Les animaux domestiques traversent avec nous l’épreuve du confinement dû au coronavirus. Mais, comment faire en sorte de bien la surmonter en leur compagnie ? Anissa Putois de l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) qui plaide en faveur du bien-être animal livre quelques conseils.
Avec l’épidémie de coronavirus, avez-vous constaté des changements dans le traitement des animaux de compagnie, en particulier une hausse des abandons ?
Les abandons sont en augmentation en France, mais aussi dans d’autres pays comme l’Italie. De nombreuses rumeurs circulent sur les réseaux sociaux incitant les gens à s’en séparer. Elles disent que les animaux de compagnie peuvent transmettre le virus. C‘est complétement faux, l’OMS notamment les a démenties. Les animaux de compagnie ne peuvent ni contracter ni transmettre le coronavirus. Par contre, ces derniers dépendent de nous, donc il n’y a pas de raisons de les abandonner, surtout durant cette période de crise.
Avez-vous des conseils pour les propriétaires d’animaux de compagnies en cette période ?
Même s’il est plus difficile de sortir son chien, il faut toujours le faire une fois par jour. Ils ont besoin, comme nous, de prendre l’air, de se dégourdir les pattes et de faire de l’exercice. Bien sûr, il convient de respecter les instructions sanitaires officielles en matière de sorties.
Nous recommandons de garder les chats à l’intérieur car s’ils venaient à se perdre, avec les restrictions actuelles de circulation, il serait difficile de sortir les rechercher.
Sur Internet, on voit des photos de caniches avec des masques. Nous demandons de ne pas faire porter de masques aux animaux car ils peuvent les avaler ou avoir des difficultés respiratoires à cause d’eux. Cela ne se justifie pas puisque les chiens ou les chats ne peuvent pas attraper le covid-19. Afin de rester cohérent avec la distanciation sociale, nous recommandons de ne pas laisser des personnes étrangères au foyer toucher nos animaux car sur leur main peut se trouver des microgouttelettes. Elles peuvent rester dans la fourrure comme sur d’autres surfaces telles que les poignées de porte.
Enfin, nous suggérons d’identifier une personne dans son entourage prête à s’occuper correctement de votre animal dans l’éventualité où vous tomberiez malade.
Pensez-vous que le confinement va conduire les gens à réfléchir à la condition des animaux enfermés ?
Nous l’espérons, nous essayons de faire le parallèle. Il est très difficile pour les gens de rester confinés chez eux, c’est pourtant provisoire. Contrairement aux animaux des zoos, des parcs marins, des aquariums ou des élevages dans des cages ou des hangars, pour qui cela dure toute leur vie. Si cette situation dans laquelle je suis privé de ma liberté se révèle difficile et inconfortable pour moi, alors pourquoi est-ce que je payerai pour qu’un autre être sensible se retrouve aussi dans ce cas de figure ?
Quel rôle les animaux de compagnie peuvent-ils jouer pour la santé et le bien-être des personnes confinées ?
De nombreux animaux qui passaient jusqu’alors leurs journées seuls sont avec les personnes de leur foyer. C’est l’occasion de passer du temps avec eux, de jouer avec eux, de les distraire et de se distraire. Leur donner de l’attention et de l’amour est bien entendu une expérience bénéfique pour eux comme pour nous. Avoir un animal aide à réduire notre anxiété.
Un dernier mot ?
Certains refuges sont confrontés à une vague d’abandon. Dans le même temps, ils sont fermés au public. Ils seront donc bientôt saturés car les adoptions sont moins nombreuses. Si des personnes peuvent encore adopter ou être famille d’accueil, cela pourrait éviter des euthanasies qui n’auraient pas lieu d’être en temps normal.
Mais, est-ce possible avec les restrictions actuelles de circulation ?
Il faut contacter le refuge local car cela dépend de l’endroit et de leurs moyens. Avec les mesures prises en ce moment cela peut être difficile de devenir famille d’accueil ou adoptant. Sinon, il reste bien sûr possible d’aider les refuges par des dons de nourritures ou de jouets.
Propos recueillis par Julien Leprovost
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