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Birmanie: avec les livreurs à vélo de Rangoun, sous une chaleur historique

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Un livreur à vélo dans une rue de Rangoun, pendant une vague de chaleur en Birmanie, le 29 avril 2024 © AFP Sai Aung MAIN

Rangoun (AFP) – A Rangoun, capitale économique de la Birmanie frappée par une vague de chaleur historique, les livreurs de nourriture sont soumis à une double peine, avec l’interdiction des deux-roues motorisés qui les condamne à faire leurs tournées à velo.

« Je transpire beaucoup quand je suis dehors à travailler », témoigne Than Toe Aung, 27 ans, qui opère pour la plateforme Foodpanda.

« Il fait plus chaud ces derniers jours », constate-t-il.

Une canicule frappe depuis plusieurs jours l’Asie du Sud et du Sud-Est, où des millions d’habitants sont priés de ne pas sortir pour protéger leur santé.

Sur son visage, Than Toe Aung a appliqué une pâte d’origine végétale, le « thanaka », populaire en Birmanie, supposée le protéger de l’exposition au soleil.

Il y a plusieurs années, une junte alors au pouvoir a décrété l’interdiction des scooters et motos à Rangoun pour des « raisons de sécurité », ne laissant que le vélo comme alternative viable aux livreurs comme Than.

 « la pire année »

Dimanche, le mercure est monté jusqu’à 40°C dans les rues de la ville, et en cas de forte chaleur, de nombreux livreurs ne sortent pas, rendant le travail plus intense pour les autres, raconte Than.

Lorsqu’il a un moment, le livreur se pose pour prendre un repas à base de riz et de légumes sur les marches ombragés d’un restaurant.

« Parfois, nous devons attendre dehors pendant 30 minutes, le temps qu’ils préparent la commande. »

Selon lui, un cycliste gagne en moyenne l’équivalent de 10 à 15 dollars par jour.

FoodPanda n’a pas répondu à une demande de commentaire de l’AFP pour savoir quels conseils étaient donnés à ses cyclistes à Rangoun en cas de conditions météorologiques extrêmes.

La canicule actuelle fait des ravages dans une ville dotée d’un réseau électrique vétuste qui peine à faire tourner climatiseurs et ventilateurs pendant la saison chaude.

« C’est la pire année », a déclaré à l’AFP un chauffeur de taxi tricycle âgé de 37 ans.

« La semaine dernière, j’ai eu de la fièvre pendant deux jours après avoir roulé au soleil ».

Il ajoute que ses revenus sont en baisse car les gens évitent de sortir pendant la journée.

« Je reste à l’ombre des arbres près de la station en attendant mon tour », déclare-t-il.

© AFP

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