New Delhi (AFP) – Une température de 52,3°C, un record national, a été enregistrée mercredi à New Delhi, la capitale de l’Inde, où les autorités mettent en garde contre les pénuries d’eau.
Cette température record a été enregistrée mercredi après-midi dans la banlieue de New Delhi, à Mungeshpur, par le département météorologique du pays, et bat ainsi de plus d’un degré Celsius le précédent record national qui avait été enregistré dans le désert du Rajasthan.
La météo indienne avait déjà signalé de précédents records pour New Delhi, mardi à 49,9°C, puis à 50,5°C mercredi.
Les autorités de la ville de quelque 30 millions d’habitants ont émis une alerte sanitaire rouge pour la journée de mercredi.
Elles ont mis en garde contre une « très forte probabilité de développer des maladies liées à la chaleur et des coups de chaud à tous les âges » et appelé à faire preuve d’une « extrême vigilance » envers les personnes vulnérables.
La vague de chaleur dans le centre et le nord-ouest de l’Inde « devrait s’atténuer progressivement » à partir de jeudi, selon la météo indienne.
En mai 2022, 49,2°C avaient été relevés dans certains quartiers de la capitale.
Les températures caniculaires sont courantes en Inde pendant l’été mais selon les chercheurs, le changement climatique entraîne des vagues de chaleur plus longues, plus fréquentes et plus intenses.
Mercredi, dans les rues de Delhi, les habitants se montraient fatalistes, ne pouvant pas faire grand-chose pour éviter la chaleur.
« Rester à l’intérieur »
« Tout le monde veut rester à l’intérieur », explique Roop Ram, 57 ans, vendeur de snacks, affirmant avoir du mal à vendre ses beignets salés.
M. Ram, qui vit avec sa femme et ses deux fils dans une maison exiguë, déplore que son petit ventilateur ne permette pas de rafraîchir l’atmosphère et préfère compter sur l’arrivée de la saison des pluies en juillet.
« Je ne sais pas ce que nous pouvons faire d’autre », souligne Rani, 60 ans, qui fait chaque matin deux heures de bus pour vendre, sur un stand sommaire, des bijoux aux touristes. « Il fait nettement plus chaud, mais nous ne pouvons rien y faire », dit-elle en buvant de l’eau d’une bouteille rapportée de chez elle.
Les autorités de New Delhi ont mis en garde contre un risque de pénurie d’eau. Des coupures d’approvisionnement se sont déjà produites dans certains endroits.
La ministre de l’Eau, Atishi Marlena, a sollicité la « responsabilité collective » des habitants pour éviter les gaspillages, a rapporté mercredi le journal Times of India.
« Pour résoudre le problème de la pénurie d’eau, nous avons pris une série de mesures telles que la réduction de l’approvisionnement en eau de deux fois par jour à une fois par jour dans de nombreuses régions », a déclaré Mme Atishi, selon l’Indian Express.
« Eau rationnée »
« L’eau ainsi économisée sera rationnée et distribuée aux zones (confrontées) à une pénurie d’eau et où l’approvisionnement ne dure que 15 à 20 minutes par jour », a-t-elle ajouté.
La capitale indienne dépend presque entièrement des Etats voisins agricoles d’Haryana et de l’Uttar Pradesh, dont les besoins en eau sont énormes.
La météo indienne a également mis en garde contre les conséquences de la chaleur sur la santé, en particulier chez les nourrissons, les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques.
C’est dans l’Etat du Rajasthan que les températures les plus élevées avaient été relevées mardi, en raison de vents brûlants, à 50,5°C.
La région désertique autour de la ville de Phalodi, dans ce même Etat du nord-ouest de l’Inde, avait connu le record historique de 51°C en 2016.
Le Pakistan voisin a lui aussi essuyé de fortes vagues de chaleur, avec un pic de température évalué dimanche à 53°C dans le Sindh, province frontalière de l’Inde.
Le bureau météorologique du Pakistan a indiqué qu’il s’attendait à ce que les températures baissent à compter de mercredi, mais a prévenu que d’autres vagues de chaleur allaient se produire en juin.
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Dans le même temps, les Etats du Bengale occidental et du Mizoram, dans le nord-est du pays, ont été frappés par des vents violents et des pluies torrentielles qui accompagnent le puissant cyclone Remal, qui a ravagé dimanche l’Inde et le Bangladesh, faisant plus de 65 morts.
Le département météorologique du Bangladesh a affirmé que ce cyclone était l’un des plus longs que le pays ait jamais connu et a accusé le changement climatique d’être à l’origine de cette durée exceptionnelle.
© AFP
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