Saïx (France) (AFP) – Une soixantaine d’arbres ont été abattus dimanche sur le tracé de l’A69, selon la préfecture du Tarn, malgré la présence sur place, y compris dans des arbres, d’opposants à cette autoroute controversée.
« Une dizaine d’arbres reste encore » à abattre pour finir le déboisement de la partie tarnaise du chantier de la future autoroute Toulouse-Castres, a précisé la préfecture à l’AFP dimanche soir, ajoutant qu’il y avait « quatre personnes encore perchées ».
« Grâce à la mobilisation des forces de l’ordre, aucune atteinte aux biens et aux personnes n’est à déplorer depuis samedi », écrit-elle dans un communiqué diffusé dimanche soir.
Au total, 17 interpellations ont eu lieu depuis vendredi, lorsque des anti-A69 ont été délogés d’un campement près du chantier, à Saïx. Plusieurs d’entre eux sont cependant restés perchés dans des arbres, dans l’espoir d’empêcher leur abattage.
Les militants avaient construit à l’avance des cabanes dans ces arbres pour pouvoir s’y replier en cas d’intervention des gendarmes, avait constaté un journaliste de l’AFP.
Depuis un terrain adjacent, une vingtaine d’opposants ont assisté impuissants aux coupes sur le terrain de l’ancien campement, où s’activaient les engins, a constaté un photographe de l’AFP.
Jusqu’à la fin du mois d’août, Atosca, le concessionnaire de l’A69, n’avait pas le droit d’abattre ces arbres pour des raisons environnementales.
Cependant, à l’instar d’autres militants écologistes, Thomas Brail, du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), juge ce type de coupes « illégales ». Elles auraient requis une autorisation spécifique de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) que Atosca n’a pas obtenu, a-t-il assuré à l’AFP.
A une cinquantaine de kilomètres de Saïx en direction de Toulouse, à Verfeil, en Haute-Garonne, des militants anti-A69 occupant un autre terrain sur le tracé de la future autoroute ont affirmé avoir été victimes dans la nuit de samedi à dimanche d’une deuxième tentative d’incendie.
Des traces de feu étaient visibles sur le siège d’une voiture, ainsi qu’à l’entrée du terrain, où la boîte aux lettres avait notamment brûlé, a constaté un journaliste de l’AFP.
Après une plainte de ces occupants, qui dénonçaient des faits similaires dans la nuit du 25 au 26 août, le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête pour « dégradation de biens par incendie ».
Le parquet de Castres mène aussi une enquête pour « dégradation par incendie » et « violences en réunion » dans un campement d’opposants mi-août dans le Tarn.
Ces derniers mois, diverses dégradations sont également survenues sur le chantier, notamment des incendies d’engins de construction, sans pour autant retarder les travaux, selon Atosca.
© AFP
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