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L’Indonésie inaugure le plus vaste parc solaire flottant de la région

panneaux solaires flottants

Vue aérienne de la plus grande ferme solaire flottante d'Asie du Sud-Est, le 9 novembre 2023 à Cirata, dans l'ouest de l'île de Java, en Indonésie © AFP BAY ISMOYO

Cirata (Indonésie) (AFP) – L’Indonésie a inauguré jeudi la plus grande ferme solaire flottante d’Asie du Sud-Est, d’un coût de plus de 100 millions de dollars, alors que l’archipel cherche à développer sa production d’énergie renouvelable, encore faible.

Le parc solaire flottant de Cirata, d’une capacité de 192 mégawatts-crête (MWc), est construit sur un lac artificiel de 200 hectares dans l’ouest de la grande île de Java, à environ 130 kilomètres de la capitale Jakarta.

« Aujourd’hui est un jour historique car notre grand rêve de construire une centrale d’énergie renouvelable à grande échelle est enfin réalisé », a déclaré le président indonésien Joko Widodo lors de l’inauguration.

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« Nous sommes parvenus à construire le plus grand parc solaire flottant d’Asie du Sud-Est et le troisième au monde », a-t-il ajouté.

Le projet, une collaboration entre la Société nationale d’électricité d’Indonésie (PLN) et la société d’énergie renouvelable Masdar, basée à Abou Dhabi, a nécessité trois ans de travail pour un investissement de 108,7 millions de dollars (100 millions d’euros).

En pleine nature, entouré de rizières, le parc solaire, financé par Sumitomo Mitsui Banking Corporation, la Société Générale et Standard Chartered, comprend 340.000 panneaux solaires et doit couvrir les besoins en électricité de 50.000 foyers, a indiqué PLN.

La production doit être portée à 500 MWc, selon le président Widodo, et à terme, selon l’opérateur PLN, elle pourrait atteindre 1000 MWc.

Les énergies solaire et éolienne représentent actuellement chacune moins de 1% du mix énergétique d’un pays qui vise la neutralité carbone en 2050 pour son secteur de l’électricité, encore fortement dépendant du charbon, afin de sécuriser un financement à hauteur de 20 milliards de dollars négocié en novembre dernier.

L’objectif de Jakarta est de baisser ses émissions de carbone pour les réduire à un niveau maximum de 250 millions de tonnes par d’ici 2030 contre un objectif précédent de 290 millions de tonnes.

Le pays veut dans le même temps augmenter la part des énergies renouvelables dans sa production électrique. L’objectif initial de 23% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2025 risque d’être difficle à atteindre a prévenu M. Widodo, en raison des retards dus à la crise du Covid.

« Construire des fermes solaires flottantes en utilisant des terrains vacants ou des réservoirs devrait être le principal moteur de la transition énergétique en Indonésie », a souligné Didit Haryo Wicaksono, responsable de campagne de Greenpeace Indonésie, interrogé par l’AFP, tout en appelant à impliquer la population locale dans son exploitation.

La plus grande économie d’Asie du Sud-Est s’appuie encore largement sur les combustibles fossiles, essentiellement du charbon, pour produire de l’électricité.

Confrontée à des problèmes de pollution atmosphérique, l’Indonésie s’est engagée à ne pas construire de nouvelles centrales électriques au charbon à partir de 2023.

Mais malgré les protestations des militants écologistes, le pays continue de construire les centrales déjà prévues.

L’Indonésie tente également de se positionner comme un acteur clé sur le marché des véhicules électriques en tant que premier producteur mondial de nickel, métal essentiel à la fabrication de batteries. Mais certains parcs industriels qui abritent des fonderies de nickel très énergivores sont alimentés au charbon.

© AFP

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