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Ouverture du « Village de l’eau », épicentre de la lutte contre les « bassines »

homme osieau bassine

Un homme déguisé en oiseau accueille les participants au "Village de l'eau", près de Saint-Martin-lès-Melle, le 16 juillet 2024 © AFP ROMAIN PERROCHEAU

Melle (France) (AFP) – « Un grand moment de militantisme » : dans la petite commune de Melle (Deux-Sèvres), le « Village de l’eau » des opposants aux « bassines » a ouvert ses portes mardi pour six jours, dans une ambiance festive mais sous haute surveillance.

Des centaines de personnes de tous âges sont déjà arrivées de France ou de l’étranger, en groupe ou en famille, à pied, en voiture ou à vélo, plusieurs milliers étant attendues jusqu’à dimanche par les organisateurs et les autorités.

Cette mobilisation est portée par près de 120 organisations, associations, syndicats et collectifs, dont Bassines Non Merci (BNM), les Soulèvements de la Terre, Attac, Extinction Rébellion, l’union syndicale Solidaires.

Sur un terrain de dix hectares ont été installés des chapiteaux géants et de nombreux stands mais également une « méga-cantine », un bar, des espaces de camping, ou encore une « bambinerie » pour les enfants.

Table ronde sur le traitement de l’eau, atelier de préparation « aux contrôles policiers et à la garde à vue », procès scientifique des « méga-bassines », ces réserves d’irrigation au cœur de la contestation: l’événement, au programme très dense toute la semaine, se veut un lieu « d’échanges » et de « convivialité politique ».

« C’est important qu’il y ait des mouvements de cette dimension (…) La question paysanne, de l’accès à l’eau, elle est centrale dans ce qui se passe ici », souligne Bernard, 24 ans, qui utilise un alias pour répondre aux médias comme beaucoup de participants – d’autres ont le visage dissimulé.

Fourmillement

Tandis que des tentes commencent à être plantées, Lola, 45 ans, conseillère conjugale et familiale, se réjouit « de voir que plein de gens sont capables de se déplacer et de se rendre disponibles pour ne pas se laisser faire et ne pas accepter des formes d’exploitation des ressources qui ne vont nulle part ».

Les « bassines » ou réserves de substitution, qui visent à stocker de l’eau puisée dans les nappes en hiver afin d’irriguer les cultures en été, sont pour leurs partisans une condition de survie face au changement climatique. À l’inverse, leurs détracteurs décrivent un « accaparement » de l’eau par l’agro-industrie.

Venu de Belgique, François Bizel, cuisinier de 30 ans, dit trouver ici un « fourmillement (…) passionnant ».

« C’était important pour moi et mon groupe de venir parce que la question de l’eau devient de plus en plus désespérée dans certaines parties de l’Allemagne », explique Adam Schröder, 25 ans, qui vit près de Berlin.

Dès mardi matin, des contrôles et fouilles étaient effectués par les forces de l’ordre aux abords du site. Selon Anne-Morwenn Pastier, membre de BNM et de Solidaires, des saisies de matériel ont également été effectuées.

« Ils regardent, ils vérifient si l’on n’a pas un truc dangereux. Ils contrôlent tout, l’hélicoptère tourne sans arrêt, c’est affolant », déplore Geneviève Paillaud, une retraitée de 70 ans originaire de Melle, qui dit avoir participé à toutes les manifestations précédentes.

« On a l’impression que l’on a plus le droit de manifester, qu’il y a une chape de plomb qui s’abat sur tous les opposants. »

Peur

Quinze mois après une violente manifestation à Sainte-Soline, dans le département, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi la mobilisation de plus de 3.000 gendarmes et policiers, affirmant redouter « des actes d’une grande violence » lors des actions prévues vendredi et samedi sur le site d’une « bassine » dans la Vienne voisine et au port de la Rochelle (Charente-Maritime).

« C’est un peu l’image que les forces de l’ordre et le gouvernement voudraient avoir de nous, et nous on veut montrer que ce n’est pas ça. On manipule un peu tout le monde pour nous faire passer pour ce que l’on n’est pas du tout », avance Frédérique Renard, 56 ans, monitrice d’auto-école.

« Ce qui me gêne, c’est que l’on fasse peur aux gens pour les empêcher de venir, alors que ça se passe dans la convivialité, dans un bon climat, ça permet aux gens de discuter, d’échanger… c’est vraiment un grand moment de militantisme », juge Geneviève Paillaud.

© AFP

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Un commentaire

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    • dany voltz

    Des violences, JAMAIS.
    Ce n’est pas à ce prix que l’écologie sera acceptée.
    ÉCOLOGIE = EXEMPLAIRE pour des ACTES DE PAIX.

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