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Indonésie : à Aceh, 20 ans après le tsunami, un exercice pour anticiper le pire

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Des élèves d'une école primaire répètent un exercice pour anticiper et éviter les tsunamis à Banda Aceh en Indonésie, le 13 novembre 2024 © AFP CHAIDEER MAHYUDDIN

Banda Aceh (Indonésie) (AFP) – Des centaines d’enfants qui, alertés par les cloches, courent pour se réfugier vers des points hauts: à Aceh, à quelques semaines du 20e anniversaire du tsunami meurtrier de 2004, la population répète un exercice pour anticiper et éviter le pire en cas de nouvelle catastrophe.

« Grâce aux exercices, nous pouvons prévenir plutôt que guérir », explique Rizky Firmansyah, 34 ans, responsable local du village situé tout près de la capitale provinciale Banda Aceh où plus de 60.000 personnes ont trouvé la mort en décembre 2004.

Après avoir dévalé les deux étages d’escaliers, les écoliers suivent sur la route des marques au sol, sous les cris des volontaires qui les appellent à « évacuer » les lieux.

« C’est mieux comme ça, je pense, parce qu’il vaut mieux anticiper plutôt que de voir des choses dont nous ne voulons pas qu’elles se produisent », ajoute M. Firmansyah.

Les exercices consistent à simuler une répétition du séisme de magnitude 9,2 qui a frappé la côte ouest de l’île indonésienne de Sumatra le 26 décembre 2004, déclenchant des vagues géantes qui ont tué plus de 200.000 personnes dans 14 pays.

Sous l’égide de l’ONU, ces simulations ont réuni des centaines de scolaires et de volontaires qui ont rejoint au plus vite des refuges, dont l’un de quatre étages.

« Une génération préparée »

Organisés dans deux villages, sous les yeux de centaines d’observateurs, ces exercices se déroulaient dans le cadre d’un sommet sur le tsunami organisé par l’Unesco et réunissant de nombreux experts.

Vingt ans après la catastrophe, l’ONU a pour ambition de préparer d’ici à 2030 l’intégralité des communautés vivant sur le littoral au risque d’un nouveau tsunami.

« Nous devons nous assurer que la prochaine génération soit informée, préparée et résiliente », a expliqué à l’AFP Ardito Kodijat, responsable à l’Unesco et directeur du Centre d’information sur les tsunamis dans l’océan Indien, pour qui « garantir la préparation de la communauté nécessite des exercices réguliers ».

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Située sur la « ceinture de feu du Pacifique », l’Indonésie connaît une activité sismique et volcanique fréquente et est donc l’un des pays du globe les plus exposés aux risques naturels majeurs, dont les tsunamis.

Mais selon les experts de l’Unesco, le monde est aujourd’hui beaucoup plus à l’abri de la menace de tsunamis massifs grâce aux systèmes d’alerte précoce qui faisaient défaut en 2004.

Pour autant, l’agence onusienne recommande aux communautés vivant sur les côtes de rester vigilantes.

« Même si nous avons fait des progrès significatifs, la nature de ce risque nous oblige à rester vigilants », a ainsi indiqué Vidar Helgesen, secrétaire exécutif de la commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco, aux délégués présents au sommet à Banda Aceh.

Sur les plus de 200.000 victimes du tsunami géant de 2004, nombreuses sont celles qui auraient perdu la vie autour du bassin de l’océan Indien en raison du manque d’alerte et de préparation.

Voilà pourquoi de tels exercices sont vitaux pour la population locale, même si les tsunamis sont rares.

« C’est extrêmement important pour cette communauté », témoigne Cutraa Rasmanidar, une étudiante et bénévole de 21 ans. « Car cela nous permet de réfléchir et de nous souvenir de ce qui s’est produit dans le passé ».

© AFP

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