La Fête du Miel et des Abeilles aura lieu à Lyon le samedi 3 février. Organisée par le Syndicat Apicole Professionnel d’Auvergne Rhône-Alpes (SAPAuRA), c’est l’occasion de découvrir gratuitement le monde professionnel des apiculteurs de la région et ses préoccupations autour de dégustations et d’activités. 75% des producteurs voient leur vente baisser depuis l’année dernière, menaçant la viabilité de plus d’un tiers d’exploitations d’après une enquête. GoodPlanet Mag’ s’est entretenu avec Corine Lafrogne, apicultrice et productrice de plantes aromatiques et médicinales, pour en savoir plus sur l’événement et les difficultés de la filière.

Pourquoi est-ce important d’aller à La Fête du Miel et des Abeilles qui se déroule à Lyon le samedi 3 février ?

Le contexte actuel est assez particulier. La concurrence des miels d’importation met en difficulté certains apiculteurs dont les stocks d’invendus s’accumulent. Or, ces miels venus de l’étranger ne répondent pas aux mêmes normes selon leur origine, ni aux mêmes critères de qualité. Ces miels achetés moins cher, c’est la filière apicole française qui en paye le prix.

C’est d’autant plus important d’expliquer comment reconnaitre un bon miel que les indications sont difficiles à décrypter et qu’il n’est pas évident pour le consommateur de s’y retrouver.

L’apiculture cumule aussi d’autres difficultés comme la mortalité inédite des colonies d’abeilles dont la cause est multifactorielle : les pratiques agricoles, les enjeux sanitaires ou encore le changement climatique. Ce dernier, qui s’accélère, impacte directement les abeilles et plus généralement tous les pollinisateurs dont le rôle est essentiel.

En quoi ce rôle est-il essentiel ?

Les pollinisateurs, dont font partie les abeilles d’élevage, permettent de préserver la biodiversité et d’assurer le rendement de cultures arboricoles ou de maraîchage. La mise en place d’un tel écosystème limite l’utilisation d’intrants face aux ravageurs et auxiliaires, ce qui participe à maintenir une activité économiquement viable.

« Un service rendu par l’apiculture aux agriculteurs par la pollinisation. »

Il y a effectivement un service rendu par l’apiculture aux agriculteurs par la pollinisation. C’est important de le réexpliquer afin d’encourager les personnes, souvent passionnées, à continuer d’exercer leur métier durablement dans un contexte où l’inflation touche tout le monde. Faire le choix l’économie sur certains produits peut avoir de lourdes conséquences sur l’avenir.

Est-ce que le consommateur a un réel impact sur la filière ?

On a tous un rôle à jouer même si on n’a pas tous la possibilité d’acheter son miel en vente directe. Mais en tant que « consomm’acteur », on a un impact encore plus fort. C’est donc essentiel de communiquer sur les pratiques apicoles pour que ceux qui le souhaitent et le peuvent puissent agir dans ce sens à l’échelle individuelle.

« Maintenir le lien entre producteurs et consommateurs vivant et actif. »

Prendre le temps de découvrir les producteurs locaux, de se questionner sur le prix et l’origine du produit et le faire savoir dans ses actes de consommation permet de maintenir le lien entre producteurs et consommateurs vivant et actif.

Chacun s’adapte mais certains choix sont à faire en pleine conscience.

Opérer cette rencontre entre le public et les professionnels de la filière apicole est un des objectifs de la Fête du Miel et des Abeilles. Pour cette édition prévue à Lyon début février, qu’est-ce qu’on pourra y trouver et y faire ?

C’est l’occasion de rencontrer les apiculteurs, de redécouvrir la vie de la ruche, d’échanger sur l’importance de consommer du miel local et notre métier. Apporter ces discussions au sein de la ville où les personnes sont plus éloignées des ruches et des cultures permet faciliter la mise en relation des consommateurs et des apiculteurs locaux, qui sont nombreux autour de Lyon.

Une dizaine d’apiculteurs seront là pour faire découvrir leurs miels lors de dégustations. La production de la région présente des miellées très diverses à découvrir.

Deux conférences gratuites sont prévues : une le matin par un apiculteur expérimenté pour expliquer le métier et une l’après-midi sur les bienfaits du miel, propolis et gelée en apithérapie. Il y aura aussi une exposition sur les abeilles sauvages pour apprendre à les identifier et élargir le sujet sur leur rôle clef de pollinisateur.

Tout est fait pour partager un bon moment ensemble tout en faisant découvrir notre métier. En plus d’animations pour les enfants, des jeux et un stand de maquillage, il y aura la possibilité de manger sur place.

Louise Chevallier

Retrouvez toutes les informations liées à l’évènement ici : Fête du miel et des abeilles | Facebook

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