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Les énergies fossiles en ligne de mire dès l’ouverture de la COP28 à Dubaï


le président émirati de la COP28, Sultan Ahmed Al Jaber, lors de la cérémonie d'ouverture, le 30 novembre 2023 à Dubaï © AFP Giuseppe CACACE

Dubaï (AFP) – La COP28 s’est ouverte jeudi à Dubaï sur des appels de ses organisateurs à ne plus éluder le débat sur les énergies fossiles, en attendant une première décision cruciale pour concrétiser un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays vulnérables.

« Ces deux prochaines semaines ne seront pas faciles », a prévenu le président de la COP28, Sultan Al Jaber, en ouvrant la 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique lors d’une cérémonie devant les délégués de près de 200 pays.

Aux portes du désert, à Dubaï, le site de l’Exposition universelle de 2020 devient ainsi pour deux semaines le coeur battant de la diplomatie climatique, les Emirats et l’ONU espérant une COP aussi historique que celle de Paris en 2015.

Signe que le conflit entre Israël-Hamas occupe les esprits, le président de la précédente conférence, Sameh Choukri, chef de la diplomatie égyptienne, a appelé au début de la cérémonie à un court moment de silence pour « tous les civils ayant trouvé la mort dans le conflit actuel à Gaza ».

La première grande décision attendue de cette conférence à l’affluence record devrait être la mise en oeuvre du nouveau fonds pour compenser les pertes et dommages liés au climat, après un an de négociations très tendues entre pays du Nord et du Sud.

« Le travail est loin d’être achevé », a toutefois réagi l’alliance des petits Etats insulaires (Aosis) par avance. « On ne sera pas tranquilles tant que ce fonds ne sera pas financé convenablement et commencera à alléger le fardeau des communautés vulnérables ».

Reste en effet à savoir de combien sera doté ce fonds, qui sera initialement accueilli par la Banque mondiale. L’adoption ouvrirait la voie à l’annonce par des pays développés des premières promesses financières.

L’Union européenne, l’Allemagne, la France, le Danemark ainsi que les Emirats arabes unis sont censés s’engager d’ici samedi à quelques centaines de millions de dollars de mise de départ, selon des négociateurs interrogés par l’AFP.

Mais « on attend des promesses en milliards, pas en millions », a pressé Rachel Cleetus, du groupe américain Union of Concerned Scientists (UCS).

 « phase terminale »

Cette adoption dès le premier jour libérerait les délégués pour qu’ils se concentrent sur les autres batailles à l’ordre du jour, à commencer par les énergies fossiles.

Egalement directeur général de la compagnie pétrolière nationale Adnoc, Sultan Al Jaber, a mis les pieds dans le plat en appellant à mentionner « le rôle des combustibles fossiles » dans tout accord final, alors qu’il est sous le feu des critiques après la publication par la BBC et le Centre for Climate Reporting de notes internes de préparation de réunions officielles qui énumèrent des arguments pour la promotion des projets d’Adnoc à l’étranger. Il a rejeté ces accusations mercredi.

Le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, s’est montré encore plus direct: « si nous ne donnons pas le signal de la phase terminale de l’ère fossile telle que nous la connaissons, nous préparons notre propre déclin terminal ».

Au même moment, l’Organisation météorologique mondiale confirmait que l’année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée, avec « une cacophonie assourdissante de records battus. »

Ombre du conflit Israël-Hamas

Plus de 97.000 personnes (délégations, médias, ONG, lobbys, organisateurs, techniciens…) sont accréditées, deux fois plus que l’an dernier, et environ 180 chefs d’Etats et de gouvernements sont attendus selon les organisateurs d’ici le 12 décembre, fin théorique de la conférence.

Le pape François, grippé, a annulé sa venue, mais plus de 140 dirigeants défileront à la tribune vendredi et samedi, après la journée cérémonielle d’ouverture jeudi, pour des discours de quelques minutes censés donner une impulsion politique aux négociations byzantines qui occuperont les délégations pendant deux semaines.

