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L’écologue Sandra Lavorel, médaille d’or du CNRS en 2023 : « du fait de nos activités et leurs impacts, nous avons une responsabilité vis-à-vis de cette biodiversité »

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Sandra Lavorel, lauréate de la médaille d’or du CNRS 2023, entourée des dispositifs du projet Warm, qui étudie l'effet du changement climatique sur les pelouses alpines. Installés sur le col du Lautaret, à 2 400 m d'altitude, ils réchauffent l'air de quelques degrés par rapport à l'extérieur pour étudier les conséquences sur l'écosystème (production de la biomasse, température et humidité des sols). © Hubert RAGUET / LECA / CNRS Images

Depuis plus de trente ans, l’écologue Sandra Lavorel étudie les prairies de montagne dans le monde. Ses recherches ont permis de mieux comprendre, définir et analyser les services rendus par la biodiversité aux sociétés humaines. Ce domaine de recherche met en lumière les liens très forts qui existent entre l’environnement, sa préservation et le bien-être des êtres humains. Sandra Lavorel est une des pionnières dans ce domaine. Elle a reçu en décembre 2023 la médaille d’or du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique). GoodPlanet Mag’ l’a interviewé pour parler d’écologie, de science et du vivant.

Que représente pour vous cette médaille d’or du CNRS ?

Elle témoigne de la reconnaissance très importante de l’écologie scientifique puisqu’il s’agit de la première médaille décernée par le CNRS en écologie. C’est très important au vu des enjeux sur le sujet et du déploiement de cette science qu’est l’écologie.

Vos travaux portent sur la manière dont les plantes réagissent aux modifications de l’environnement.  Pouvez-vous les expliquer simplement ?

La façon dont les plantes réagissent aux modifications du climat et des sols m’intéresse. Le comprendre permet de savoir de quelles manières les changements de climat ou d’utilisation des sols vont affecter le fonctionnement des écosystèmes, par exemple le cycle de l’eau, celui du carbone ou encore celui de l’azote et d’autres fonctions comme la pollinisation.  Et, à partir de là, in fine, savoir ce que cela signifie et implique pour les usages humains des écosystèmes.

« Savoir de quelles manières les changements de climat ou d’utilisation des sols vont affecter le fonctionnement des écosystèmes »

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Vous travaillez principalement sur les prairies des Alpes…

Même si je travaille beaucoup sur les prairies alpines, que je considère un peu comme un bac à sable où je peux expérimenter beaucoup de choses, je travaille aussi sur les prairies en Australie, en Argentine ou ou en Nouvelle-Zélande. Le but est de mener des travaux qui reposent et utilisent les mêmes méthodes partout dans le monde pour ensuite dégager des connaissances applicables pas uniquement dans notre petit coin des Alpes.

Que faut- il en retenir ?

La biodiversité se révèle merveilleuse. Elle se compose de plein d’espèces qu’il est important de pouvoir caractériser. Mais ce n’est pas pratique car souvent il faut comprendre les espèces une par une. Pourtant, nos travaux montrent qu’avec des caractéristiques simples à mesurer, de façon relativement peu coûteuse, comme la hauteur des plantes, la dureté des feuilles ou encore la teneur en azote, il est possible de bien prédire les réponses aux changements d’environnement et leurs effets sur les écosystèmes.

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« Il est possible de bien prédire les réponses aux changements d’environnement et leurs effets sur les écosystèmes »

Avez-vous un message à propos des prairies de montagne ?

C’est un écosystème fabuleux. Il apporte beaucoup de choses aux humains qui les exploitent. Ce sont de grands réservoirs de biodiversité utiles pour l’adaptation future.

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Sandra Lavorel, lauréate de la médaille d’or du CNRS 2023, au col du Lautaret, dans les Alpes françaises.
© Hubert RAGUET / CNRS Images

Les services écosystémiques

Aujourd’hui, la notion de services écosystémiques est mieux connue. Pensez-vous que cette approche contribue à une meilleure prise en compte de la complexité des systèmes naturels ?

