Bruxelles (Belgique) (AFP) – Une trentaine d’Etats, dont la Chine, les Etats-Unis et le Brésil, se sont réunis en sommet jeudi à Bruxelles en vue d’accélérer de façon coordonnée le développement de l’énergie nucléaire, à l’heure où l’atome fait « son grand retour » comme levier de décarbonation.
« C’est une source d’énergie sûre, propre et rentable (…) pas une utopie », a insisté Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui initie la rencontre.
Organisé près de l’Atomium, monument de 1958 faisant du l’atome civil le symbole de l’innovation technologique, ce « sommet historique » s’inscrit dans la foulée de la COP28 sur le climat, où une vingtaine de pays avaient appelé à tripler les capacités du nucléaire dans le monde d’ici 2050.
« Il a fallu 28 conférences sur le climat pour reconnaître le nucléaire. Mieux vaut tard que jamais (…) Il faut désormais définir des étapes concrètes, il faut collaborer ensemble », notamment en termes de financements, a souligné M. Grossi.
L’atome représente actuellement 10% de la production mondiale d’électricité (contre 18% en 1988), avec 438 réacteurs dans 31 pays. Plus de 500 réacteurs sont en projet ou envisagés, dont 61 déjà en construction.
Cette réunion, destinée à établir des axes de coopérations technologiques et économiques renforcées, rassemble une quinzaine de dirigeants, principalement de pays européens, mais aussi des représentants d’une vingtaine d’autres Etats, dont le Canada, l’Egypte, le Japon, le Pakistan, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite.
« Partout dans le monde, le nucléaire fait son grand retour: le besoin de lutter contre le changement climatique, de sécurité énergétique après l’invasion de l’Ukraine, de produire de l’électricité sans interruption », a résumé à son arrivé le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol.
« Les gouvernements et l’industrie ont un rôle important à jouer si nous voulons maintenir cette dynamique (…) on n’aura aucune chance d’atteindre nos objectifs climatiques à temps sans le soutien de l’atome nucléaire » à côté des renouvelables, a-t-il martelé.
Face aux besoins colossaux d’investissements, les pays pro-atome veulent peser pour débloquer les barrières au sein des institutions financières mondiales et banques de développement.
« On a une génération de réacteurs qui arrive à maturité, on la financera en ayant la taille critique, c’est-à-dire un marché plus profond, en essayant de convaincre d’autres pays de venir avec nous », a souligné le président français Emmanuel Macron, grand promoteur de l’atome au sein de l’UE.
A l’inverse, des militants environnementaux manifestaient en marge du sommet, fustigeant « un hold-up climatique » et le risque de détournement de financements au détriment des renouvelables pour soutenir « une filière en déperdition, inadaptée à l’urgence climatique, dangereuse et productrice de déchets éternels ».
Des activistes de Greenpeace ont perturbé la rencontre en déployant une bannière dénonçant un « Conte de fées nucléaire ».
© AFP
4 commentaires
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Balendard
Nous sommes à l’heure du réchauffement climatique et passer par l’atome, une chaîne énergétique qui dissipe en pure perte dans notre environnement sensiblement deux fois l’énergie électrique produite sous forme de chaleur est, vu le potentiel de l’énergie solaire, un non sens.
Un Lutin thermique
http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LT.htm
Serge Rochain
Un atome qui fait sont grand retour….. dans sa décrépitude avec même plus 10% de la production électrique mondiale .!.!.!
Il y en a qui prennent leurs désires pour des réalités …quant à ce 100 pays on aimerait bien savoir qui ils sont !! Monaco ? Listenstein ? Andore ? San Marin ? La France, La France, La France…….et la France !
S’il y en avait bien 100 la prochaine guerre mobilisant 100 pays pourraient alors bien être celle dont l’objet serait de s’emparer du dernier atome d’uranium de la planète. C’est vrai que la bétise n’a pas de limite !
Serge Rochain
Sur la photo, ils ne sont même pas trente !
Patrice DESCLAUD
Oui à qui profite le crime ? Cette filière prétendue mâture est en voie avérée d’obsolescence internationale, mais l’intoxe style Poutine se poursuit ! On nous ment sans cesse : pourquoi ? Cette énergie pas si décarbonné que ça est en voie de disparition et de réduit car les ENR elles sont bien là et rentables ! Sans parler des délais au plan réchauffement climatique et des coûts comparés désormais. Qui a vu un EPR2 ou SMR tourner ? C’est pas Flamanville qui va démentire cette assertion ! Alors pourquoi continuer à mentir et au détriment des santés, de l’eau, des sols …