Le roi Charles III s’exprimera vendredi en ouverture de ce sommet de dirigeants, sans le président américain Joe Biden, remplacé par sa vice-présidente Kamala Harris, ni son homologue chinois, Xi Jinping.

Le président israélien Isaac Herzog profitera de l’occasion pour mener une série de réunions diplomatiques destinées à faire libérer d’autres otages détenus par le Hamas, ont indiqué ses services.

Il pourrait même croiser le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, car ils sont inscrits pour s’exprimer à quelques minutes d’intervalle vendredi.

Sur le front climatique, les Emiratis préparent un déluge inaugural d’engagements volontaires d’Etats pour, par exemple, tripler les renouvelables d’ici 2030 ou doper les aides financières des pays riches vers les plus vulnérables.

Mais seuls les textes officiels adoptés pendant la COP, dans le méticuleux processus onusien où le consensus est obligatoire, auront une force comparable à ce que fut l’accord de Paris.

© AFP

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3 commentaires

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    • Jean-Pierre Bardinet

    « L’Organisation météorologique mondiale confirmait que l’année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée, avec « une cacophonie assourdissante de records battus. »
    Ce qui a du sens, ce n’est pas cette phrase qui ne veut rien dire, mais la dynamique d’évolution de la TMAG (température moyenne annuelle globale). Voyons quels sont les faits : il y a eu, en 140 ans, un petit réchauffement global de 0,8°C environ, qui a quasiment cessé depuis le début des années 2000, malgré une très forte inflation des émissions anthropiques de CO2. Ce plateau s’est terminé en 2022, car en 2023 il y a eu une excursion de température de 0,8°C, à cause d’un intense El Nino naturel, qui a grandement perturbé les météos régionales. Toute température du plateau 2000-2022 et à fortiori celle de 2023 est plus « chaude » que toutes les années précédentes.

    • Jean-Pierre Bardinet

    ) Que faut-il attendre de la COP1 ?Rien ! De la COP2 ?Rien ! De la COP3 ? Rien ! …De la COP27 ? Rien ! Et donc, de la COP28 ? Rien ! Il y a toujours eu des discours ronflants, de belles promesses, de belles envolées lyriques, des larmes à l’issue de chaque COP présentée comme une grande victoire, mais au final rien n’a jamais été décidé de contraignant, rie, n’a été fait, et les émissions anthropiques de CO2 continuent à augmenter, sans que cela n’ait d’impact déterminant sur les événements météo.

    • Jean-Pierre Bardinet

    Il y a l’idéologie anti-CO2 et anti-humanité qui évolue dans un monde imaginaire et il y a le Réel et ses contraintes. 83% de l’énergie consommée dans le monde sont fournis par les combustibles fossiles. Eolien et solaire ne fournissent que quelques misérables pourcents. Croire que l’éolien et le solaire intermittents, aux faibles facteurs de charge (resp.23% et 14%), à faible densité énergétique, donc gros consommateurs de matières premières (Li, Cu, Co, Ni, Al, Si, Zn, Pt, terres rares…) et dévoreurs d’espace, pourront remplacer les combustibles fossiles procède d’une idéologie irrationnelle et destructrice et non de la raison. Par ailleurs, lors de la COP21, les prévisions d’émissions de CO2 prévues par les divers pays montrait une forte augmentation de la demande pour au moins quelques décennies, ce que le roublard et futé Fabius a masqué en se contentant de fixer des objectifs de réchauffement. La demande de combustibles fossiles continue et continuera, comme prévu, à augmenter, principalement dans les PED, et c’est pour cette raison que les compagnies pétrolières continuent à investir dans la R&D et la production, en ne tenant aucun compte des prophéties des alarmistes du climat, notamment le Grand Machin et ses satellites, UNEP, GIEC et OMM.

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