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Comment faire des bouteilles de vin ou de bière plus sobres pour la planète

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Une usine de bouteilles en verre, à Guatemala Ciudad, le 19 juin 2024 © AFP/Archives JOHAN ORDONEZ

Paris (AFP) – L’emballage du vin, de la bière et des spiritueux pèse 30 à 40% de l’empreinte environnementale d’un verre d’alcool, selon l’Agence de la transition écologique française, l’Ademe. Du four à la couleur, les fabricants multiplient les initiatives pour modérer son impact écologique.

Des fours verriers moins énergivores

Chauffés à plus de 1.000 degrés, les fours verriers consomment énormément d’énergie, explique Marie-Astrid Gossé, directrice marketing du producteur français d’emballage en verre Verallia.

Les fabricants cherchent à les rendre moins polluants: Verallia vient de lancer son premier four 100% électrique à Cognac, le groupe américain O-I Glass prévoit de construire son premier four hybride à Veauche (Loire), l’entreprise irlandaise Ardagh utilise en Suède un four alimenté en partie à l’hydrogène pour des bouteilles de vodka du groupe Pernod-Ricard.

Plus de verre recyclé

Intégrer plus de verre recyclé, appelé calcin, permet de préserver les ressources naturelles comme le sable et de réduire la consommation d’énergie.

[À lire aussi Alexis Eisenberg de Reloop : « il y a un projet de société à monter autour de la consigne »]

Pernod-Ricard vise des bouteilles composées en moyenne à 50% de calcin, contre 35% actuellement, explique sa responsable du développement durable Noémie Bauer. Le groupe évite désormais le verre extra clair, qui ne permet pas d’utiliser ce matériau.

Sa disponibilité varie en fonction des pays, remarque Noémie Bauer. En France, environ 88% du verre est rapporté à la poubelle de verre selon l’éco-organisme Adelphe spécialisé dans les emballages ménagers, aux États-Unis c’est 31% selon l’agence américaine de protection de l’environnement.

Délester

Réduire le poids d’une bouteille allège le bilan carbone de sa fabrication et de son transports.

Dans cette optique, la Champagne a abaissé dès 2010 le poids recommandé pour les bouteilles du vin effervescent de 900 à 835 grammes.

Les fabricants proposent en général des bouteilles moins lourdes qu’auparavant, Verallia lançant par exemple en 2023 la Bordelaise Air à 300 grammes.

La réduction du poids « peut aussi passer par la suppression d’un élément d’emballage qui n’aurait pas une fonction essentielle pour le produit », soit protéger le liquide, assurer son transport et permettre l’affichage d’informations, remarque Mehdi Besbes d’Adelphe. La coiffe en aluminium posée sur le goulot des bouteilles par exemple n’est plus obligatoire.

Recycler tout le cubi

Environ 40% des volumes de vin vendus en supermarché sont stockés en cubi, ou « bib » (de l’anglais bag-in-box), un contenant composé d’une poche, d’un robinet et d’un carton.

Initialement en aluminium, le matériau de la poche a déjà évolué pour permettre une meilleure recyclabilité. Il reste à affiner « la question de la séparabilité », indique Mehdi Besbes: « si la poche reste à l’intérieur de la caisse, elle partira au centre de tri dans le flux du papier carton, et malheureusement, ne sera pas recyclée. »

Collecter, laver, redistribuer

Julie Nérot est la 5e génération à exploiter des parcelles sur les Coteaux du Giennois, dans la Nièvre, et sa famille a toujours proposé aux clients de ramener les bouteilles. « A une époque, il était juste normal de ne pas jeter des emballages qui coûtaient cher et qui ne tombaient pas du ciel », dit-elle à l’AFP.

[À lire aussi L’état des lieux du recyclage en France]

Les particuliers peuvent déposer leurs bouteilles vides au domaine, les professionnels les mettre de côté jusqu’à la livraison suivante. Sur environ 35.000 bouteilles mises en marché en 2023, elle en a récupérées 8.000.

Cette démarche ne lui a longtemps rien rapporté, mais avec la flambée récente du coût du verre, « laver des bouteilles devient plus intéressant que d’en acheter », remarque-t-elle.

Le domaine du Salut dans le bordelais, qui produit 50.000 bouteilles par an, a pour sa part commencé à livrer en casier consigné l’an dernier.

« Pour l’instant, on ne s’y retrouve pas financièrement. Mais on parie sur l’avenir », indique Aurélia Souchal-Caumont, à la tête du vignoble: quand le système s’étendra, il sera plus facile de mutualiser les coûts de collecte, de lavage et de redistribution.

Canettes ou bouteilles XXL

Utilisée depuis longtemps pour la bière, la canette, plus légère, commence à faire son apparition dans les rayons du vin et des cocktails pré-mélangés.

Autre format inhabituel: l’entreprise EcoSpirits, lancée à Singapour en 2018, propose aux bars et restaurants des bouteilles de 4,5 litres glissées dans des caisses en plastique pouvant être récupérées, lavées et réutilisés jusqu’à 150 fois. Près de 200 marques d’alcools forts, dont celles de géants du secteur comme Diageo, Pernod-Ricard ou Rémy Cointreau, sont distribuées ainsi dans environ 3.000 établissements dans 27 pays, précise à l’AFP son directeur Paul Gabie.

© AFP

Un commentaire

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    • Eric

    La filière du réemploi se développe partout en France, comparé au recyclage, le réemploi c’est :
    -51% d’eau consommée
    -77% d’émission de CO2
    -79% d’énergie utilisée
    Dans ma région je n’achète que des bouteilles en verre qui ont le logo du réemploi et son ainsi collectées, lavées, réutilisées grâce à Oc Consigne membre de France Consigne qui regroupe des opérateurs sur le territoire.