Au moment où le chiffrage des programmes des 3 grands blocs politiques en lice pour les élections législatives de juin et juillet 2024 fait l’objet de débats et de controverses, la Fondation Jean Jaurès estime que l’arrivée du Rassemblement National (RN) à Matignon menacerait 177 300 emplois dans l’industrie verte. Dans une note publiée quelques heures avant le débat télévisé du mardi 25 juin, le think-tank de gauche estime que le programme du RN ferait peser un risque pour l’emploi dans les filières de la transition énergétique et écologique. En effet, celui-ci remettrait en cause le développement des énergies renouvelables, solaires et éoliens, mais aussi l’électrification du parc automobile et le diagnostic de performance énergétique des bâtiments et la fabrication des pompes à chaleur.
Alors que la réindustrialisation du pays est au cœur de tous les programmes, Neil Makaroff, expert en politiques climatiques européennes et auteur de la note de la Fondation Jean Jaurès, souligne que le refus de miser sur ces technologies qui se développent ailleurs a « de quoi inquiéter les industriels, qui face à un gouvernement hostile, pourraient choisir de fermer les usines en France pour les délocaliser dans des pays qui prennent vraiment le virage de la transition. »
Le chiffre de 177 300 emplois menacés prend en compte les emplois existants dans les filières de la transition ainsi que ceux qui doivent être créés dans les années à venir. Actuellement, les industries vertes, c’est-à-dire les industries de production des panneau solaires, des éoliennes et des pompes à chaleur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique emploient environ 85 000 personnes en France. Celles-ci travaillent dans la conception, la fabrication, l’installation et l’entretien des équipement.
La transition écologique contribue fortement à la réindustrialisation du pays. Neil Makaroff précise : « quand vous regardez les projections des filières des renouvelables, solaire et éolien, des pompes à chaleur et des véhicules électriques pour la décennie à venir, on pourrait plus que doubler le nombre d’emplois dans les industries vertes. » Ainsi, d’ici 2035, le secteur pourrait employer plus de 170 0000 personnes. L’étude de la Fondation Jean-Jaurès se montre toutefois parcellaire et en deçà de la réalité puisqu’elle se base uniquement sur 72 grands sites français de l’industrie verte. Elle sous-estime donc vraisemblablement le nombre d’emplois dans cette industrie puisqu’elle ne tient pas compte de l’ensemble du tissu industriel ni des sous-traitants.
« Le RN est fondamentalement hostile à la transition, il l’a montré par ses votes et ses prises de position », rappelle Neil Makaroff même si le parti politique édulcore son programme sur les éoliennes en proposant un moratoire sur les nouvelles installations au lieu d’un démantèlement de l’existant. Le RN veut miser sur le nucléaire. Or, d’une part, les énergies renouvelables sont déjà bien implantées en France où elles représentent déjà 12 % de la production électrique française. Leur essor devrait se poursuivre. D’autre part, il faut une quinzaine d’années pour qu’une centrale nucléaire sorte de terre, ce qui pose la question de la production électrique dans l’intervalle.
Enfin, l’analyse de la Fondation Jean Jaurès montre que les sites industriels de la transition sont installés dans des petites et moyennes villes. « La plupart de ces villes ont vu le Rassemblement National arriver largement en tête lors des élections européennes. Européennes. C’est intéressant de voir un décalage entre l’intérêt des électeurs, sachant que leur emploi dépend parfois de ces industries vertes, et le programme du RN. Il nous semblait important de montrer que ce programme menace directement la réindustrialisation de ces bassins d’emplois », estime Neil Makaroff.
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3 commentaires
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Jean-Pierre Bardinet
Dire que l’éolien et le solaire sont verts est un mensonge et donc les emplois des personnels n’ont rien de vert. Selon l’Ademe, le bilan CO2 de l’éolien est de 15 gCO2/kWh et celui du solaire de 55 gCO2/kWh. Le bilan CO2 du nucléaire est bien plus vertueux : 6 gCO2/kWh. Par ailleurs, en 15 ans, le coût des renouvelables a été de 330 milliard d’euros Le coût des renouvelables en France : 330 milliards en 15 ans | Mythes, Mancies & Mathématiques (wordpress.com) pour des résultats ridicules, et EnR et nucléaire sont incompatibles, car le seul moyen de gérer les variations et l’intermittence des EnR, ce sont les centrales à gaz. C’est ce qui se passe en Allemagne.
Serge Rochain
Jean Pierre Bardinet est un ignorant qui croit tout savoir.
Aujourd’hui c’est le renouvelable qui ^permet d’assurer le suivi de charge du réseau. Quand la demande faibli, RTE coupe la production des renouvelables et la reconnecte quand la demande revient ce qui se fait en quelques minutes. Aujourd’hui même (le 30 juin) vous en avez un excellent exemple quand en milieu de journée la demande d’importation de nos voisins a chuté entre 12 h et 13h30, aussitot RTE a couper la production des parcs solaire à hauteur de 2 GW (égal à la baisse de la demande) et les a reconnecté dès que la demande est revenue. Facile à voire sur le site de RTE eco2mix qui reflete la réalité des exigences de pilotage du réseau de transport d’électricité français, contrairement aux blabla dogmatique de
ce Bardinet qui ne colporte que des fakes initiés par le lobby nucléaire.
Serge Rochain
Serge Rochain
Petite erreur : déconnexion de 2GW de parcs PPV de 12 h à 15h30 et non jusqu’à 13h30.