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Sur le tracé de l’A69, trois « écureuils » perchés et un chantier qui continue d’avancer

A69 écureuils

Des militants écologistes perchés dans un arbre pour protester contre le projet d'autoroute A69, le 22 février 2024 à Saïx, dans le Tarn © AFP/Archives Ed JONES

Saïx (France) (AFP) – Trois militants écologistes surnommés les « écureuils » sont perchés depuis plus d’un mois dans des arbres sur le tracé de la future autoroute Castres-Toulouse, mais leur action, soutenue au sol par plusieurs dizaines de militants, n’empêche pas le chantier d’avancer, selon le concessionnaire qui ne prévoit aucun retard.

De loin, leurs installations suspendues ressemblent à de grands drapeaux qui se seraient pris dans des branches. De plus près, on distingue des planches, des toiles de tente et des bidons, et c’est là-haut, à plusieurs dizaines de mètres, que les trois « écureuils » s’opposent à l’abattage des arbres dans lesquels ils ont élu domicile.

A l’orée du petit bois dans lequel des coupes franches ont déjà été faites, sur la commune de Saïx (Tarn), « une centaine de gendarmes » mobiles, selon la préfecture, se relaie jour et nuit, empêchant avec des gaz lacrymogènes les quelques dizaines d’opposants à l’A69, qui campent à proximité, de ravitailler les militants en hauteur, selon plusieurs vidéos postées sur Instagram.

Joints au téléphone par l’AFP, deux des trois activistes, Reva, jardinier-paysagiste de 36 ans venu des Pyrénées-Atlantiques, et Anna, orthophoniste lilloise de 25 ans, dénoncent un « siège » qui les met en danger et porte atteinte à leur « droit légitime de manifester ».

Ils affirment survivre avec du sel, du sucre, de l’eau et des bourgeons de platane.

Suspension demandée

Ils militent pour une suspension des travaux en attendant qu’un recours au fond contre le projet d’autoroute soit examiné par la justice administrative. Jusqu’ici, tous les recours déposés par les opposants ont été rejetés par les différentes juridictions.

Une commission d’enquête parlementaire se penche également sur le « montage financier et juridique du projet d’A69 ».

« On est là pour s’assurer de la sécurité des arbres, tant que le moratoire n’est pas prononcé, personnellement, je ne descends pas », assure Anna.

Contactée par l’AFP, la préfecture du Tarn envisage « la poursuite de la négociation avec les trois derniers opposants », faisant remarquer qu’ils étaient « quatorze au départ ».

« Les interventions se font dans le strict respect des conditions de sécurité des opposants, qui ne doivent pas se mettre en danger en cas d’intervention », déclare-t-elle. A propos de leur alimentation, « les opposants qui souhaitent se ravitailler en nourriture doivent descendre de l’arbre qu’ils occupent », précise-t-elle.

« Contrairement aux informations relayées par les réseaux sociaux, les opposants au chantier de l’A69 occupant illégalement des arbres sur un terrain privé (…) ne sont privés ni d’eau, ni de médicaments », a-t-elle ajouté dans un communiqué.

« La négociation est au point mort parce que l’Etat refuse de rouvrir un travail démocratique » sur l’A69, estime Etienne, militant du collectif d’opposition à l’autoroute « La voie est libre », rencontré à la « base arrière » des « écureuils » sur un terrain proche, propriété d’un agriculteur de la Confédération paysanne.

« Quelques arbres »

Le syndicat agricole entend, lui, défendre les « écureuils » contre « les caricatures » les faisant « passer pour des doux illuminés alors qu’ils mettent leur vie en danger pour défendre le vivant », selon Daniel Coutarel, un de ses membres tarnais, sur place.

Pour le futur concessionnaire de l’autoroute, les actions d’opposition qui perdurent ne perturbent pas l’avancement des travaux. « A ce stade, cela n’a pas d’incidence sur le planning, on est toujours sur une livraison d’autoroute fin 2025 », a expliqué à l’AFP Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca A69.

« Le chantier se poursuit bien, il y a des travaux sur à peu près 40 chantiers du tracé, ça bosse partout, a-t-il souligné.

D’ici quelques jours, les travaux devraient d’ailleurs monter en puissance, selon M. Gerlinger. « On a 800 personnes qui travaillent, on sera 1.200 au printemps quand les terrassements battront vraiment leur plein ».

« S’il reste quelques arbres, comme c’est le cas aujourd’hui, ça ne nous empêche pas de travailler à côté », a-t-il enfin affirmé.

© AFP

Un commentaire

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    • dany voltz

    Rien n’arrête l’industrie du macadam et tout ce qui s’y tient.
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    et on enterre et arrache les rails.