A Toulouse, audience « cruciale » sur les recours contre l’autoroute A69

A69 audience

Thomas Brail (g.), militant écologiste et fondateur du GNSA (Groupe national de surveillance des arbres), et Tanus, membre du GNSA, tiennent un drapeau portant l'inscription "La voie est libre" devant le tribunal administratif de Toulouse, le 17 février 2025 © AFP Valentine CHAPUIS

Toulouse (AFP) – Le tribunal administratif de Toulouse examine au fond mardi les recours des opposants à l’A69 qui souhaitent voir interrompre les travaux de cette autoroute de 53 km reliant Castres à la ville rose, qui doit ouvrir fin 2025.

Face à la juridiction installée au bord du Canal du Midi, six militants écologistes se sont perchés lundi matin dans des platanes, avec une banderole « Stop A69. Courage » pour demander aux magistrats d’en avoir.

« Si le tribunal est complètement impartial et juge en droit, il a l’occasion de créer une jurisprudence qui permettra de refondre en profondeur le droit environnemental et l’application du droit environnemental sur des projets comme ça », espère Thomas Digard, l’un des porte-parole du collectif La Voie est libre, opposé depuis l’origine au projet.

Un rassemblement est prévu mardi à partir de 08h00 sur le parvis de la gare de Toulouse, à quelques mètres du tribunal où l’examen du dossier est programmé une heure plus tard.

Avant cette « audience cruciale », dixit M. Digard, les opposants ont vu avec satisfaction la rapporteure publique, magistrate dont les conclusions doivent guider la juridiction dans l’examen des recours, maintenir sa demande d' »annulation totale » de l’arrêté préfectoral du 1er mars 2023 ayant autorisé le chantier.

 « Intérêt public »

Depuis quelques jours, plusieurs personnalités publiques ont fait part de leur soutien aux anti-A69 sur les réseaux sociaux, comme les acteurs Mélanie Laurent et Bruno Solo, le chanteur Frah du groupe Shaka Ponk ou le défenseur des baleines Paul Watson.

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De son côté, Atosca, futur concessionnaire de l’autoroute et actuellement en charge du chantier, entend venir défendre devant le tribunal « l’intérêt public de l’A69 ».

Selon Atosca, l’A69, dont l’objectif est de désenclaver le sud du département du Tarn, bénéficie du « soutien d’une très large majorité des élus et des Tarnais » et sa construction répond à « différents enjeux (notamment territoriaux, démographiques, sécuritaires et économiques) ».

Au-delà de l’impact écologique, les opposants mettent aussi en cause le coût de l’infrastructure pour ses futurs utilisateurs.

Or, la semaine passée, la préfecture d’Occitanie a annoncé qu’un accord avec les collectivités locales avait été trouvé pour réduire les tarifs d’accès sur une partie de la future autoroute.

Revêtement au printemps ?

Avant cette « audience décisive pour l’avenir de cette autoroute au tribunal administratif de Toulouse, il est important que notre assemblée affiche son soutien indéfectible à cette infrastructure essentielle à l’avenir du Tarn », a souligné dans un communiqué Christophe Ramond, président PS du conseil départemental après le vote unanime des élus tarnais sur cette réduction de tarif.

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Atosca assure qu’en dépit des différentes manifestations et mobilisations qui ont émaillé le chantier depuis plusieurs mois, l’autoroute ouvrira bien fin 2025 comme prévu.

Alors que les opposants ne cessent de dénoncer des manquements, erreurs ou approximations qui entraveraient la bonne marche des travaux, le futur concessionnaire affirme que « si des écarts sont constatés » par rapport à l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale, « des mesures correctives sont mises en œuvre ».

« Plus de 1.000 salariés travaillent sur le chantier actuellement, Atosca a désormais concrétisé plus de 300 millions d’euros, soit 65% du budget total du chantier », a-t-il souligné, annonçant de « nouvelles étapes structurantes » pour le printemps.

En mars, seront ainsi installées les deux centrales d’enrobés à chaud qui doivent fabriquer le revêtement de la future autoroute, a précisé le groupe.

A moins que le tribunal de Toulouse décide d’ici quelques semaines de remettre en cause l’autorisation environnementale ayant permis ce chantier contesté.

© AFP

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