Rennes (AFP) – Alors que l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la Loire-Atlantique restent en vigilance rouge crues, la ville de Redon, « presque isolée », se préparait jeudi à un pic historique de la Vilaine dans les prochaines heures ou les prochains jours.
Entouré de rivières, de marais et d’un canal, le secteur de Redon, en Ille-et-Vilaine, limitrophe du Morbihan et de la Loire-Atlantique, et notamment son chef lieu, qui compte près de 10.000 habitants, sont particulièrement vulnérables.
Le pic de la crue de la Vilaine n’est pas encore défini avec certitude.
Ce sera « peut-être jeudi ou vendredi, voire samedi. A mon avis, avec les précipitations sur le bassin de l’Oust, je pense que le pic peut être vendredi », a ainsi déclaré à l’AFP Jean-François Mary, président de l’agglomération de Redon et président de l’Etablissement public territorial de bassin (EPTB) Eaux et Vilaine.
Selon le maire de Redon Pascal Duchêne, « les éléments que nous avons aujourd’hui (mercredi) prévoient un pic vers 17h » jeudi, et non plus dans la nuit de mercredi à jeudi comme initialement prévu.
« La ville est presque isolée », a-t-il expliqué, alors que la circulation des trains entre Rennes et Nantes -via Redon- est interrompue, et qu’un seul grand axe de circulation routière est accessible.
Depuis mercredi, « l’accès au centre-ville de Redon est limité par filtrage mis en place par la gendarmerie. Il reste ouvert aux riverains, aux professionnels, aux services de secours et aux forces de l’ordre ainsi qu’au personnel des services publics », a indiqué la ville dans un communiqué.
Deux centres ont été ouverts par la ville, pour une capacité d’accueil totale de 200 lits.
Conséquence sur l’agriculture
Dans les départements d’Ille-et-Vilaine, de Loire-Atlantique et du Morbihan, la rivière Seiche et le fleuve Vilaine, dans ses parties médiane et aval, sont toujours en vigilance rouge pour crues.
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Le site de prévision Vigicrues prévoit « des niveaux très élevés jusqu’en fin de semaine », avec des niveaux « probablement supérieurs au seuil historique de la crue de janvier 1995 sur la Vilaine à Redon et celle de décembre 1999 sur l’Oust à Redon ».
En tout, depuis dimanche, ce sont 1.106 personnes qui ont été évacuées dans le département d’Ille-et-Vilaine.
Ces crues, qui n’ont pas fait de victimes, ont aussi de nombreuses conséquences sur l’agriculture.
« Cette situation n’est pas sans conséquence sur les exploitations agricoles bretilliennes (habitants de l’Ille-et-Vilaine, ndlr). Certaines d’entre elles ont vu leurs stabulations inondées, jusqu’à un mètre d’eau a été constaté, et des bâtiments ont souffert des fortes rafales de vent. Les céréales semées à l’automne sont noyées et subissent elles aussi cette forte pluviométrie », a expliqué le syndicat agricole FDSEA dans un communiqué.
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Les pluies de mercredi ont saturé toujours plus cours d’eau et barrages, que les tempêtes Eowyn et Herminia ont déjà fait déborder ce weekend, inondant notamment Rennes et plusieurs communes d’Ille-et-Vilaine.
A Rennes, où « les précipitations de mercredi font craindre une nouvelle montée des eaux », la ville organisait encore mercredi des distributions de parpaings « à l’intention des riverains qui pourraient être les plus exposés à la montée des eaux, pour surélever et mettre en sécurité des biens », selon un communiqué.
La Seine-Maritime, l’Oise et l’Eure ont rejoint jeudi les départements de la Somme et de la Sarthe, placés en vigilance orange crues par Météo-France. Cette vigilance a en revanche été levée dans le Calvados, le Maine-et-Loire, la Mayenne et l’Orne.
© AFP
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