Washington (AFP) – Une espèce de cactus a désormais disparu des Etats-Unis à l’état sauvage, une perte qui représente la première extinction locale liée à la hausse du niveau de la mer dans le pays, selon une étude publiée mardi.
Ce cactus (Pilosocereus millspaughii) pouvant mesurer jusqu’à six mètres, avec des fleurs blanches et des fruits rouges entourés d’épais poils laineux, existe toujours dans les Caraïbes, mais n’était présent aux Etats-Unis qu’en Floride, sur l’île de Key Largo.
L’intrusion d’eau salée et l’érosion des sols à cause d’ouragans et de marées ont eu raison de cette population, qui était suivie chaque année depuis 2007.
Leur sort « pourrait être un indicateur de la façon dont d’autres plantes côtières à faible altitude réagiront au changement climatique », a alerté dans un communiqué Jennifer Possley, co-autrice de l’étude.
Ces cactus poussaient sur des sols calcaires entourés de mangroves, près du rivage, mais leur habitat s’est retrouvé érodé.
De précédents travaux ont montré que les sols se trouvant sous les cactus morts contenaient davantage de sel que sous les cactus vivants, établissant une connexion entre cette salinité accrue et leur mortalité.
En 2015, les chercheurs ont également remarqué que nombre de ces cactus, qui contiennent des réserves d’eau pour résister aux périodes sans pluies, avaient été mangés par des animaux.
Les scientifiques ont fait l’hypothèse que ces animaux s’étaient tournés vers les cactus face à des ressources en eau fraîche de plus en plus limitées, à cause de l’intrusion répétée de l’eau de mer.
En 2017, le très puissant ouragan Irma a balayé la Floride, puis de grandes marées en 2019 ont provoqué des inondations durant plusieurs mois.
En 2021, il ne restait plus que six cactus vivants sur 150 par le passé. Les chercheurs ont décidé de les sauver en les replantant dans une serre ou un lieu protégé en extérieur. Plus d’un millier de graines ont également été conservées.
Des tentatives pour les replanter dans la nature sont envisagées, mais les environnements propices se font de plus en plus rares.
« Nous sommes en première ligne de la perte de biodiversité », a déclaré George Gann, co-auteur de l’étude. « Les recherches que nous avons menées dans le sud de la Floride au cours des 25 dernières années montrent que plus d’une espèce végétale indigène sur quatre est gravement menacée d’extinction au niveau régional ou déjà extirpée », c’est-à-dire éteinte localement.
Avec le réchauffement climatique, les glaciers et calottes glaciaires en Antarctique et au Groenland fondent et leur eau se retrouve dans les océans, faisant monter le niveau de la mer. L’expansion des océans, sous l’effet de l’absorption de chaleur, contribue également.
© AFP
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