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Les pesticides autorisés en Europe devraient « l’être également en France », insiste Genevard

Annie Genevard

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard en visite dans une ferme d'endives à La Couture, dans le Pas-de-Calais, le 21 novembre 2024 © AFP Denis Charlet

La Couture (France) (AFP) – La ministre de l’Agriculture Annie Genevard, en visite jeudi dans le Pas-de-Calais, a de nouveau estimé que les pesticides autorisés en Europe devraient l’être « également en France », afin d’assurer la « pérennité » de filières agricoles françaises.

« Ce qui est autorisé en Europe devrait l’être également en France » (…). On ne peut pas considérer que les 26 autres pays européens qui accordent des autorisations de traitement [phytosanitaire] le font au mépris de la santé de leur population », a déclaré la ministre lors d’un point presse à l’issue de sa visite d’une exploitation d’endives à La Couture, près de Béthune.

« Donc pourquoi est-ce que nous, nous avons des surtranspositions, c’est la question », a-t-elle ajouté.

« Le débat aura lieu au Parlement (…), c’est une question compliquée, mais moi je me place résolument du point de vue des producteurs, je ne veux pas laisser les producteurs dans le désarroi voire le désespoir de la perte de leurs filières », a encore affirmé la ministre.

Il s’agit du premier déplacement en région de Mme Genevard depuis le début lundi d’une mobilisation nationale des agriculteurs, qui estiment ne pas recevoir assez d’aides de l’État, ni assez rapidement, pour vivre décemment de leurs exploitations.

[Lire aussi: « Tic-tac »: vers un nouvel hiver de colère agricole en France?]

Les propos de Mme Genevard sur les pesticides font écho à ceux tenus mercredi par le Premier ministre Michel Barnier.

« Chacune de ces surtranspositions, quand elle n’est pas justifiée, crée quelque part une concurrence déloyale que nous créons nous-mêmes contre nos propres entreprises, agricoles, artisanales ou industrielles », avait déclaré M. Barnier devant le Sénat.

« Nous allons regarder chacune de ces surtranspositions (…) Je préfère que cela fasse l’objet d’un travail bicaméral, entre les deux chambres… et qu’on mette fin à celles qui ne sont pas justifiées aujourd’hui et qui créent ces concurrences déloyales », avait ajouté M. Barnier.

Interrogé par l’AFP sur le fait de savoir si le gouvernement était prêt à autoriser à nouveau l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes (insecticides neurotoxiques), ou d’autres produits phytosanitaires réclamés par les producteurs, Matignon a indiqué mercredi: « Le sujet pesticides est en cours d’arbitrage ».

[Lire aussi: La ministre de l’Agriculture déplore des restrictions trop importantes pour certains pesticides]

Sur le terrain, l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA ainsi que de la Coordination rurale défendent notamment le retour de l’acétamipride, réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves à sucre. Nocif pour les pollinisateurs, ce pesticide est interdit en France, mais utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne, notamment en Allemagne.

« On sait qu’on est sur un chemin au niveau européen et au niveau français de diminution des produits phytosanitaires, mais il faut le temps de trouver des solutions à la place, et c’est ça la difficulté aujourd’hui, ce niveau d’urgence n’est pas assez traité », a encore estimé jeudi Mme Genevard.

La ministre a signé jeudi une subvention d’un million d’euros sur cinq ans à l’Association des producteurs d’endives de France (Apef) pour la recherche de solutions alternatives aux produits phytosanitaires.

« On a des petites mesurettes qui arrivent, mais nous ce qu’on veut, c’est l’ensemble de nos revendications (…), qu’on puisse vivre de notre métier sereinement et envisager l’avenir », a réagi à l’issue de cette visite Lucie Delbarre, présidente de la FDSEA du Pas-de-Calais.

© AFP

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2 commentaires

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    • FERREYRA

    C’est bien ce que je pensais….Nos gouvernants n’ont que faire de la santé des citoyens. Il y a certainement d’autres mesures à prendre pour protéger la durabilité et survie des petits et moyens producteurs. Avant il nous était possible de n’acheter QUE français pour être à peu près certain de ne pas avaler de pesticides, avec cette mesure, il ne restera plus que le bio et encore, les producteurs vont-ils aussi être déconsidérés ? Quel monde et santé laissons nous à la jeune génération !

    • Patrice DESCLAUD

    Acheter moins de pesticides et mieux produire ne contribuerait-il-t-il pas plus à accroître les revenus des agriculteurs ? Quand les sols ne seront plus fertiles, voire morts, on demandera (stérilement) encore plus d’intrants (dont fertilisants).