Un déclin généralisé des réserves d’eau souterraine n’est pas inévitable

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Lake Mead (lac artificiel créé par le barrage Hoover), états du Nevada et de l'Arizona, Etats Unis (36° 1'15.27"N -114°11'30.21"O)

Le niveau de la ressource a diminué dans près de 71 % des réserves d’eau souterraine de la planète, selon une étude scientifique publiée dans le journal Nature. Toutefois, les scientifiques de l’université de Santa Barbara en Californie estiment que « à long terme, les pertes en eau souterraine ne sont ni universelles ni inévitables ». Ils ont en effet pu aussi constater dans leurs travaux que dans 16 % des cas les quantités d’eau disponibles se sont stabilisées ou ont augmenté. Leur étude porte sur 170 000 puits et 1693 aquifères répartis dans une quarantaine de pays qui correspondent aux trois quarts des prélèvements mondiaux d’eau souterraine.

Les chercheurs ont également constaté une accélération de la diminution des ressources en eau dans le sous-sol entre les années 1980 et 1990 et le début des années 2000 à nos jours dans de nombreux endroits. Ce qui, dans les régions arides ou touchées par la sécheresse, aggrave le problème de l’accès à l’eau. Les scientifiques notent aussi qu’un bon niveau d’eau dans le sol contribue à la bonne santé des écosystèmes.

Selon Scott Jasechko cité par ScienceDaily, co-auteur de l’étude et professeur associé en Sciences de la gestion de l’environnement à l’université de Santa Barbara, « l’eau présente dans le sous-sol est souvent perçue comme un compte en banque pour l’eau. Reremplir ainsi intentionnellement les aquifères nous permet de conserver l’eau jusqu’à ce que nous en ayons besoin ».  Dans de nombreux cas, les nappes sont remplies grâce aux cours d’eau ou aux eaux de surface en construisant des infrastructures de stockage de l’eau ou d’orientation des flux. Cependant, toujours selon une des auteurs de l’étude, la professeur Debra Perrone de l’Université de Santa Barbara, il est plus efficace de stocker de l’eau dans les aquifères si la géologie locale le permet. D’après une de ses recherches de 2014, pour un dollar investi, il est possible de stocker 6 fois plus d’eau dans les aquifères que dans un réservoir de surface. Debora Perrone rappelle qu’il est tout à fait possible d’agir pour réduire la demande en eau douce en changeant les comportements et par le biais de loi sur l’usage de l’eau.  Son collègue Scott Jasechko livre un des enseignements de leur publication : « cette étude montre que les êtres humains peuvent changer le cours des choses avec des efforts délibérés et concentrés ».

L’eau souterraine représente 98 % de l’eau douce présente sur Terre sous forme liquide. L’eau douce ne représente que 2,5 % du total de l’eau présente sur Terre, les glaciers, glaces et banquises représentent la grande majorité des volumes d’eau douce de la planète. L’eau effectue un cycle, le volume d’eau présent sur Terre est le même depuis 4 milliards d’années. La répartition, l‘accessibilité et la qualité de l’eau varient néanmoins, ce qui en fait une ressource limitée et fragile.

Julien Leprovost

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Pour aller plus loin

L’étude (en anglais) Rapid groundwater decline and some cases of recovery in aquifers globally dans la revue Nature

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