Des milliers de Californiens fuient un violent incendie sur fond de canicule

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Un bombardier d'eau largue du retardant sur un incendie à Simi Valley, le 3 juillet 2024 en Californie © AFP David SWANSON

Oroville (États-Unis) (AFP) – Un incendie violent fait rage mercredi dans le nord de la Californie, poussant des milliers d’habitants à évacuer cette zone de l’Ouest américain frappé par une vague de chaleur exceptionnellement « dangereuse », selon les météorologues.

Sur place, les pompiers se battent pour protéger les maisons entourées d’arbres embrasés, tandis qu’hélicoptères et avions bombardiers d’eau s’attaquent aux flammes. Plus loin, des décombres calcinés de bâtiments fument encore.

Déjà plus de 1.400 hectares de prairies et de forêt ont été consumés depuis mardi près d’Oroville, où les autorités ont demandé à plus de 10.000 personnes de quitter les lieux alors que l’Ouest des Etats-Unis se prépare à une longue et intense canicule.

Ce brasier frappe à quelques dizaines de kilomètres seulement de Paradise, localité touchée en 2018 par l’incendie le plus meurtrier de l’histoire de cet Etat américain avec 85 morts.

Les quelque 1.400 pompiers qui combattent les flammes, aidés d’avions et d’hélicoptères, font face à des conditions très difficiles, a alerté le chef des pompiers locaux, Garrett Sjolund.

« Les broussailles sont sèches, et comme vous pouvez le voir, n’importe quelle bourrasque va pousser très rapidement le feu », a-t-il alerté.

Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a déclaré l’état d’urgence afin de pouvoir mobiliser davantage de ressources.

Plus de 25.000 personnes sont concernées par des ordres d’évacuation, selon la télévision locale KCRA, filiale de NBC.

« Nous utilisons tous les outils disponibles pour lutter contre cet incendie et nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec nos partenaires locaux et fédéraux pour soutenir les communautés touchées », a déclaré le gouverneur.

« Alors que nous entrons dans les mois les plus difficiles de la saison des feux de forêt, l’État est mieux préparé que jamais à protéger les communautés à risque grâce à de nouveaux outils, de nouvelles technologies et de nouvelles ressources », a-t-il ajouté.

Alerte aux feux d’artifice

Bien qu’ayant bénéficié d’hivers très pluvieux ces deux dernières années, l’Ouest américain subit la sécheresse depuis une vingtaine d’années. Et l’été 2024 s’annonce déjà comme très chaud et sec. Or le récent surplus de précipitations a favorisé la végétation, qui, une fois asséchée, se transforme en carburant pour les flammes.

S’ajoute à ce contexte une semaine bien particulière aux Etats-Unis, celle de la fête nationale du 4-Juillet, traditionnellement célébrée par les Américains avec leurs propres feux d’artifice – un cauchemar pour les pompiers.

Avec déjà quatre feux dans le comté de Butte, « c’est une mauvaise saison pour les incendies », a déclaré son shérif, Kory Honea.

« La dernière chose qu’on veut, c’est que quelqu’un qui a acheté des feux d’artifice à côté aille faire quelque chose d’idiot. Ne soyez pas stupides », a-t-il exhorté.

« Chaleur caniculaire » pour le week-end férié

L’incendie fait rage alors qu’une canicule frappe la région, avec des températures pouvant atteindre les 46°C dans les prochains jours, long week-end aux Etats-Unis avec la fête nationale de jeudi 4 juillet.

« Une chaleur caniculaire dangereuse, susceptible de dépasser des records, est prévue pour ce week-end du 4-Juillet sur l’Ouest », mais aussi « des plaines du sud jusqu’au centre-est » du pays, a écrit le Service météo américain (NWS). Près de 150 millions d’habitants de 21 Etats sont concernés par divers niveaux d’alertes aux températures caniculaires, sur les cinquante Etats américains.

« Des dizaines de records sont possibles, montrant la rareté d’une telle vague de chaleur début juillet », ajoute le NWS, soulignant que la durée de cette canicule, qui pourrait s’étendre jusqu’à la semaine prochaine, est « inquiétante. »

L’année dernière a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, et selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), l’année 2024 a 50% de chance de battre à son tour ce record.

Les vagues de chaleur à répétition sont un marqueur du réchauffement de la planète lié au changement climatique, martèlent les scientifiques.

© AFP

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