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Et la plus grande délégation aux négociations sur le plastique en Corée du Sud est…

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Décharge envahie par les déchets plastiques à Saint Domingue, République Dominicaine © Yann Arthus-Bertrand

La plus grande délégation aux négociations sur le plastique de Busan en Corée du Sud est celle du lobby de l’industrie pétrochimique. Il y aurait au moins 220 lobbyistes défendant les intérêts des producteurs de plastique dans les négociations, ce qui en ferait la plus grande délégation représentée, d’après une analyse du Center for International Environmental Law (CIEL qu’on pourrait traduire en Centre pour le droit international environnemental) rendue publique le 27 novembre. Parmi eux, au moins 17 d’entre eux sont dans des délégations nationales comme celle de la Chine, de l’Irak, de la Finlande ou du Kazakhstan tandis que 5 défendent les intérêts de l’entreprise de la chimie Dow et 4 ceux du géant du pétrole ExxonMobil. L’ONG note que la délégation du pays organisateur compte 140 membres tandis que la plus grande délégation des partis (les pays signataires du potentiel futur traité) est celle de l’Union européenne et ses états-membres avec 191 représentants. Jamais les industriels du plastique n’ont envoyé autant de lobbyistes aux négociations sur le plastique. Ces derniers sont plus nombreux que les scientifiques défendant un traité effectif et efficace.

[À lire aussi Début des négociations de la dernière chance pour un traité contre la pollution plastique]

« Leur stratégie, dérivée directement de celle employée dans les négociations sur le climat, est conçue pour préserver les intérêts financiers des pays et des entreprises qui placent la vente de leurs produits obtenus à partir des énergies fossiles au-dessus de la santé humaine, des droits humains et du devenir de la planète. Le mandat de ce traité est pourtant clair : en finir avec la pollution par le plastique. Toutes les preuves tendent à monter qu’il ne sera pas possible d’y parvenir sans réduire la production de plastique. Le choix est désormais évident : nos vies ou leurs profits », affirme Delphine Levi Alvares, chargée de campagne sur l’industrie pétrochimique au Center for International Environmental Law.

[À lire aussi « Très, très lent »: les négociations sur la pollution plastique piétinent à Busan]

Le quotidien britannique The Guardian qui a repéré l’information rappelle les enjeux des discussions : « l’objet principal de la conférence sera de déterminer s’il y aura ou non une limitation mondiale à la production de plastique dans le traité proposé par les nations unies. Les producteurs nationaux et les lobbyistes argumentent férocement contre toutes les tentatives visant à restreindre le volume de plastique pouvant être produit, ce qui fait qu’on assiste à des pourparlers sur le fil. » Cette 5e sessions des discussions sur le plastique doit aboutitr à un accord afin de limiter, voire d’interdire, les matériaux de synthèse dont la prolifération représente une menace pour la santé et l’environnement. Près de 460 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde. Malgré l’existence de filières de recyclage, une grande partie de la production plastique finit dans la nature ou ne fait pas l’objet d’un retraitement car tous les déchets ne sont pas collectés ou réutilisés. Si rien n’est fait, la production mondiale de plastique triplera d’ici 2060. Bien que les producteurs plaident en faveur d’un meilleur retraitement de leurs matières premières, moins de 9 % du plastique produit depuis les années 1950 a été recyclé. Conséquence, des traces de plastiques sont désormais retrouvés partout dans le monde entier, dans les sols, dans les mers, sur les sommets des montagnes ou encore en Arctique et en Antarctique ainsi que dans les organismes vivants. En l’espace de quelques décennies, la pollution par le plastique est devenue un problème majeur mondialisé et visible, en même temps que les usages des matières plastiques, très bon marché s’est répandu autour du monde. Mais, l’échec récent des COP sur la biodiversité et sur le climat, notamment en raison du poids des acteurs du secteur privé, laisse planer le doute sur la capacité des États et de la communauté internationale à mettre en place des mesures efficaces contre des menaces dont les origines et les conséquences sont déjà bien documentées.

Julien Leprovost

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Pour aller plus loin

L’analyse (en anglais) eu CIEL  Fossil Fuel Lobbyists Flood Final Scheduled Round of Global Plastics Treaty Negotiations – Center for International Environmental Law

L’article (en anglais) du Guardian Plastics lobbyists make up biggest group at vital UN treaty talks | Plastics | The Guardian

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Un commentaire

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    • Quidamus

    Mais enfin pourquoi on autorise encore les lobbyistes à être présents lors de négociations aussi importantes pour l’avenir ? Qu’est-ce qu’ils foutent là ? Me dites pas qu’ils n’ont pas les moyens d’embaucher un videur qui les filtre à l’entrée.