En Floride, des ouragans vus comme le prix à payer pour « vivre au paradis »

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Image aérienne d'une rue inondée de Siesta Key, en Floride, le 10 octobre 2024, après le passage de l'ouragan Milton © AFP CHANDAN KHANNA

Siesta Key (United States) (AFP) – Kristin Hale a beau avoir subi son deuxième ouragan en deux semaines, comme beaucoup d’habitants de Floride, elle n’imagine pas un instant déménager dans une zone moins exposée.

« Quand on vit en Floride, on persévère », assure cette femme de 42 ans, qui s’affaire à déblayer les branches tombées dans son restaurant à Siesta Key, sur la côte ouest de cette péninsule du sud-est des Etats-Unis.

« C’est le prix à payer pour vivre au paradis », estime Kristin Hale. « Nous avons certaines des plus belles plages au monde », poursuit-elle, se disant « privilégiée ».

La fréquence des catastrophes naturelles a pourtant fait grimper le coût des assurances habitation: en 2023 les propriétaires y payaient 421% de plus que la moyenne nationale pour assurer leur maison, selon une étude de l’entreprise spécialisée Insurify.

Mais malgré sa vulnérabilité aux phénomènes climatiques comme l’érosion côtière ou les ouragans de plus en plus violents, rien ne semble entamer l’attractivité du « Sunshine State », littéralement « l’Etat ensoleillé ».

La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays avec plus de 22 millions d’habitants, était en 2023, le deuxième en nombre de nouveaux résidents, derrière le Texas, selon les données du recensement national.

 « Endroit unique »

« Vivre près de l’eau, c’est spécial, rien ne peut le remplacer », explique Victoria Thoma, une Russe de 49 ans résidant à Sarasota, à une dizaine de kilomètres, venue constater les dégâts à Siesta Key, où Milton a touché terre.

Après une dizaine d’années dans le Connecticut (nord-est), près de New York, c’est dans cette partie de la Floride qu’elle a trouvé la maison idéale, « magique » pour elle, son mari, et leur huit enfants, raconte-t-elle.

Aux alentours, les personnes évacuées à l’approche de l’ouragan commencent à revenir progressivement pour examiner l’état de leurs maisons.

A travers la ville de quelque 5.000 habitants, des rues inondées, des troncs et des branches d’arbre jonchent le sol, ainsi que des piles de débris du passage du précédent ouragan, Hélène, que personne ne s’est donné la peine de ramasser.

« J’ai parcouru le monde, visité de nombreux pays et vu des endroits merveilleux. Mais celui-ci est unique », affirme, près de la plage, Matt Fueyo, propriétaire d’une société de location de bateaux.

« Il y a une bonne énergie à Siesta Key, des gens bien. C’est un endroit très spécial », insiste-t-il.

A Sarasota, Andy Johnson, venu il y a quelques jours de Chicago (nord) pour rendre visite à des proches, observe un yacht échoué dans le port, témoignage de la puissance dévastatrice de Milton.

« C’était terrifiant pour quelqu’un qui n’a jamais rien vécu de tel », confie-t-il. « Mais les gens d’ici sont forts. Et comme dit mon demi-frère, +ça vaut mieux que de déblayer la neige dans le nord+. Alors ils reconstruisent simplement à chaque fois ».

© AFP

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