Une start-up de 19 collaborateurs, tel est le portrait-robot de l’éco-entreprise en France. Une éco-entreprise sur 2 (51 %) a moins de 10 ans et ce type de structure compte en moyenne 19 salariés, selon le dernier observatoire des éco-entreprises réalisé par le PEXE. Le PEXE est une association professionnelle regroupant des acteurs du secteur de l’environnement. Elle « fédère les réseaux d’éco-entreprises (fédérations, syndicats, pôles de compétitivité, clusters) » et représente près de de 6000 PME et start-ups. Elle donne à voir ce qu’il est possible de qualifier d’éco-entreprise. Pour ce faire, c’est une définition de l’OCDE remontant à 1991 qui est retenu : « les entreprises qui produisent des biens et des services servant à mesurer, prévenir, limiter, réduire au minimum ou corriger les atteintes à l’environnement, telles que la pollution de l’eau, de l’air et du sol, ainsi que les problèmes liés aux déchets, au bruit et aux écosystèmes. Cette industrie comprend les technologies, produits et services moins polluants, qui réduisent les risques pour l’environnement, minimisent la pollution et économisent les ressources. » En France, la moitié des éco-entreprises déclarent œuvrer dans au moins un des domaines suivants : l’économie circulaire, l’adaptation au changement climatique ou encore la réduction de la pollution.
De fait, historiquement en France, les éco-entreprises travaillent dans le secteur de la récupération et du retraitement des déchets (près de 40 % des entreprises du secteur), dans celui de l’efficacité énergétique et dans les énergies renouvelables. La construction durable progresse rapidement pour devenir le 4e secteur d’activité des éco-entreprises. Elle est passée, d’après le rapport de l’observatoire, « en une année de 13 % à 26 % en 2024 ».
Une éco-entreprise sur 2 a moins de 10 ans. Il est intéressant de noter qu’une part significative d’entre elles ont opté pour des statuts spécifiques. En effet, 12 % des éco-entreprises appartiennent à des structures de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Dans le même temps, 1 éco-entreprise sur 9 (12 %) s’est constituée en entreprise à mission, c’est-à-dire que leur raison d’être inclut des objectifs autres que la seule recherche du profit, comme la préservation de l’environnement ou la participation au fonctionnement de la société. La législation française le permet depuis 2019.
La moitié des éco-entreprises disent rencontrer des difficultés à recruter. Pourtant, selon le PEXE, sur le plan économique, « 68 % d’entre elles cherchent à recruter. Ce chiffre passe à 77% pour les start-ups mais elles rencontrent de grandes difficultés pour trouver les bons profils ». Ces entreprises cherchent des compétences précises et des collaborateurs qualifiés come des ingénieurs, des techniciens et des commerciaux. Plus d’une éco-entreprise sur 3 expliquent une partie de ces difficultés à trouver des collaborateurs en raison d’un manque d’adéquation entre les postés proposés et la formation des actifs.
L’observatoire des éco-entreprises est établi depuis 2023, avec le soutien de l’ADEME, par le PEXE qui est « l’association nationale des clusters, pôles de compétitivité et associations professionnelles des secteurs de l’environnement, de l’énergie et de l’économie circulaire. » Les résultats de l’observatoire ont été obtenus d’après les réponses de 570 entreprises.
Julie Mathews, directrice de l’accompagnement des entreprises et des collectivités pour MyPlanet filiale de la Fondation GoodPlanet donne un éclairage sur l’observatoire des éco-entreprises en soulignant l’importance de la démarche. Elle ajoute : « je rebondis sur le chiffre de 83 % des entreprises appartiennent à un réseau, cluster ou système : c’est essentiel ! Le rôle d’une éco-entreprise doit dépasser sa mission d’entreprise et doit embarquer tout un écosystème avec elle sur son territoire. Elle ne peut pas être isolée dans ses activités, sinon ce ne serait pas une éco-entreprise. C’est aussi indispensable de se fédérer avec d’autres acteurs économiques pour faire poids ensemble auprès de fédérations, d’associations, ou pour faire changer des lois par exemple. Et enfin, la mutualisation de compétences, savoir-faire, ressources humaines et matérielle est selon moi au cœur d’un nouveau modèle d’entreprise vertueux ! »
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Pour aller plus loin
Que sont les sociétés à mission ? | economie.gouv.fr
Le PEXE publie son observatoire des éco-entreprises | PEXE (ecoentreprises-france.fr)
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