Les apiculteurs du Rhône et des départements alentours ont mené en plein centre de Lyon une spectaculaire opération de sensibilisation aux difficultés rencontrées par la filière. Lundi 5 février au matin, une cinquantaine d’apiculteurs ont installé pour quelques heures près de 500 ruches place Bellecour à Lyon.
« On est là pour dénoncer les annonces du gouvernement sur les normes, notamment l’allégement du plan Écophyto et l’importation des miels à bas prix », explique Olivier Gachet, apiculteur, membre de la Confédération Paysanne et de la Fédération française des apiculteurs professionnels. L’apiculteur déplore d’une part que la plan Écophyto n’ait pas réussi à diminuer l’utilisation des pesticides en France, ce qui était son objectif initial, et d’autre part que « en abandonnant le plan Écophyto, on ouvre les vannes à l’agriculture industrielle, le symbole est fort ». En effet, les pesticides sont responsables de la disparition des pollinisateurs, dont les abeilles. « On est une petite filière sacrifiée au profit de l’agro-industrie », résume Olivier Gachet.
Les apiculteurs dénoncent la concurrence déloyale des miels étrangers vendus en France qui représentent plus de 60 % du marché. Leur prix de vente est 5 à 6 fois moins cher qu’un miel produit en France. Ils demandent donc un prix plancher pour les produits importés.
Leurs revendications expriment elles aussi le malaise du monde agricole. Elles se démarquent néanmoins de celles de la FNSEA, le principal syndicat agricole, qui a obtenu gain de cause dans le bras de fer qui l’opposait au gouvernement au mois de janvier 2024. Pour Olivier Gachet, une autre agriculture, de proximité est possible. Ce dernier plaide pour « l’agriculture paysanne, une démarche de développement de l’agriculture proche du consommateur avec des produits sains et de petites structures. »
Nicolas Depoorter, responsable Fondation GoodPlanet Lyon, et Julien Leprovost
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