la grande ville de Lahore, au Pakistan, devront porter le masque en classe, pour se protéger de la forte pollution atmosphérique qui la touche régulièrement en cette saison, ont annoncé les autorités locales.
Cette décision a été prise par le gouvernement de la province du Pendjab (centre-est), dont Lahore est la capitale, après qu’un tribunal local lui a demandé d’adopter des mesures supplémentaires pour préserver la santé des habitants.
Chaque hiver, le smog atteint des niveaux préoccupants à Lahore, la deuxième plus grande ville du Pakistan avec plus de 11 millions d’habitants, située près de la frontière avec l’Inde.
Mercredi, les écoles publiques et privées de la ville ont envoyé des messages aux parents pour les prévenir que leurs enfants devaient désormais venir à l’école avec un masque sur le visage.
« Les parents dont les enfants souffrent d’asthme ou de problèmes oculaires arrêtent souvent d’envoyer leurs enfants à l’école (en cette période). Donc c’est une bonne mesure de la part du gouvernement », a estimé Madeeha Hassan, une enseignante dans une école secondaire de Lahore.
Afshan Maqsood, une fille de 15 ans, a déjà eu deux infections à la gorge depuis l’arrivée du smog au début octobre. Porter le masque est « mieux qu’être malade », a-t-elle jugée.
La qualité de l’air s’est dégradée au Pakistan ces dernières années. D’après le réseau spécialisé IQAir, il était en 2022 le troisième pays au monde pour sa pollution de l’air.
Lahore était jeudi la deuxième ville avec la pollution atmosphérique la plus élevée au monde, derrière New Delhi, selon la même source.
Comme en Inde voisine, la chute des températures accompagnée de vents faibles plaque au sol la pollution, issue de brûlis agricoles et d’émissions industrielles ou automobiles, générant problèmes respiratoires et cardiaques.
Les autorités pakistanaises ont tardé à réagir, accusant le grand rival indien de provoquer le smog, et également contesté les chiffres de la pollution, malgré quelques tentatives de sévir contre les sites industriels les plus polluants.
« Nous avons le diesel et le carburant le plus sale au monde », a déclaré Ahmad Rafay Alam, un avocat spécialisé en droit de l’environnement, qui a dénoncé un « échec complet de gouvernance » en parlant du smog.
© AFP
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