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Le monde ne parvient pas à un accord sur la sécheresse à la COP16 à Ryad

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Un délégué passe devant une affiche d'un site archéologique saoudien à l'extérieur du centre de conférence où se tient la COP16 contre la désertification, le 2 décembre 2024 à Ryad © AFP/Archives Fayez Nureldine

Ryad (Arabie saoudite) (AFP) – Les négociateurs ne sont pas parvenus à un accord pour faire face à la sécheresse lors de la conférence de l’ONU contre la désertification en Arabie saoudite, COP16, balayant les espoirs d’un protocole contraignant pour lutter contre ce fléau.

Les discussions se sont achevées tôt le matin, un jour plus tard que prévu, alors que les parties à la la Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui réunit 196 pays et l’Union européenne, tentaient de parvenir à un consensus.

En amont de la réunion, qui a débuté le 2 décembre à Ryad, son secrétaire exécutif, Ibrahim Thiaw, avait dit espérer l’adoption d’une « décision audacieuse qui pourrait aider à inverser la tendance de la catastrophe environnementale la plus répandue et la plus perturbatrice: la sécheresse ».

Mais « les parties ont besoin de plus de temps pour se mettre d’accord sur la meilleure façon d’avancer », a-t-il déclaré à la clôture de la réunion.

[À lire aussi Le chercheur à l’IRD Oumarou Malam Issa à propos de la COP16 sur la désertification : « un changement de regard sur la problématique de la dégradation des sols »]

Le communiqué de presse publié samedi affirme que les pays avaient « fait des progrès significatifs en jetant les bases d’un futur régime mondial de lutte contre la sécheresse, qu’ils ont l’intention d’achever lors de la COP17 en Mongolie en 2026 ».

Les négociations à Ryad interviennent après l’échec partiel des négociations sur la biodiversité en Colombie, l’échec d’un accord sur la pollution plastique en Corée du Sud et un accord sur le financement de l’action climatique décevant pour les pays en développement lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan.

Menace croissante

Les sécheresses, « alimentées par la destruction de l’environnement par l’homme », coûtent au monde plus de 300 milliards de dollars chaque année, et devraient affecter 75% de la population mondiale d’ici à 2050, selon l’ONU.

Selon un délégué d’un pays africain, les représentants du continent souhaitaient un protocole contraignant qui imposerait aux gouvernements de se doter de plans pour se préparer et faire face à la sécheresse.

« C’est la première fois que je vois l’Afrique aussi unie, avec un front uni fort, en ce qui concerne le protocole sur la sécheresse », a-t-il dit sous couvert d’anonymat.

Deux autres participants à la COP16, ayant également requis l’anonymat, ont affirmé à l’AFP que les pays développés n’étaient pas en faveur d’un tel protocole, plaidant plutôt pour un « cadre », jugé inadéquat par les pays africains.

Des groupes autochtones ont également poussé pur un protocole qui permettrait d’avoir un meilleur suivi, des systèmes d’alerte précoce et des plans de réponse plus adaptés, a affirmé Praveena Sridhar, la directrice scientifique de Save Soil Movement, une campagne mondiale soutenue par des agences de l’ONU.

Mais l’absence d’accord à la COP16 ne « doit pas retarder les progrès », a-t-elle ajouté, en soulignant que les gouvernements pouvaient toujours allouer « des budgets et des subventions pour encourager la gestion durable des sols et des terres ».

Avant les négociations à Ryad, l’UNCCD avait estimé que 1,5 milliard d’hectares de terres devaient être restaurés d’ici à la fin de la décennie, et que des investissements mondiaux d’au moins 2,6 trillions de dollars étaient nécessaires.

La première semaine de la COP16 a vu des engagements de plus de 12 milliards de dollars de la part d’entités telles que le Groupe de coordination arabe, un ensemble d’institutions nationales et régionales, et le Partenariat mondial de Ryad pour la résilience à la sécheresse, qui vise à mobiliser des fonds publics et privés pour aider les pays à risque.

© AFP

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