Paris (AFP) – « Défendre les animaux, c’est mon boulot maintenant »: Moby, star de l’électro, remontera sur scène en Europe à l’automne pour les 25 ans de son album culte « Play » et reversera les bénéfices aux organisations partageant ses combats.
Ce sont les premières dates de concert de l’Américain depuis plus de dix ans. Moby, 58 ans, sort également un nouvel album vendredi « Always Centered At Night », du nom de son label créé en juin 2022, qui le voit collaborer avec de nombreux artistes.
« Mais 99% du show de ma tournée européenne en septembre reposera sur les albums +Play+ (1999), +18+ (2002) ou +Hotel+ (2005), je veux donner aux gens ce qu’ils veulent entendre, sinon ce serait égoïste », expose l’artiste, joint par l’AFP en visio depuis les Etats-Unis.
Les tubes du disque « Play », vendu à plus de 12 millions d’exemplaires dans le monde, comme « Porcelain », « Natural Blues » et « Why Does My Heart Feel So Bad ? », résonneront donc au Zénith de Paris le 24 septembre.
Sa tournée passera aussi en septembre par Manchester, Londres, Anvers, Berlin, Düsseldorf et Lausanne. « Les groupes comme Radiohead, qui ne jouent plus +Creep+ (un de leurs tubes), je ne comprends pas », poursuit l’artiste.
Trump « hait les animaux »
Moby arbore un énorme tatouage « Animal » sur un bras, « Rights » sur l’autre, soit « Droits des animaux ». « J’ai aussi +Vegan for life+ (« Vegan pour la vie ») dans le cou, je suis vegan depuis 37 années », confie le musicien. « J’aime faire de la musique, mais c’est un refuge paisible et joyeux pour moi, plus véritablement un travail, défendre les animaux, c’est mon boulot maintenant ».
Pour défendre la cause qui lui tient à cœur, Moby agit « de façon stratégique », cherchant à « identifier » là où il peut aider le plus entre les sphères « politiques, philanthropiques, médiatiques, etc. ».
« Je n’aime pas aller à Washington, mais j’y vais quelques fois pour du lobbying auprès de l’administration américaine », expose-t-il. Il avoue que la course à la présidence entre Joe Biden et Donald Trump complique les choses.
Dans le camp Biden, « il y a des gens bien intentionnés, mais ils ont peur de faire quelque chose qui pourrait aider Trump: s’ils soutiennent ouvertement le veganisme, ils peuvent perdre des électeurs ».
Quant à Trump, Moby ne pense pas « qu’il soit intéressé par quoi que ce soit mis à part lui, c’est un sociopathe, un narcissique et il hait les animaux car ils ne peuvent rien faire pour lui ».
Restaurant vegan, Billie Eilish
En 1996, le musicien avait sorti un album baptisé, déjà, « Animal Rights ». Et en 2023, il réalisé « Punk Rock Vegan Movie », documentaire montrant les liens entre la scène punk – d’où il vient – et la cause animale.
« J’ai grandi entouré d’humains chaotiques, très jeune j’ai appris à ne pas faire confiance aux êtres humains », rembobine-t-il. « Les animaux ne sont pas irrationnels, s’ils sont en colère, c’est pour une raison, contrairement aux humains. »
« A 19 ans, je me suis dit +tu ne peux pas aimer les animaux et manger des burgers, ce serait comme aimer les enfants et les manger+. En 1984, je suis devenu végétarien, en 1987 vegan ». Il possédait même un restaurant vegan à Los Angeles, qui a fermé pendant la crise Covid et n’a pu rouvrir ensuite. Il a revendu les locaux et c’est la famille de Billie Eilish, star de la nouvelle pop, qui doit le relancer.
Sur un de ses nouveaux titres, « Where is your pride ? », on trouve Benjamin Zephaniah, acteur-chanteur-poète britannique, vu dans la série « Peaky Blinders » et disparu fin 2023 des suites d’une tumeur au cerveau.
« C’est drôle, je ne me suis pas rapproché de lui car c’était un artiste, mais d’abord parce qu’il était activiste vegan. Puis c’est devenu un ami et après, je me suis dit, +tiens on pourrait collaborer+ », confie Moby.
© AFP
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