Le Japon confronté à son pire incendie de forêt en 50 ans, qui continue de se propager

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Incendie de forêt près d'Ofunato, dans le nord du Japon, le 3 mars 2025 © JIJI PRESS/AFP STR

Tokyo (AFP) – Les pompiers continuent de lutter mardi contre les flammes du pire incendie de forêt que le Japon ait connu depuis un demi-siècle, qui a causé la mort d’une personne, l’évacuation de près de 4.000 habitants et qui continue de se propager.

Cinq jours après le début de l’incendie, des images aériennes d’une chaîne de télévision japonaise ont montré une épaisse fumée blanche s’échappant d’une zone boisée autour de la ville d’Ofunato, dans la région d’Iwate (nord), où les précipitations ont drastiquement diminué.

Mardi matin, l’incendie avait embrasé quelque 2.600 hectares, selon l’agence de gestion des incendies et des catastrophes, soit plus de sept fois la superficie du Central Park de New York.

Les feux de forêts font rage dans la région, alors que le Japon a connu son été le plus chaud jamais enregistré l’année dernière et que le changement climatique fait grimper les températures dans le monde entier.

Il s’agit du plus important incendie de forêt au Japon depuis 1975, date à laquelle 2.700 hectares avaient brûlé à Kushiro, dans le nord de l’île de Hokkaido.

Des hélicoptères de l’armée et des pompiers poursuivaient leurs efforts pour lutter contre les flammes à Ofunato, alors que l’incendie continue de se propager, a déclaré un responsable de la ville aux médias.

« Il est peu probable que le feu atteigne la zone urbaine (plus densément peuplée) », a indiqué le responsable, ajoutant que les autorités faisaient « de leur mieux » pour l’éteindre.

L’incendie a endommagé au moins 80 bâtiments dimanche, bien que les dégâts soient encore en cours d’évaluation, selon l’agence.

Plus de 2.000 pompiers sont mobilisés dans le nord du Japon. La plupart sont déployés depuis d’autres régions du pays — dont Tokyo — et travaillent au sol et dans les airs à Iwate, région durement touchée par le tsunami meurtrier de mars 2011.

Un avis d’évacuation a été émis pour environ 4.600 personnes, dont 3.939 ont quitté leur domicile pour se mettre à l’abri, selon la municipalité d’Ofunato.

 Baisse record des précipitations

Le nombre de feux de forêt avait diminué au Japon depuis un pic dans les années 1970, selon les données du gouvernement, mais l’archipel en recensait encore environ 1.300 en 2023, concentrés sur la période de février à avril, lorsque l’air s’assèche et que les vents se lèvent.

A Ofunato, les précipitations ont seulement atteint 2,5 millimètres en février, battant ainsi le précédent record de 4,4 millimètres en 1967 et se situant en dessous de la moyenne habituelle de 41 millimètres.

Depuis vendredi dernier, « il n’y a pas eu de pluie, ou très peu, voire pas du tout » à Ofunato, a déclaré à l’AFP un responsable de l’agence météorologique locale. Mais « il pourrait pleuvoir ou neiger mercredi », a-t-il ajouté.

L’année 2024 a aussi été la plus chaude jamais enregistrée au Japon, selon l’agence météorologique nationale (JMA), sur fond de phénomènes extrêmes se multipliant dans le monde en raison du changement climatique.

L’incendie a touché certaines entreprises présentes dans la région.

La société Taiheiyo Ciment a déclaré à l’AFP avoir suspendu les activités de son usine à Ofunato pendant plusieurs jours, car une partie de ses installations se situent dans la zone d’évacuation recommandée.

L’entreprise de confiserie Saitoseika, basée à Ofunato, a prévenu quant à elle, que si son siège social ou usines devenaient une zone interdite, elle pourrait être amenée à « interrompre sa production », qualifiant la situation de « tendue ».

Le prodige du baseball japonais Roki Sasaki, des Dodgers de Los Angeles, qui était lycéen à Ofunato, à offert un don de près de 64.000 euros (10 millions de yens) à la ville, a indiqué la municipalité sur X.

© AFP

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