Crise viticole : la France soumet à Bruxelles un plan d’arrachage de 120 millions d’euros

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Une pelle arrache des vignes à Haux, à environ 25 km au sud-est de Bordeaux, le 18 janvier 2023 © AFP/Archives ROMAIN PERROCHEAU

Paris (AFP) – Le gouvernement français a soumis mercredi à l’approbation de Bruxelles une campagne d’arrachage de vignes pour résorber la surproduction de vin en France, financée par une enveloppe de 120 millions d’euros, a annoncé mercredi le ministère de l’Agriculture.

« La France a notifié ce jour à la Commission un dispositif de réduction définitive du potentiel viticole », écrit le ministère dans un communiqué, qualifiant ce plan de « premier volet de réponses aux difficultés structurelles rencontrées par le secteur », touché notamment par la baisse de la consommation.

« Le dispositif notifié propose de financer l’arrachage de vignes afin de pérenniser l’activité des exploitations viticoles, avec un montant pouvant atteindre 4.000 euros par hectare, pour une enveloppe prévisionnelle de 120 millions d’euros », poursuit le ministère dans son communiqué.

Ce montant moyen permettrait donc de compenser l’arrachage d’au moins 30.000 hectares (sur près de 800.000 hectares de vignes recensés en France en 2020).

Fin janvier, un budget de 150 millions d’euros sur deux ans, pouvant concerner « jusqu’à 100.000 hectares », avait été évoqué par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Au même moment, le gouvernement portait à 80 millions d’euros le « fonds d’urgence » pour les viticulteurs des régions « en crise », du Bordelais au sud de la vallée du Rhône.

Le nouveau plan d’arrachages doit désormais être validé par la Commission européenne avant que les fonds ne puissent être débloqués par l’établissement public FranceAgriMer.

« L’aide serait octroyée pour les agriculteurs qui abandonnent, sur les surfaces ainsi arrachées, la production d’autorisation de replantation, et qui renoncent également à mobiliser ou à demander, pendant les six campagnes viticoles 2024 à 2029 incluses, des autorisations de plantations nouvelles », selon le communiqué.

Entre le désamour croissant pour le vin rouge, les difficultés d’exportation vers la Chine et les Etats-Unis, le Covid et l’inflation, les difficultés économiques se sont empilées dans certains bassins de production viticole.

La France, actuellement premier producteur mondial de vin (48 millions d’hectolitres en 2023), connaît un déséquilibre entre l’offre et la demande.

Pour le Bordelais, premier vignoble AOC (appellation d’origine contrôlée) de France avec 103.000 hectares, la Commission européenne a déjà validé en novembre 2023 un plan d’arrachage « sanitaire » de 8.000 hectares, pouvant compter 1.500 hectares supplémentaires d’ici l’hiver prochain.

© AFP

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