La notion de service écosystémique a été développée à l’origine par les personnes travaillant sur la conservation de la biodiversité. Le concept a été employé pour démontrer que la biodiversité est non seulement quelque chose de beau mais aussi d’utile aux humains. Je pense qu’au niveau de l’opinion des progrès ont été effectués dans le domaine de la compréhension des relations entre les espèces et les humains. Dans le cas des insectes pollinisateurs, leur fonction dans l’environnement est mieux comprise. Tout le monde sait désormais que s’il n’y a plus d’insectes, alors nous ne disposerons plus d’autant à manger étant donné leur rôle dans l’agriculture et la production de fruits.

« Le concept a été employé pour démontrer que la biodiversité est non seulement quelque chose de beau mais aussi d’utile aux humains »

Avez-vous eu connaissance de l’étude sur l’adaptation des fleurs des champs à la disparition des pollinisateurs ? Quelle réaction cette recherche vous inspire-t-elle ?

J’ai trouvé cette étude super chouette car c’est scientifiquement une bonne démonstration. Les auteurs disent aussi que l’adaptation peut aller dans les deux sens. Là, les plantes se sont adaptées à la réduction des populations de pollinisateurs, mais l’étude montre des mécanismes très rapides d’évolution. Les plantes peuvent donc aussi s’adapter à la hausse des populations de pollinisateurs. Quand on ne va pas jusqu’à l’extinction ou à la perte de biodiversité génétique, la biodiversité et les écosystèmes possèdent une capacité de résilience qui leur permet de rebondir. 

« Quand on ne va pas jusqu’à l’extinction ou à la perte de biodiversité génétique, la biodiversité et les écosystèmes possèdent une capacité de résilience qui leur permet de rebondir »

[À lire aussi Quand les fleurs des champs s’adaptent à la disparition des pollinisateurs]

Pour revenir un peu sur les critiques adressées au concept de services écosystémiques, le dernier rapport de l’IPBES (la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques – qui est à la biodiversité ce que le Giec, ou Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est au climat) appelle à ne pas avoir une vision purement économique et utilitariste de la nature. Vos travaux portent aussi sur les services rendus par les écosystèmes aux sociétés humaines. Selon vous, est-ce que l’approche des services écosystémiques montre des limites ?

Bien que le concept de services écosystémiques fasse l’objet de nombreuses critiques, il a permis une prise de conscience du rôle des écosystèmes et de leur importance pour la vie humaine. Il faut bien comprendre que la notion de services écosystémiques a été mise en avant par les spécialistes de la conservation de la nature qui voulaient avant tout préserver et protéger la biodiversité pour elle-même.

« Le concept de services écosystémiques a permis une prise de conscience du rôle des écosystèmes et de leur importance pour la vie humaine »

Il est cependant vrai que l’idée a été rapidement reprise par les économistes car il faudrait, selon eux, parler d’argent pour parvenir à s’adresser aux opinions publiques et aux décideurs. En effet, si on en croit l’économie, le facteur économique déterminerait les décisions des individus et des institutions. Or, je le précise au passage, aujourd’hui suffisamment d’études ont montré que la rationalité économique ne déterminait pas les décisions. Une récente étude européenne sur l’agriculture montre par exemple que le critère économique n’est pas le premier déterminant dans les choix des agriculteurs.

« Se demander ce que le vivant apporte d’un point de vue non-matériel, pour la santé, le bien-être mais aussi les relations entre les personnes »

En ce qui concerne les services écosystémiques, il s’avère important de disposer de plusieurs critères d’évaluation à la fois. Il est crucial de ne pas faire seulement une évaluation économique mais de se demander ce que le vivant apporte d’un point de vue non-matériel, pour la santé, le bien-être mais aussi les relations entre les personnes. Par exemple, aller pique-niquer dans la nature contribue aux relations sociales. Il ne faut jamais oublier que nous humains sommes « imbriqués sur Terre » avec le reste de la biodiversité. Par conséquent, du fait de nos activités et leurs impacts, nous avons une responsabilité vis-à-vis de cette biodiversité.

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La science montre de plus en plus les liens entre le climat et la biodiversité, que ce soit dans les causes des crises qu’ils traversent, mais aussi dans les solutions pour y faire face. Que pensez-vous de l’approche des solutions fondées sur la nature ?

