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Dans la banlieue d’Athènes l’anxiété s’épaissit à l’instar de la fumée des incendies

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Un homme arrose sa maison près d'un incendie à Dione, à la périphérie d'Athènes, le 12 août 2024 © AFP Angelos TZORTZINIS

Athènes (AFP) – A mesure que la fumée grise s’épaissit, attisée par des vents violents autour du mont Pentélique, au nord d’Athènes, l’anxiété grandit parmi les habitants de cette banlieue de la capitale aux prises avec les vastes incendies qui ravagent la Grèce.

Alors que la protection civile grecque a ordonné lundi l’évacuation de nouvelles localités au nord-est de la capitale, après celle de la ville de Marathon dimanche soir, Mariana Papathanasi, debout devant un restaurant sur une petite place de Penteli, envahie par la puissante odeur des arbres en feu, espère que les flammes n’atteindront pas le village.

« La situation est très difficile. Nous avons toujours des incendies violents ». Dans la nuit, « certaines maisons ont été incendiées. Nous essayons de protéger notre restaurant local », a déclaré à l’AFP cet employée de supermarché de 49 ans.

Au moins cinq nouvelles localités ont été évacuées au petit matin, de même que deux hôpitaux, l’un pédiatrique et l’autre militaire, à Penteli, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la capitale.

29 enfants hospitalisés ont été déplacés vers des hôpitaux athéniens et cinq personnes et un pompier blessé restent hospitalisés sans que leur vie ne soit en danger selon le président de la confédération des employés des hôpitaux publics, Michalis Giannakos.

Les autorités grecques ont ouvert le stade olympique OAKA, dans le nord d’Athènes, pour accueillir les milliers de personnes déplacées.

La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt cet été, après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960.

« Les pompiers font du bon travail. Ils sont tout le temps à nos côtés », continue Mariana Papathanasi, alors qu’au moins cinq camions et des pompiers – dont certains avec leurs casques lourds – travaillent juste à côté.

Les autorités ont dit que les avions de lutte contre les incendies décolleraient aux premières lueurs du jour, ajoute l’employée, mais elle n’en a encore vu aucun. Ils sont sans doute occupés avec les nouveaux grands fronts qui se sont déclarés, suppose-t-elle.

Le Mont Pentélique sous les flammes et les cendres

Au-dessus du village sur le mont Pentélique, dernier rempart au nord d’Athènes, de hautes flammes ont rapidement dévoré les arbres et les arbustes, ne laissant qu’un sillage de cendres noires.

« Je pense que l’incendie s’étend sur au moins 35 kilomètres voire plus. Il se propage rapidement », estime Christoforos, 53 ans, pompier volontaire de Penteli.

Pendant qu’un hélicoptère survole les lieux, il explique qu’il lutte depuis dimanche pour maîtriser le feu, ajoutant que des centaines de pompiers sont à l’œuvre.

Selon lui, la ville côtière Nea Makri est le point de rencontre de deux grands fronts de feu.

D’après la chaîne de télévision publique ERT, le front de l’incendie fait désormais plus de 30 kilomètres et certaines flammes dépassent les 25 mètres de hauteur.

« Feu de forêt près de vous. Suivez les instructions des autorités », a écrit la protection civile dans des SMS envoyés à toute personne se trouvant dans la région concernée, avec des indications quant à la direction à prendre pour les évacuations.

Des températures de 39°C et des vents dépassant les 50 km/h sont encore attendus lundi dans la région ce lundi, selon les services météorologiques.

Les scientifiques avertissent que les émissions de combustibles fossiles aggravent la durée, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur dans le monde entier.

Selon le groupe d’experts intergouvernemental des Nations unies sur le climat, la hausse des températures entraîne un allongement de la saison des feux de forêt et une augmentation de la superficie brûlée par les flammes dans le monde entier.

© AFP

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