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Quand les 1 % les plus riches émettent plus de gaz à effet de serre que les deux tiers de la population mondiale

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Digue de sacs de sable - Nord de Chittagong © Yann Arthus-Bertrand

À quelques jours de la COP28 sur le climat aux Émirats Arabes Unis, l’association Oxfam envoie une piqure de rappel sur les inégalités climatiques au travers d’un nouveau rapport. Elles se résument en un chiffre éloquent : « les 1 % les plus riches émettent plus de CO2 que les 66 % les plus pauvres de la planète (5 milliards de personnes). » Oxfam précise que « entre 1990 et 2019, les 1 % les plus riches ont émis deux fois plus de carbone que la moitié la plus pauvre de l’humanité. »

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Le rapport Égalité climatique : une planète pour les 99 % a été dévoilé le 20 novembre. Il s’appuie sur des recherches menées par l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI). Sa sortie intervient alors que le thème des inégalités face aux dérèglements climatiques est, comme toujours, au menu des négociations internationales sur le climat.  Ce thème y est abordé au travers de deux questions : celle de la responsabilité historique des pays industrialisés et celle du financement du coût de la réparation des catastrophes provoquées par le réchauffement. Il devrait s’effectuer via un fonds dédié aux « pertes et dommages » financé par les pays riches et devant aider les pays pauvres, à la fois les plus exposés aux risques climatiques et les moins émetteurs, à y faire face. En effet, Oxfam rappelle que « « les 50% les plus pauvres de l’humanité sont responsables d’à peine 8 % d’émissions mondiales. »

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Dans un précédent rapport de 2020 portant sur la période 1990-2015, l’ONG estimait déjà que « les 1% les plus riches de la population (environ 63 millions de personnes) étaient responsables à eux seuls de 15 % des émissions cumulées », soit « deux fois plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale ».

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Alexandre Poidatz, responsable de campagne Climat et inégalités chez Oxfam France déclare : « les dérèglements climatiques et les inégalités perpétuent un cercle vicieux. La surconsommation des plus riches a des conséquences dramatiques pour les communautés les plus pauvres dans les pays du Sud global – particulièrement les femmes et les filles -, les moins responsables des émissions. Cette situation n’est pourtant pas une fatalité : il est possible d’augmenter les revenus des plus pauvres, tout en réduisant les émissions mondiales ». Il estime néanmoins que « la bonne nouvelle, c’est que plus on est riche, plus il est facile de réduire ses émissions. Les émissions de carbone des 1% les plus riches proviennent principalement de biens de luxe et non essentiels. ».

Pour limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés Celsius de hausse des températures, il faudrait qu’un être humain émette en moyenne 2 tonnes de CO2 par an. Or, les scénarios actuels de l’ONU tablent plutôt sur une hausse globale des températures de l’ordre de 3 degrés.

Et les inégalités climatiques en France dans tout ça ?

La moyenne annuelle des émissions de gaz à effet de serre des Français et des Françaises est de 6,4 tonnes de CO2 par personne. Toutefois, ce chiffre varie selon le niveau de revenu puisqu’une personne figurant parmi les 10 % des Français les plus riches émet en moyenne 15,6 tonnes de CO2. Un Français parmi les 1 % les plus riches près de 40,2 tonnes de CO2 chaque année. Tandis qu’un Français ou une Française dans les 50 % les plus pauvres n’émet que 3,8 tonnes de CO2 chaque année.

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Même si la France ne compte que pour 0,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le pays, figure parmi les pays riches. C’est une nation industrielle depuis près de deux siècles, qui possède donc une responsabilité historique dans le changement climatique. Oxfam souligne le fait que le niveau des émissions individuelles dépend principalement du niveau et du mode de vie. Ainsi, selon l’ONG, « les 10% les plus riches sont responsables d’un quart des émissions de la France. »

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Oxfam préconise donc de réduire les inégalités climatiques en s’attaquant aux inégalités économiques, dont elles sont le reflet. « Il est temps de faire peser le poids de la transition sur les plus riches, qui émettent le plus. C’est simple, c’est le principe pollueur payeur, dont la mesure phare est l’ISF climatique : l’anti-taxe gilets jaunes ! », selon Alexandre Poidatz.

Julien Leprovost

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Pour aller plus loin

Egalité climatique : une planète pour les 99% sur le site d’Oxfam France

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