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Le maire de Cannes réclame de pouvoir réguler le trafic maritime

cannes Norwegian Epic

Le paquebot Norwegian Epic à l'ancre au large de Cannes lors de la 71e édition du Festival le 18 mai 2018 © AFP/Archives LOIC VENANCE

Nice (AFP) – Les maires des communes littorales devraient pouvoir réguler le trafic maritime en face de leur territoire, a réclamé jeudi David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l’influente Association des maires de France (AMF).

Ces eaux relèvent de la compétence de l’Etat, mais le maire de Cannes réclame depuis une dizaine d’années d’avoir son mot à dire sur la circulation des navires et structures de tourisme.

Il vise en premier lieu les bateaux de croisière qui viennent boucher la vue l’été, mais aussi les plateformes de loisirs qui « créent une concurrence déloyale » par rapport aux plagistes et restaurants soumis aux taxes et aux règles de la commune.

Le projet de plage flottante Canua Island, qui devait voir le jour en 2023 au large de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), commune limitrophe de Cannes, suscite ainsi la polémique. Interdit l’an dernier, il a obtenu gain de cause à l’automne devant la justice et ses promoteurs se préparent à lancer leur trimaran géant avec piscine, restaurant et transats pour la saison d’été.

Depuis 2019, M. Lisnard a imposé aux opérateurs de croisière une charte dans laquelle ils s’engagent à limiter la teneur en soufre de leur carburant à 0,1% pour pouvoir débarquer leurs passagers à Cannes et obtenu de la préfecture un arrêté régulant le mouillage des bateaux de 24 mètres et plus pour protéger les herbiers de posidonie.

« Mais nous devons aller plus loin pour protéger notre baie et nous ne pouvons plus subir cet excès de paquebots et embarcations commerciales. Il faut pour cela que le droit français évolue », a-t-il insisté.

L’hostilité grandit face à l’industrie des croisières, source de revenus importants pour les villes escales mais jugée nuisible à la santé des riverains et à l’environnement.

Ces dernières années, Venise ou Amsterdam ont interdit leur centre-ville aux géants des mers. En mars, une quinzaine de collectifs européens se sont réunis à Marseille pour réclamer une réduction radicale des croisières.

Et AtmoSud, l’observatoire régional de la qualité de l’air, a annoncé mercredi que si la pollution atmosphérique connaissait depuis dix ans une tendance à la baisse en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les émissions de dioxyde d’azote dues au transport maritime avaient augmenté depuis 2019.

Selon le premier bilan de l’Etat présenté en février, 1.700 escales de bateaux de croisière ont été enregistrées en 2023 dans les ports méditerranéens français, dont 622 à Marseille, 196 à Ajaccio et 160 à Cannes.

© AFP

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