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La ministre de l’Agriculture déplore des restrictions trop importantes pour certains pesticides

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La ministre de l'Agriculture Annie Genevard, le 6 novembre 2024 à l'issue du conseil des ministres à l'Elysée, à Paris © AFP Ludovic MARIN

Paris (AFP) – La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a regretté mercredi les restrictions trop importantes de l’usage de certains pesticides, déplorant une « surtransposition » des règles imposées par l’Union européenne qui pénaliserait certaines filières.

« Certaines décisions prises au Parlement, singulièrement à l’Assemblée nationale, ont été irresponsables dans les conséquences qu’elles ont portées », a déclaré la ministre, qui s’exprimait devant la commission des Affaires économiques du Sénat.

Elle répondait à une question du sénateur Laurent Duplomb (LR), qui a déposé un texte visant à réduire les « entraves » à la production agricole avec la levée de restrictions sur les pesticides, le retour des promotions sur les produits phytopharmaceutiques ou la facilitation des constructions de réserves d’eau.

« Je ne peux qu’être d’accord », a-t-elle insisté au sujet des « surtranspositions » des normes européennes, accusées de pénaliser la compétitivité de l’agriculture française.

« La situation de certaines filières, franchement, fend le coeur », a souligné Annie Genevard. Elle a notamment évoqué le cas de la filière des noisettes où les exploitants « n’ont rien pour traiter, alors que tous les concurrents européens, eux, traitent ».

Même chose pour la cerise: « chaque fois que je rencontre un producteur de cerises, il me parle de ça », a confié la ministre. « On a pris des dispositions trois ans avant l’Europe, donc on a fragilisé nos filières », a-t-elle ajouté.

« Sur les surtranspositions, les phytos, l’ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), l’eau, il faudra y revenir », a prévenu Annie Genevard, elle-même issue des rangs de LR.

Le leader français de la production de noisettes Unicoque a dénoncé fin octobre une « politique phytosanitaire ultrarestrictive », alors que la filière souffre d’un ver ravageur qui a détruit plus de la moitié des récoltes.

La loi sur la biodiversité de 2016 a prohibé le recours aux néonicotinoïdes, longtemps utilisés par les agriculteurs pour débarrasser les plantes des insectes ravageurs.

La France est ainsi allée plus loin que l’Union européenne, en excluant de tout usage phytosanitaire cinq substances (dont l’acétamipride qui permet notamment de lutter contre les nuisibles des noisetiers) accusées de contribuer au déclin massif des colonies d’abeilles.

Le directeur de la coopérative Unicoque Jean-Luc Reigne déplore notamment que 95% des noisettes vendues en France proviennent de Turquie, d’Amérique ou d’Italie.

© AFP

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2 commentaires

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    • gatefait

    Une fois de plus, nous avons un ministre complètement nulle. A priori, la santé des gens, de la faune et, de la flore ne comptent pas pour elle. C’est lamentable ! Quand allons-nous avoir des ministres intelligents ?

    • Bussy Françoise

    Voir dans le Monde la chronique de Stephane Foucart en réponse à la question notamment de la crise de production de cerises donne en exemple le travail de la chercheuse marie-Charlotte Anstett qui a démontré que la crise du cassis était liée à l’usage intense de pesticides qui a détruit les pollinisateurs, écroulement de 99% en 37 ans et qui a exterminé les ravageurs de la cochenille qui continue à ravager les récoltes. Il n’y a jamais prise en compte réel de la destruction du vivant et de son impact sur nos exploitations.