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« L’échec pas une option »: le président de la COP28 cherche l’équilibre sur les fossiles

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La COP28 est censée se terminer le 12 décembre, mais toutes les dernières COP ont dépassé la date prévue de clôture © AFP Karim SAHIB

Dubaï (AFP) – Si près du but, le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, accentue la pression dimanche sur l’ensemble des pays négociant à Dubaï sur la fin des énergies fossiles, mais les pays exportateurs de pétrole, au premier rang desquels son voisin l’Arabie saoudite, restent à convaincre.

« L’échec n’est pas une option. Nous recherchons l’intérêt général », a prévenu Sultan Al Jaber, patron de la compagnie pétrolière Adnoc, lors d’une conférence de presse de 11 minutes avant de réunir tous les ministres dans une séance appelée « majlis », une tradition des pays musulmans, où ils seront assis en rond pour discuter sur un pied d’égalité, selon lui.

La COP28 doit se terminer mardi.

Blocage saoudien

L’Emirati a dit sans ambiguïté qu’il n’accepterait pas de compromis qui soit incompatible avec « la science » climatique et le maintien en vie de l’objectif de réchauffement à 1,5°C, fixé par l’accord de Paris.

« Nous devons trouver un consensus et un terrain d’entente sur les énergies fossiles, y compris le charbon », a-t-il ajouté, se vantant d’être le premier président de COP à demander que les fossiles soient cités dans tout accord final. Le charbon a été mentionné en 2021 à Glasgow.

Des ONG aux négociateurs, les participants expriment ici le même sentiment qu’un accord n’a jamais été aussi proche pour signaler le début de la fin du pétrole, du gaz et du charbon, dont la combustion depuis le 19e siècle a permis l’essor économique mondial au prix du réchauffement de la planète.

Mais il reste à surmonter l’opposition du bloc mené par l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole.

« Les Saoudiens n’accepteront aucun compromis. Etats-Unis, Chine, Europe et d’autres appliqueront une pression géopolitique immense sur eux pour leur dire qu’il ne faut pas qu’ils soient les seuls à faire échouer la COP », analyse Alden Meyer, du centre de réflexion E3G. « Ils ne voudront pas être les derniers ».

Aide au Sud

Un grand accord final dépend aussi des gages donnés aux pays émergents, comme l’Inde, qui produit encore les trois quarts de son électricité en brûlant du charbon… et aux pays en développement qui exigent des pays riches de l’aide pour installer l’énergie solaire ou les éoliennes dont ils auront besoin, ou pour s’adapter aux ravages du changement climatique (digues, bâtiments, santé, agriculture…).

« Il est évident que les pays les moins développés ne pourront pas aller à la même vitesse que les grandes puissances économiques du G20 » pour sortir des fossiles, reconnaît l’émissaire allemande pour le climat, Jennifer Morgan.

De plus en plus isolée alors que la Chine est jugée constructive, l’Arabie saoudite est accusée de faire dérailler les discussions sur ces autres sujets, pour tout bloquer.

« Les Saoudiens ralentissent les négociations sur ces sujets clés pour les pays en développement, dans l’espoir que ceux-ci seront mécontents et les rejoindront pour s’opposer au texte final sur les énergies fossiles », décrypte un observateur impliqué dans les discussions auprès de l’AFP.

Prière du pape

Le pape, qui a dû annuler sa venue à Dubaï en raison d’une bronchite, a encouragé les négociateurs pendant la prière hebdomadaire de l’Angélus, demandant aux fidèles de « prier pour que l’on parvienne à de bons résultats pour la sauvegarde de notre Maison commune et la protection des populations ».

Manifestation contre l’Opep

Des militants ont fait une brève irruption dans le pavillon de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a fait scandale avec la révélation vendredi d’une lettre appelant ses membres à rejeter tout accord ciblant les énergies fossiles.

« Pour nous, avoir un pavillon de l’Opep à la COP c’est comme avoir un énorme forage pétrolier dans les négociations », a dénoncé Nicolas Haeringer de l’ONG 350.org, devant des visiteurs du stand étonnés.

L’empreinte carbone de la nourriture

L’énergie a sa feuille de route pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, rédigée par l’Agence internationale de l’énergie, mais jusqu’ici, l’alimentation n’en avait pas de comparable. L’organisation des Nations unies pour l’agriculture (FAO) a comblé cette lacune dimanche pour atteindre la neutralité carbone sans compromettre l’alimentation mondiale.

En 2030, selon son scénario, les émissions de méthane du cheptel mondial devront avoir baissé de 25%, par rapport à 2020. Dix ans plus tard, il ne faudra plus de déforestation dans le monde. Mais des ONG ont critiqué l’absence d’appel à réduire la consommation de viande.

© AFP

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