Kaboul (AFP) – L’Afghanistan des talibans veut participer aux futurs pourparlers internationaux sur le climat, a affirmé un responsable afghan de retour de la conférence climatique COP29 à Bakou, où les talibans étaient présents pour la première fois sans être impliqués directement.
« L’Afghanistan doit participer à de telles conférences à l’avenir », a déclaré Matiul Haq Khalis, directeur général de l’agence nationale afghane pour le climat, lors d’une conférence de presse dimanche.
Il a qualifié la présence de délégués talibans à la COP29 le mois dernier de « grande réussite ».
La délégation talibane s’y est rendue en tant qu' »invitée » de l’Azerbaïdjan, et non en tant que partie directement impliquée dans les négociations.
Les talibans estiment que leur isolement sur la scène diplomatique ne doit pas les empêcher de participer aux négociations internationales sur le climat. Leur gouvernement, non reconnu internationalement, avait échoué à participer aux deux précédentes COP en Egypte puis aux Émirats arabes unis.
« Nous avons participé à la conférence cette année pour faire entendre la voix de l’Afghanistan sur les problèmes que nous rencontrons, les besoins de notre peuple. Nous devons partager ces choses avec le monde », a souligné M. Khalis.
La délégation talibane a rencontré à Bakou « 19 organisations et gouvernements », notamment des délégations de Russie, du Qatar, d’Azerbaïdjan et du Bangladesh.
Parmi les pays les plus pauvres du monde après des décennies de guerre, l’Afghanistan est particulièrement exposé aux effets du changement climatique, qui provoque des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des sécheresses prolongées, des inondations fréquentes et une baisse de la productivité agricole.
En mai, des inondations soudaines ont fait des centaines de morts et inondé des pans entiers de terres dans un pays où 80% de la population dépend de l’agriculture pour survivre.
Les Nations Unies ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures pour aider l’Afghanistan à renforcer sa résilience et à participer aux négociations internationales.
La COP29 à Bakou a débouché sur une promesse des pays riches de débloquer 300 milliards de dollars par an de finance climatique pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences du changement climatique et à s’y adapter, mais le texte a été jugé largement insuffisant par les Etats les plus pauvres et les plus exposés au réchauffement de la planète.
© AFP
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