Les sols et les forêts ont absorbé moins de CO2 en 2023 qu’en 2022. Les écosystèmes forestiers ont ainsi absorbé 1,5 milliard de tonnes de CO2 en 2023 et ceux des sols 2,6 milliards de tonnes de CO2. C’est donc bien moins qu’en 2022 quand, les deux milieux avaient à eux seuls absorbé 9,5 milliards de 2022.
Selon une étude scientifique récente Low latency carbon budget analysis reveals a large decline of the land carbon sink in 2023 (Une faible latence dans le budget carbone révèle un grand déclin des puits de carbone terrestre en 2023), ce phénomène reflète l’effondrement des capacités d’absorption des gaz à effet de serre par les écosystèmes terrestres. Les auteurs de cette étude ont voulu comprendre pourquoi les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont augmenté plus rapidement que les émissions de gaz à effet de serre en 2023. Le Monde s’est fait l’écho de ces travaux « publiés le 17 juillet en preprint – c’est-à-dire qu’ils n’ont pas encore été revus par leurs pairs » et conduits par une équipe internationale dans un article publié le 30 juillet.
Les puits de carbone, des alliés naturels dans la lutte contre le dérèglement climatique
On parle de « puits de carbone » lorsqu’un milieu naturel, comme l’océan ou la forêt, peut capturer et stocker une partie du CO2 présent dans l’atmosphère grâce à la croissance des végétaux qu’il abrite. Ces milieux jouent un rôle capital dans le cycle du carbone.
Les auteurs de l’étude notent qu’en 2023 les émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles ont augmenté de 0,6 % par rapport à 2022 tandis que la concentration de CO2 dans l’atmosphère a continué d’augmenter, mais à un rythme davantage soutenu. Ces dernières années, la concentration de CO2 dans l’atmosphère croît de 1,5 PPM par an. Pourtant, pour l’année 2023, la hausse a été de 3,37 PPM. Le rythme d’augmentation de la concentration de CO2 a quasiment doublé (+86 %) en un an. Face à ces résultats, les chercheurs écrivent : « cela implique un affaiblissement sans précédent des puits de carbone océaniques et terrestres. Ce qui pose aussi la question de savoir où et pourquoi cette réduction a lieu. » Leurs travaux montrent que c’est au niveau des puits de carbone terrestre que le carbone n’est plus suffisamment absorbé.
L’affaiblissement des puits de carbone, risque majeur dans l’accélération du dérèglement climatique
Selon le climatologue Philippe Ciais, un des auteurs de l’étude cité par Le Monde, il existe de sérieuses inquiétudes pour l’avenir, même s’il est « trop tôt pour conclure à un effondrement durable des puits terrestres ». Il précise également que « si cet effondrement se reproduisait dans les prochaines années, nous risquons d’observer une augmentation rapide du CO2 et du changement climatique, au-delà de ce que prévoient les modèles »
Cette étude, qui doit encore être passée en revue par d’autres scientifiques avant une éventuelle publication, s’inscrit dans la lignée d’autres travaux qui montrent un affaiblissement de la capacité des écosystèmes à atténuer les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine en les absorbant. Les écosystèmes malmenés par les activités humaines et le réchauffement climatique qu’elles engendrent, se détériorent ou bien se réduisent. Les gigantesques feux de forêt qui se sont multipliés ces dernières années sont notamment en cause. De tels travaux soulignent une fois de plus la nécessité de lier la préservation de la biodiversité à l’action climatique.
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Pour aller plus loin
La recherche Low latency carbon budget analysis reveals a large decline of the land carbon sink in 2023 (en anglais et pas encore relue par les pairs)
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4 commentaires
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Balendard
Concernant l’énergie, étroitement associée au carbone et à l’uranium, notre planète, la Terre, ne pourra pas continuer à brûler en quelques dizaines d’années ce que la nature à mis des millénaires à créer sans conséquences graves pour son environnement et la vie qui y règne encore
Voir ce qui est essentiel à ce sujet
https://www.infoenergie.eu/riv+ener/essentiel.pdf
Guy J.J.P. Lafond
uelle est alors le remède?
Revoir nos comportements et améliorer notre réputation bien évidement!
De destructeurs que nous sommes, basculer vers protecteurs.
Fabriquer beaucoup moins de ferraille sur quatre roues. Arroser les plantes plutôt!
Utiliser davantage le vélo dans les grandes villes.
Adopter des lois contraignantes pour mieux protéger les forêts.
Faire circuler cet article afin que plus de gens soient informés rapidement de l’urgence de faire les choses autrement.
Action!
Guy J.J.P. Lafond
Un esprit sain dans un corps sain qui aime tant notre si fragile planète bleue.
https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
Guy J.J.P. Lafond
Quel est alors le remède?
Revoir nos comportements et améliorer notre réputation bien évidement!
De destructeurs que nous sommes, basculer vers protecteurs.
Fabriquer beaucoup moins de ferraille sur quatre roues. Arroser les plantes plutôt!
Utiliser davantage le vélo dans les grandes villes.
Adopter des lois contraignantes pour mieux protéger les forêts.
Faire circuler cet article afin que plus de gens soient informés rapidement de l’urgence de faire les choses autrement.
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Guy J.J.P. Lafond
Un esprit sain dans un corps sain qui aime tant notre si fragile planète bleue.
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Jean-Pierre Bardinet
« En 2023, le taux de croissance du CO2 était de 86 % de plus que l’année précédente alors que les émissions mondiales de CO2 issues des combustibles fossiles n’ont augmenté que de 0,6% (± 0,5 %). “Cela implique un affaiblissement sans précédent des puits terrestres et océaniques, et soulève la question de savoir où et pourquoi cette réduction s’est produite”. » Cela peut vouloir dire soit que qu’il y a eu réduction des puits de CO2, soit qu’il y a eu une augmentation forte des émissions naturelles (volcans, dégazage des océans en zone intertropicale, ….). Bien sûr les auteurs de cette étude non encore validée par les pairs n’ont retenu que la première hypothèse, alors que le bon sens suggère que la seconde est de loin la plus probable. En fait, depuis le printemps 2023, il y a eu un pic de température particulièrement intense (environ +1°C) dont les causes sont mal connues. Ce pic a accéléré le dégazage des océans en zone intertropicale, ce qui confirme que ce sont les variations de températures qui pilotent celles du taux de CO2 dans l’air.