Nous travaillons beaucoup sur les idées de solutions fondées sur la nature, mais nous utilisons un terme plus large de contribution à l’adaptation basée sur la nature. Cela enlève l’idée de solution qui viendrait dans un package déjà tout fait parce qu’il n’existe pas de grande solution applicable partout. En revanche, il existe des pistes d’adaptation et des solutions à décliner localement.

« Il n’existe pas de grande solution applicable partout. »

S’appuyer sur la nature se montre moins coûteux, plus facile, pertinent et efficace à long terme. Les zones humides permettent de mieux réguler les crues et de limiter plus facilement leur impact qu’en construisant des infrastructures qui, en plus de coûter chères, deviennent rapidement obsolètes.

[À lire aussi L’essentiel sur le nouveau rapport du Giec consacré aux solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer le changement climatique]

L’approche en termes d’adaptation basée sur la nature permet de faire d’une pierre deux coups en faisant du bien à la biodiversité et aux êtres humains. Nous préférons donc parler de contribution de la nature à l’adaptation car la frontière entre les problèmes et les solutions se montre parfois floue.

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Laquelle de ces approches en termes d’adaptation basée sur la nature préconiseriez-vous en priorité ?

C’est toute la complexité de l’approche qui en fait sa force. Nous parlons davantage de bouquets de solutions adaptées localement. Finalement, le mieux est de partir du local pour développer ce type d’approche. Elles doivent répondre à des besoins locaux et que localement leur mise en œuvre soit envisageable localement.

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Les végétaux sont-ils suffisamment pris en compte ? Tant par l’opinion que par les décideurs ?

Cela dépend.  En effet, prenez le nature en ville, le premier truc auquel tout le monde pense, ce sont les arbres. Et plus largement, quand on parle du climat, une des promesses d’action la plus courante reste la plantation de milliers, de millions voire de milliards d’arbres, ce sont des plantes !

« Une grande méconnaissance de la biodiversité végétale chez le grand public »

Néanmoins, l’opinion publique est effectivement plus habituée à ce qu’on lui parle des bêtes avec des poils et des plumes lorsqu’on lui parle du vivant. Ce phénomène s’explique par des raisons de psychologie environnementale puisque les humains développent un relationnel plus fort avec les animaux qu’ils jugent proches d’eux. Néanmoins, les végétaux se montrent très présents, ils sont la base de notre alimentation. Ils sont donc tout le temps-là, ce qui n’empêche pas une grande méconnaissance de la biodiversité végétale chez le grand public.

La science

Pourquoi avoir décidé de faire de la science ?

C’est une série de hasards à laquelle se greffe des instituteurs et des enseignants qui m’ont inspirée. De surcroît, à titre personnel, j’aime la démarche scientifique et j’ai été exposée à la nature très jeune.

Avez-vous été confrontée à des difficultés dans cette voie en tant que femme ?

Je dirais que je suis très chanceuse parce que non. Je n’ai aucune donnée sur le sujet, cependant je pense que le milieu de la recherche en écologie est moins biaisé que d’autres. Il y a certes des plafonds de verre pour accéder aux postes de direction qui s’appliquent également à l’ensemble de la société. Je vous dirais même qu’en écologie nous avons du mal à recruter des garçons, nos sujets semblent intéresser plutôt les femmes. C’est également le cas en biologie, sans que cela ne signifie pour autant que les femmes qui s’engagent dans ces voies obtiendront des postes à un haut niveau si elles le souhaitent. 

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Pensez-vous qu’il soit plus difficile de parler d’écologie aujourd’hui d’un point de vue scientifique au grand public ? D’un côté, le sujet préoccupe et inquiète, de l’autre, les disciplines montrent de plus en plus la complexité des relations…

Je vous rejoins sur ce constat. Je dis souvent que le malheur de la biodiversité est de ne pas disposer d’un indicateur intégré comme la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère ou le fameux plus deux degrés. Bien qu’on communique sur le nombre d’espèces ou les espèces rares et emblématiques, cela ne permet pas de raconter tout du vivant et de la biodiversité. D’un côté, il faut lutter contre la simplification car elle complique la tâche. D’un autre côté, il y a un grand travail d’éducation à tous les niveaux. Il faudrait que tous les élèves dès le primaire comprennent ce qu’est la biodiversité sans que l’approche ne se réduise à choisir son espèce préférée entre les pandas, les ours polaires ou autre etc… etc.. Bref qu’ils perçoivent ce qu’est un écosystème et son fonctionnement.

