L’adaptation du corps humain a un monde qui se réchauffe est moindre que ce qu’on pensait jusqu’à présent. Une étude scientifique de l’université d’Ottawa au Canada publiée le 31 mars dans la revue PNAS remet en cause certaines idées reçues sur les limites de températures auxquelles le corps humain peut être exposé. Ces dernières auraient été surestimées. Alors qu’il était auparavant généralement admis que la limite était de 35°C, selon les scientifiques de l’université d’Ottawa, elle serait plutôt comprise entre 26 et 31°C. Au-dessus de ces températures le corps peine à évacuer la chaleur. On parle de thermorégulation, elle s’opère notamment par la sudation. Tandis que s’il dépasse les 40.2°C, c’est le coup de chaud. Les chercheurs se basent sur ce qu’on appelle la température humide, c’est-à-dire en tenant compte du niveau d’humidité, or quand celle-ci est maximale, la transpiration du corps humain ne parvient plus à le refroidir.
Il fait trop chaud pour se thermoréguler
« Les conditions pour que les êtres humains puissent effectivement réguler la température de leurs corps sont beaucoup plus basses que ce que suggéraient les modèles antérieurs », résume le docteur Glen Kenny, co-auteur de l’étude. Leurs travaux aboutissent aussi à considérer que, de fait, de nombreuses régions du globe devraient rapidement atteindre des conditions de températures et d’humidité trop élevées pour garantir la thermorégulation du corps humain. Ces travaux devraient aussi contribuer à revoir la barrière de température suivant laquelle on détermine l’habitabilité d’une région. Un des facteurs retenus est 6 heures par jour au-dessus de 35°C de température humide. D’après les projections d’autres études scientifiques sur le climat, d’ici 2050, une grande partie des régions d’Asie du Sud, du Golfe Persique et des pays bordant la Mer Rouge devrait connaitre régulièrement ces températures, les rendant invivables, selon une étude de 2022 de la NASA.
Les scientifiques ont étudié en laboratoire la thermorégulation du corps sur 12 volontaires adultes en bonne santé. Ils les ont exposés à différents niveaux de chaleur et d’humidité durant 9 heures afin de déterminer quand la thermorégulation devient impossible.
Prendre en compte la physiologie dans la lutte contre le réchauffement
« Notre recherche fournit des données importantes. Elles vont dans le sens des hypothèses récentes selon lesquelles les niveaux de températures auxquels les êtres humains parviennent effectivement à réguler la température de leurs corps sont plus bas que ce que les modèles précédents laissaient à penser », affirme Glen Kenny. Ce professeur de physiologie dirige l’unité de recherche sur la santé, l’environnement et la physiologie au sein de l’Université d’Ottawa. Il ajoute : « c’est une information critique au moment où nous faisons face à une hausse des températures. » Il espère que l’intégration aux modèles climatiques des réactions physiologiques des corps humains à des températures plus élevées aidera à mieux prendre en compte les enjeux de santé liés à la chaleur et aux canicules.
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Pour aller plus loin
L’étude (en anglais) dans la revue PNAS Validating new limits for human thermoregulation | PNAS
Le communiqué de l’Université d’Ottawa (en anglais) New study validates lower limits of human heat tolerance | About us
L’étude de la NASA (en anglais) de 2022 Too Hot to Handle: How Climate Change May Make Some Places Too Hot to Live – NASA Science
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3 commentaires
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Balendard
L’introduction du livre
« La Solar Water Economy »
https://www.infoenergie.eu/riv+ener/Solar%20Water%20Economy.pdf
arrive aux même conclusion que Goodplanet et proposé des solutions
Guy J.J.P. Lafond
Très intéressant. Merci!
Et il m’arrive souvent aussi de consulter le document de M. Grossmann.
Raisons de plus donc pour combattre davantage à vélo le réchauffement climatique qui augmente sans cesse le taux d’humidité dans l’atmosphère.
Exemple: troquer la voiture pour les pédales quand il faut faire une course au dépanneur du coin.
Et nous devons nous préparer autant au sud qu’au nord.
Au lieu de toujours fabriquer plus de voitures toujours de plus en plus lourdes et plus grosses, le Canada pourrait changer ses plans et produire plus de mini-maisons préfabriquées à un meilleure épreuve des températures extrêmes et du changement climatique.
À suivre,
Guy J.J.P. Lafond (VELO) – in
Un esprit sain dans un corps sain, n’en déplaise peut-être et encore à des politiciens, à des juges, à des avocat(e)s, à la RBC et à d’autres Terriens sur notre si fragile planète bleue, la Terre!
https://mobile.twitter.com/UNBiodiversity/status/1395129126814691329
laurence valon
cet article est entièrement FAUX, et incompréhensible
Depuis la nuit des temps, des millénaires, des milliards d’humains vivent, et très bien, avec des températures au dessus de 35°C, … et 45 °C ! sans aucun problème
Ce qui parait vrai c’est la difficulté de vivre dans des zones très humides a plus de 50°C, comme a Calcuta
Comment relier les 2 infos ? ? ?
(ou la connerie occidentale s’étale, se répand …)