Rio de Janeiro (AFP) – L’État brésilien du Mato Grosso do Sul (centre-ouest) a décrété lundi l’état de « situation d’urgence » en raison des incendies de forêt qui ravagent le Pantanal, la plus grande zone humide de la planète, située en grande partie dans cette région.
Ce décret, publié au Journal officiel, a été pris en raison de « la propagation de feux hors de contrôle » dans cet État.
D’une validité de six mois, il permet de déployer davantage de moyens plus rapidement pour combattre ces incendies que les spécialistes attribuent à une sécheresse extrême, et à des départs de feux volontaires pour l’expansion des terres agricoles sur la forêt, souvent devenus incontrôlables.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ce week-end montrent une longue « muraille de feu » éclairer la nuit dans la forêt, en arrière-plan des festivités de la Saint-Jean dans la ville de Corumba, dans le Mato Grosso do Sul.
Selon les données recueillies par le Laboratoire d’application de satellites environnementaux (Lasa) de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, 627.000 hectares ont déjà brûlé au Pantanal depuis le début de l’année.
Situé au sud de l’Amazonie, le Pantanal brésilien est à cheval entre les États du Mato Grosso et du Mato Grosso do Sul.
Le biome s’étend également en Bolivie et au Paraguay.
La situation est plus sévère cette année au Mato Grosso do Sul, qui concentre à lui seul 78% de la zone affectée par les incendies, soit 480.775 hectares.
À titre de comparaison, près de 267.000 hectares avaient brûlé au Pantanal au premier semestre 2020, quand tous les records avaient été battus et 30% du biome avaient été affecté sur toute l’année.
Du 1er janvier au 23 juin, l’Institut brésilien de recherches spatiales (INPE) a recensé 3.262 foyers d’incendie au Pantanal, 33% de plus qu’en 2020 à la même époque.
« Cela veut-il dire que le Pantanal va brûler plus qu’en 2020 ? Pas forcément, mais cela va dépendre directement des pouvoirs publics, qui vont devoir mobiliser un maximum de moyens dès à présent pour éviter que cette tragédie ne se reproduise », explique le directeur de l’ONG SOS Pantanal, Gustavo Figueiroa, dans une vidéo publiée lundi sur Instagram.
Il y a quatre ans, la situation avait été plus critique au second semestre, notamment en septembre.
© AFP
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