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Européennes : les agriculteurs espagnols et français bloquent la frontière


Des agriculteurs bloquent avec leurs tracteurs la frontière franco-espagnole, du côté français à Biriatou, le 7 mars 2024 © AFP/Archives ANDER GILLENEA

Le Boulou (France) (AFP) – Des agriculteurs français et espagnols s’apprêtent à bloquer, lundi, les points de passage transfrontaliers le long des Pyrénées, dans la dernière ligne droite avant les élections européennes, pour « peser » sur le scrutin et réclamer notamment une énergie moins chère.

Huit points de passage entre l’Espagne et la France doivent ainsi être bloqués, du Pays basque à l’ouest, jusqu’à la Catalogne à l’est, à partir de 10H00 et pour des durées variables mais qui ne devraient pas dépasser 24 heures.

D’importantes perturbations sont à prévoir sur les axes routiers transfrontaliers et alentours.

Dans les Pyrénées-Orientales, l’autoroute A9 sera notamment fermée côté français en direction de l’Espagne à partir de 07H00 et l’accès au réseau routier secondaire est interdit aux poids lourds à partir de 06H30, selon la préfecture, qui recommande « vivement (…) de reporter tout déplacement vers l’Espagne et le secteur frontalier ».

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Côté Pyrénées-Atlantiques, c’est l’A63 qui sera fortement touchée, à cause d’un point de blocage sur le péage de Biriatou, après une opération escargot démarrée dès l’A64, à Briscous.

 Organisateurs « sans étiquette »

Cette mobilisation, pour une énergie moins chère et le respect des clauses miroirs (qui supposent d’imposer aux agriculteurs de pays tiers les mêmes normes environnementales que celles prévues en Europe), a pour particularité de ne pas avoir été organisée par les syndicats agricoles traditionnels.

« Il n’est pas normal qu’on nous impose, à nous, des normes qui ne sont pas respectées sur les produits qu’on importe », explique Xabi Dallemane, l’un des organisateurs de ce rassemblement « sans étiquette » au Pays basque.

Pour cet éleveur de bovins et canards basé à Bidache, l’opération est « pacifique » avec pour objectif de « mettre la pression sur nos futurs députés européens ».

« On veut peser, car quand je parle au gouvernement, on m’explique que 80% des lois agricoles se décident à Bruxelles, donc on a compris que maintenant le cheval de bataille n’était plus national, il était européen », renchérit Jérôme Bayle, éleveur de Haute-Garonne devenu figure du mouvement de contestation agricole du début d’année.

« On demande pas le bout du monde, juste que l’Europe soit uniformisée dans la réglementation et les taxes », ajoute-t-il.

Côté espagnol, la mobilisation est conduite par des plateformes locales, pour la plupart nées ces derniers mois et organisées via des boucles Telegram, ce qui rend l’ampleur du mouvement difficile à prévoir.

L’une d’elles, le collectif catalan Revolta Pagesa (« révolte paysanne »), assure se battre « pour la défense de la terre » et « pour la souveraineté alimentaire ».

© AFP

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