« Le malheur de la biodiversité est de ne pas disposer d’un indicateur intégré comme la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère ou le fameux plus deux degrés. »

La formation aux sujets environnementaux des cadres de la fondation publique m’apparaît aussi comme une initiative prometteuse. Il est en effet nécessaire que toute la société, de la maternelle aux gouvernants, comprenne ce qu’est la biodiversité et pourquoi c’est important.

Vous exercez un beau métier. Avez-vous un conseil pour les jeunes qui voudraient devenir écologues ?

Mon premier conseil est de passer du temps sur le terrain à observer des écosystèmes et essayer de les comprendre. En dépit de la sophistication des méthodes et des outils que nous utilisons comme l’ADN ou la télédétection, je trouve qu’il est inspirant et utile de passer du temps au sein des milieux et des écosystèmes. Aller sur le terrain, mesurer, apprendre les techniques d’expérimentation constituent la clef de ce métier.

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Une question plus personnelle, vous travaillez avec le vivant, avez-vous déjà ressenti un moment d’émerveillement ?

Quand j’étais en maths sup agro, nos profs de bio ont organisé un week-end dans le Parc National des Écrins dans le Valbonnais. Quand on est arrivé sur le site au mois de juin, on a vu la prairie d’altitude avec toutes ses plantes et ces fleurs. Étant originaire des Alpes du nord, j’avais déjà vu des prairies. Mais cette fois-là, le spectacle était magnifique, à tel point qu’il a déclenché mon envie de travailler sur ce milieu.

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J’ai grandi en montagne, j’ai déjà vu auparavant plein de prairies fleuries, mais c’est sans doute le moment où j’ai réalisé et pris conscience de la richesse de cet écosystème. Il y a des moments où on réalise l’intérêt et la beauté de ce qu’on a sous ses yeux sans que ce ne soit des endroits de nature sauvage exotique.

Avez-vous un dernier mot ?

La crise du climat et la crise de la biodiversité sont liées puisque toutes les deux sont dues à la manière dont nous, les humains et en particulier les sociétés occidentales, vivons sur cette planète. Parce qu’elles partagent les mêmes causes, cela veut dire qu’on résoudra une partie des deux crises en même temps. Cependant, les causes de ces problèmes ne sont pas faciles à résoudre puisqu’elles sont d’ordre politiques, sociales, économiques et culturelles. C’est pour ces raisons qu’il y a donc de grands espoirs de parvenir à surmonter ces crises.  Il convient d’être néanmoins extrêmement vigilant en n’omettant jamais de parler de biodiversité quand on aborde le climat. Il existe des solutions pour faire face au réchauffement climatique qui sont néfastes pour la biodiversité.  Alors qu’à l’inverse, la quasi-totalité des solutions pour faire face à l’érosion du vivant ne menacent pas les équilibres climatiques, bien au contraire.

« Il convient d’être néanmoins extrêmement vigilant en n’omettant jamais de parler de biodiversité quand on aborde le climat »

[À lire aussi sur GoodPlanet Mag’ à propos de la maladaptation au changement climatique Jean Pierre Ometto, un des auteurs du rapport du GIEC : « la relation des sociétés humaines à la nature est un facteur critique pour parvenir à la résilience »]

Quelles sont les solutions à la crise climatique néfastes pour la biodiversité ?

On trouve parmi elles la plantation d’arbres en monoculture ou encore certaines formes d’énergies renouvelables. Dans certains contextes bien précis, leur implantation peut se révéler une menace pour la biodiversité.

Propos recueillis par Julien Leprovost

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Un commentaire

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    • Guy J.J.P. Lafond

    Très intéressant. Merci.
    La compréhension de plus en plus grande par les enfants de la notion de biodiversité est un élément clé ici.
    @Guy J.J.P. Lafond
    Montréal (QC) et bientôt Ottawa (ON) de nouveau
    Canada